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Le groupe CAL se dote d'un cadre pour ses financements

Belle endormie, la coopérative agricole lorraine (groupe CAL) est en train de se réveiller grâce à l'engagement de son nouveau directeur général, Pierre-Antoine Ferru. Ses objectifs ; instaurer une culture cash dans le groupe et financer ses investissements en respectant un cadre strict.

Publié par Eve Mennesson le | Mis à jour le
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Le groupe CAL se dote d'un cadre pour ses financements

Arrivé en juin 2022 au poste de directeur général du groupe CAL (coopérative agricole lorraine qui fédère 2000 agriculteurs), c'est avec une toute nouvelle équipe (nouveau président, nouveaux directeurs dans chacune des activités, nouvelle DRH, nouvelle Daf, etc) que Pierre-Antoine Ferru s'attelle à redonner à la coopérative ses lettres de noblesse. «C'était une belle endormie qui devait réinvestir dans les hommes, les outils informatiques et l'outil industriel », analyse-t-il, jugeant que des économies intempestives avaient été faites (à son arrivée, le groupe bénéficiait de 125 millions d'euros de fonds propres).

Une évolution que cet ancien Daf inscrit autour de la proximité, du service, de la compétitivité mais aussi du cash : « Sur nos différentes activités, que ce soient les semences, l'élevage ou les machines agricoles, nous devons décaisser du cash bien avant d'en gagner ». Une situation qui se durcit avec l'environnement, de plus en plus complexe, qui oblige à sécuriser les approvisionnements mais aussi à réaliser des investissements réglementaires. Deux sujets consommateurs de cash.

Infuser la culture cash

Dans ce contexte, Pierre-Antoine Ferru s'assure tout d'abord que la culture cash s'infuse bien dans tout le groupe. «Nous allons devoir investir pour répondre aux exigences réglementaires mais aussi pour augmenter notre productivité. Pour structurer ce processus d'investissement, l'EBITDA doit suivre. Il y a donc des équilibres financiers à respecter », note-t-il. Ainsi, il cherche à insuffler une meilleure culture des ratios financiers auprès du conseil d'administration et des équipes. « Tout le monde doit s'approprier les éléments financiers que sont l'EBITDA, la dette financière nette ou encore le leverage », pense-t-il, rappelant également à ses équipes que le cash est le sang qui coule dans les veines du groupe et que le recouvrement est donc essentiel.

Cette culture est d'autant plus essentielle pour le conseil d'administration qui doit prendre des décisions sur les investissements à réaliser, les financements pour lesquels opter, etc... « Nous avons la chance d'avoir un nouveau président, un ancien ingénieur qui a repris l'exploitation familiale. Le fonctionnement d'une entreprise n'est donc pas nouveau pour lui », nuance Pierre-Antoine Ferru. Le Codir, renouvelé à 80% est aussi au fait de ces sujets mais il n'empêche que le dg va mener des formations en culture financière auprès de l'ensemble des équipes, pour s'assurer que ce sujet est bien compris.

Triplement du nombre de lignes de financement

Cela est d'autant plus important que Pierre-Antoine Ferru compte bien faire appel à des financements externes pour mener les investissements qu'il souhaite réaliser. Ainsi, il a mis les différentes banques du groupe autour de la table (et deux nouvelles) afin d'avoir des lignes suffisantes pour les projets de la coopérative. « Nous avons triplé le nombre de lignes de financements mais en respectant un cadre que nous avons défini avec Philippe Helaine qui délivre des conseils en trésorerie au sein de sa structure Finservices », ajoute le directeur général du groupe CAL.

Ce cadre consiste en premier lieu à limiter les expositions au risque taux de la dette du groupe, qu'elle soit court ou long terme. « Nous avons défini des limites de seuil et les contreparties autorisées comme la double signature », précise Pierre-Antoine Ferru. Le cadre définit également les instruments financiers autorisés ou non sachant que le groupe s'est imposé de n'utiliser que des choses comprises par les équipes. « Nous ne travaillons qu'avec des outils classiques et maîtrisés par tous comme le swap, cap, put, call, etc... », explique le directeur général, notant que les coopératives n'ont pas le droit de spéculer ni d'utiliser certains outils comme les outils structurés.

On comprend mieux la nécessité d'une culture cash en interne. Une culture cash que Pierre-Antoine Ferru souhaite associer à une culture projet, une culture informatique, etc... « L'objectif est d'avoir une approche structurante et structurée », conclut-il.

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