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Le nouveau visage du contrôleur de gestion

Capacité d'organisation, de management, d'anticipation, le contrôleur de gestion est curieux. C'est un chef de projet qui doit s'adapter. Depuis sa création, il a su évoluer et s'intégrer à ce monde qui bouge toujours plus rapidement. Quel est le nouveau visage du contrôleur de gestion ?

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Le nouveau visage du contrôleur de gestion

Quelle que soit l'entreprise, le marché ou le modèle économique dans lesquels travaille le contrôleur de gestion, on peut réellement distinguer un nouveau profil du contrôleur de gestion. Alors que ses tâches de base restent inchangées (réalisation des rapports de fin de mois, suivi de la performance, mise en place de KPIs - Key Performance Indicators -, etc.), le contrôleur de gestion voit son profil évoluer depuis quelques années avec le développement de la technologie et l'accélération de l'économie.

Expert du projet - il trouve des solutions

En effet, les fluctuations économiques ont impacté significativement le profil du contrôleur de gestion. Son périmètre s'élargit et il devient un outil d'aide à la décision indispensable dans les entreprises. On constate d'ailleurs que de plus en plus d'entreprises font appel à ce type de métier pour prendre les décisions majeures de la stratégie de l'entreprise. Expert en comptabilité et finance, il doit aussi être capable de fournir à sa direction les informations détaillées sur l'entreprise et sa rentabilité pour permettre à cette dernière de faire face à la concurrence et l'évolution de la conjoncture économique.

Souvent chargé d'anticiper et de prévoir les résultats, il est de plus en plus sollicité pour concevoir des solutions afin de les optimiser. Il doit donc faire appel à sa capacité innovatrice pour identifier les meilleures solutions en fonction du budget, des objectifs de l'entreprise et des compétences internes. Il se transforme alors en vrai chef de projet et peut être amené à planifier et suivre des projets en tout genre : mise en place d'outils informatiques, définition de nouvelles méthodes de travail ou encore de restructuration interne.

Le management transverse devient un de ses outils les plus utilisés car il doit s'adapter aux moyen internes de l'entreprise, créer des synergies avec les autres services pour mettre en place les solutions identifiées et validées par la direction. En parallèle, le contrôleur de gestion est aussi capable de s'intégrer rapidement dans l'entreprise, de s'informer sur son marché et l'évolution de l'environnement économique de l'entreprise pour laquelle il travaille. Pour cela, on attend de lui qu'il puisse échanger avec l'ensemble des acteurs de l'entreprise : commerciaux, informaticiens, marketeurs, directeurs, services de qualités, juristes, etc.

Il court, il court le contrôleur

Le contrôleur est donc devenu ainsi, de par l'évolution de ses fonctions, un expert en communication interne. Il fera le lien entre l'ensemble des services, prendra le recul nécessaire sur l'expression des besoins de chacun et la stratégie de l'entreprise pour permettre une réelle convergence de cet ensemble. Ainsi, entre réunions budgétaires, comité de pilotage et rapport mensuel, le contrôleur de gestion est donc en contact permanent avec les opérationnels et se tisse aussi des liens forts avec la direction générale. Devenu un interlocuteur de référence, il est intégré dans les processus de prise de décisions managériales. Par ailleurs, il assumera des délais de plus en plus courts pour effectuer ses reportings qui, eux aussi, se diversifient de plus en plus.

Par exemple, les entreprises étant toujours plus soucieuses de respecter les contraintes de développement durable, le contrôleur de gestion sera également amené à produire des indicateurs extra-financiers. Son métier s'élargit et ses connaissances sont de plus en plus diversifiées. La mise en place de nouvelles normes comptables apporte un autre exemple intéressant : le contrôleur de gestion doit non seulement les assimiler mais également en contrôler le respect et parfois même intervenir en tant que " conseiller " en interne pour leur bonne application. Il est en effet essentiel que le contrôleur gestion soit toujours en situation de comprendre et de contrôler le système d'information de l'entreprise. Il acquiert ainsi depuis plusieurs années des compétences de business intelligence qui deviennent un réel atout. Plus le contrôleur de gestion maîtrisera le système d'information, et plus particulièrement l'ERP de l'entreprise, plus il sera capable de fournir des éléments précis, exacts et utiles à l'ensemble de l'entreprise.

Bien entendu, selon la taille et le marché de l'entreprise, le rôle du contrôleur de gestion sera très différent. Ce qui rend ce métier si passionnant, c'est qu'en fonction de chaque environnement le contrôleur de gestion peut structurer sa mission en conséquence et jouer un rôle clé dans l'évolution de l'entreprise.

Une diversité passionnante

Il existe une multitude de types de contrôle de gestion. Plus l'entreprise est de grande taille et l'existence du contrôle de gestion ancienne et forte, plus ce dernier se verra allouer des ressources importantes pour développer et concentrer son activité sur le pilotage de la performance et l'optimisation des résultats de l'entreprise. Il est aussi important dans le cas contraire que le contrôleur de gestion soit en mesure de réaffirmer son rôle et de démontrer l'intérêt de son rôle pour la direction et pour l'entreprise; il est impératif de prouver que sa valeur ajoutée est sans équivalent.

Dans une entreprise de taille moyenne, le contrôleur de gestion peut réellement participer à son développement. Il peut être en mesure de gérer des projets de mise en place d'outils, de nouvelles procédures pour faire évoluer les méthodes de travail et les adapter au développement de l'entreprise. Il va aussi jouer un rôle de centralisateur de données pour fournir une vision financière de l'entreprise et aider la direction à prendre le recul nécessaire pour une meilleure prise de décision. Plus l'entreprise est petite, plus le contrôleur de gestion sera associé aux décisions stratégiques et aux analyses de dossiers confidentiels.

Le domaine d'activité de l'entreprise constitue également un facteur primordial qui impacte le métier du contrôleur de gestion. Par exemple dans une entreprise de service, il sera focalisé sur l'anticipation budgétaire, le suivi des indicateurs de performance et la définition des pistes d'optimisation. Alors que dans une entreprise industrielle, il sera amené à réaliser des analyses de prix de revient, de suivi des stocks et de contrôle des coûts. Attention, dans ce deuxième cas aussi, il doit être en mesure de fournir des pistes d'optimisation des coûts qui mènent souvent à la gestion de projets structurants, comme réduire les coûts de conditionnement tout en maintenant la satisfaction du client. Ainsi, plus il est capable d'innover dans ses idées, plus il sera performant dans son métier.

Le contrôleur de gestion a su trouver le moyen d'évoluer avec la technologie et de s'adapter aux fluctuations des conjonctures économiques. Son rôle est non seulement de fournir à la direction des analyses économiques et financières précises qui permettent à cette dernière de piloter, décider et définir les objectifs adaptés pour faire évoluer l'entreprise et la développer. Il est aussi le lien entre la direction et les opérations, en fournissant à la première les données nécessaires à son management et en accompagnant les seconds dans le pilotage de leur performance. Manager transverse, communiquant et expert en analyse, il lui incombe aujourd'hui d'innover, de s'intéresser et d'échanger avec l'ensemble des acteurs de l'entreprise.

Pour en savoir plus

Camille Delcour, Consultante experte en analyse des risques et gestion de la fraude, Camille Delcour est la fondatrice de Cybooster, société spécialisée dans le contrôle de gestion, l'audit et le contrôle interne pour les PME.

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