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100 propositions pour accélérer la transition écologique des entreprises

Le Grand Défi des entreprises pour la Planète a dévoilé le 9 février au Conseil économique, sociale et environnemental (CESE) 100 propositions pour accélérer la transition écologique des entreprises. Parmi celles-ci, plusieurs concernent directement les Daf.

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
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100 propositions pour accélérer la transition écologique des entreprises

Le Grand Défi des entreprises pour la Planète c'est une initiative participative rassemblant une centaine de représentants d'entreprises tirées au sort, les délégués, qui ont formulé ensemble 100 propositions pour accélérer la transition écologique des entreprises. Lancé par Virginie Raisson-Victor, géopolitologue et prospectiviste, présidente du Giec Pays de la Loire et Jérome Cohen, président fondateur d'Engage et membre du bureau de la Fresque du Climat, ce Grand Défi se veut une transposition de la Convention citoyenne pour le climat dans le monde des entreprises : les délégués se sont réunis au cours de six sessions de deux jour, assistant à plus de cinquante conférences d'experts ou de grands témoins de l'économie et participant à des centaines d'heures d'ateliers participatifs.

Parmi les délégués plusieurs sont Daf, comme Hervé Lamoureux, directeur financier de Teledyne Oldham Simtronics, et Marie Pineau, CFO d'Eden Park.

Sortir du tout financier

Pourquoi être Daf et participer à une telle initiative ? « Dans mon entreprise, c'est moi qui porte les problématiques environnemeentales. Cela permet de supprimer des obstacles, des oppositions entre la personne qui porte ces sujets et le Daf qui ne pourrait se préoccuper que de performance financière », pense-t-il. Pour lui, la transformation peut venir du financier puisque les financeurs (et notamment les banques) ont de plus en plus d'exigences à ce sujet mais aussi parce que le levier comptable peut être un levier important. « Il y a un vrai enjeu à intégrer des indicateurs plus larges afin de sortir du tout financier et de prendre en compte les limites planétaires », juge-t-il.

Un des leviers qui l'a intéressé lors des sessions auxquelles il a assisté : la présentation par des chercheurs d'indicateurs comptables différents. Une des propositions est d'ailleurs d'instaurer la comptabilité triple capital comme norme en 2030.

Participation et intéressements extrafinanciers

Hervé Lamoureux a de son côté porté une proposition sur les mécanismes de participation et intéressement qui ne sont souvent que financiers. « Il serait bien d'intégrer des indicateurs environnementaux », avance-t-il. Cela fait d'ailleurs partie des 100 propositions présentées. Il a aussi milité pour la création d'un fonds de réserve non distribuable destiné à financer la transition écologique : l'une des propositions est d'affecter 10% du résultat net à un tel fonds.

On voit donc en effet que la question environnementale peut être portée par les Daf sur de nombreux points et il y avait une réelle logique à ce que plusieurs Daf prennent part à l'élaboration de ces 100 propositions. Pour Marie Pineau, le Grand Défi avait aussi cela d'intéressant qu'il ne réunissait pas que des responsables RSE. « Les autres fonctions apportaient leur vision propre à leur domaine et permettainet de lever des freins, de faire attention aux interférences entre les propositions avancées par les délégués et les réglementations déjà en place. En tant que directrice financière, j'étais par exemple hypervigilante par rapport au droit de la concurrence», indique-t-elle.

Bonnes pratiques à promouvoir

Et maintenant ? Les délégués se donnent le rôle de porter ces propositions afin qu'elles soient entendues. « Il y a beaucoup de bonnes pratiques que nous allons commencer à mettre en oeuvre au sein de nos entreprises afin de les promouvoir », indique Hervé Lamoureux. Une des premières actions qu'il compte mettre en place est une formation de l'ensemble des employés à la Fresque du Climat, afin d'aller chercher le citoyen et lui faire prendre conscience des enjeux.

Du côté d'Eden Park, Marie Pineau s'était inscrite au tirage au sort du Grand Défi avant tout pour que son entreprise s'engage sur le sujet. Et c'est désormais chose faite : elle est en train de mettre en place un bilan carbone, a embauché une salariée dédiée à la RSE et un audit des fournisseurs sur le sujet environnemental est en train d'être réalisé. « Il y a beaucoup de choses à faire, beaucoup de réflexes à faire évoluer. Par exemple, j'essaye de faire comprendre qu'il n'est pas utile d'offrir des goodies à nos clients », rapporte-t-elle, indiquant qu'elle a parfois l'impression de devoir pousser des portes. Mais elle ne se décourage pas et espère que cette « aventure humaine » qu'elle a vécue avec le Grand Défi se poursuivra à travers d'autres temps forts.


Retrouvez ici l'ensemble des 100 propositions du Grand Défi des entreprises pour la Planète


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