CSRD : analyse des premiers rapports par l'EFRAG, les enseignements clés
L'EFRAG a publié ce 23 juillet 2025 une analyse des 656 premiers rapports CSRD sur l'exercice 2024 des entreprises de la vague 1. Voici les principaux enseignements à retenir de cette étude.

L'EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), l'institution européenne des normes comptables et de reporting, vient de publier un premier rapport d'analyse basé sur les déclarations de durabilité de l'exercice fiscal 2024, publiées par les entreprises de la vague 1, en avril 2025. Ces déclarations CSRD émanent d'entreprises dont le siège social est situé dans l'Union Européenne (97 %) et dans des pays non-membres (3 %). La France (16 %), l'Allemagne (13 %) et la Finlande (12 %) représentent le plus grand nombre de déclarations conformes à la CSRD, tandis que les principales zones géographiques en dehors de l'UE étaient la Suisse et le Royaume-Uni (12 rédacteurs combinés). Ce rapport nous renseigne sur l'état d'avancement de l'effort de transparence en matière de transition écologique dans les entreprises européennes répondant la CSRD.
Longueur des rapports
Les rapports analysés présentent une longueur variable. En moyenne, ils font 115 pages, avec une médiane de 100 pages. Le rapport le plus long compte 440 pages, tandis que le plus court en fait 25. Les institutions financières produisant des rapports plus longs en moyenne.
Les enjeux ESG prioritaires
Les enjeux ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) les plus fréquemment cités sont le changement climatique (98 %), les salariés (99 %) et la conduite des affaires (93 %). L'analyse de double matérialité montre que seuls 10 % des entreprises ont sélectionné plus de 10 enjeux prioritaires. Tous les standards ESRS (European Sustainability Reporting Standards) sont jugés pertinents, chacun étant sélectionné par au moins 30 % des entreprises. En moyenne, 52 % des entreprises ont identifié entre 4 et 6 enjeux ESG matériels.
Analyse de double matérialité
Seulement 10 % des entreprises ont identifié les 10 normes ESRS thématiques comme matérielles. En effet, l'analyse de double matérialité révèle une consultation accrue des parties prenantes business. Ainsi, 97 % des entreprises consultent leurs employés, 70 % leurs clients, 65 % leurs fournisseurs et 60 % leurs investisseurs. Les autres parties prenantes sont moins sollicitées : 33 % des entreprises consultent les associations, 30 % leurs communautés affectées, 20 % les associations patronales, 15 % la recherche académique et 10 % les syndicats. La cartographie des impacts, risques et opportunités varie selon la chaîne de valeur sectorielle, avec un focus sur les opérations propres et sur l'amont pour les entreprises non-financières. Le changement climatique (E1), la main-d'oeuvre propre (S1) et la conduite des affaires (G1) étaient les plus fréquemment divulgués.
Focus sur l'environnement
En matière d'environnement, 55 % des entreprises annoncent un plan de transition, mais peu en détaillent les leviers, financements ou cibles claires. Bien que 70 % des entreprises s'engagent à limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C pour leurs émissions de Scope 1 et 2, seulement 40 % étendent cet objectif au Scope 3. Par ailleurs, 60 % des entreprises ont fait valider leurs objectifs par la Science Based Targets initiative (SBTi). L'usage du prix du carbone reste faible, avec seulement 20 % des entreprises l'utilisant, principalement dans les secteurs à forte intensité carbone comme l'énergie, le transport et les mines.
Focus sur le social
Sur le volet social, seules 5 % des entreprises ont rapporté des incidents graves en matière de droits humains au sein de leur société, et 10 % au sein de leur chaîne de valeur. Par ailleurs, 90 % des entreprises déclarent respecter le salaire minimum, bien que les détails manquent sur les différences entre les régions européennes et le reste du monde. Les différences de publication d'informations entre les secteurs indiquent une bonne harmonisation universelle des standards sociaux.
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