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DossierSouriez, vous êtes notés !

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7 - Le témoignage de Marc Bernard, Daf du groupe Réalités

"Nous n'avons pas pu valoriser notre forte croissance"

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Vous avez été la première entreprise française non cotée à lancer une émission obligataire de type IBO (initial bond offering). À ce titre, vous avez été notés. Comment cela s'est-il passé ?

La notation, obligatoire dans le cadre d'une IBO, est une étape supplémentaire qui complexifie le processus. Le problème, c'est qu'il n'y avait pas d'agence de notation française spécialisée sur ce créneau. Nous avons donc fait appel à l'agence allemande Scope Ratings, qui a réalisé un audit sur un mois. Or, le métier de promoteur immobilier n'a pas la même réglementation en France et en Allemagne. Par exemple, le système de comptabilisation du chiffre d'affaires n'est pas le même. Nous avons dû faire face à cette barrière culturelle, en plus de la barrière de la langue.

Êtes-vous satisfaits du résultat de la notation ?

Nous considérons que la note qui nous a été attribuée est inférieure à ce que nous méritions. Nous avons été notés BB alors que nous espérions un triple B. Nous reprochons à cette notation une analyse essentiellement bilantielle. Nous n'avons pas pu valoriser notre forte croissance ni notre carnet de commandes. Les analystes sont venus nous rencontrer une journée. Nous avons mis en avant un maximum d'arguments, mais en si peu de temps, c'est très difficile de faire passer un message. Au final, 80 % du travail s'est fait à distance.

Les PME ou ETI comme la vôtre sont-elles suffisamment préparées à ce genre d'exercice ?

Nous exerçons un métier qui est très financier. À chaque opération, nous devons lever des fonds. Nous avons donc l'habitude d'être sous le regard des analystes. Cela dit, je pense que le plus difficile est de regrouper toutes les informations. Cela nécessite d'être bien structuré en interne et de pouvoir fournir des comptes consolidés rapidement. Un autre frein peut être le coût de l'audit. Nous avons payé 35 000 euros et c'était l'un des moins chers.

Yann Petiteaux

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