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Risques pays: les pays avancés se stabilisent, les pays émergents se replient, selon Coface

En 2014, les risques pays seront favorables dans les pays avancés mais des tensions persisteront dans les puissances émergentes. Voilà, en résumé, les principales conclusions révélées par Coface dans son rapport annuel des risques pays.

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
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Risques pays: les pays avancés se stabilisent, les pays émergents se replient, selon Coface

2014, l'année du rebond? Pour Yves Zlotowski, économiste en chef chez Coface c'est une "bonne nouvelle. Les risques pays dans les économies avancées s'améliorent ou se stabilisent. Le meilleur exemple reste les Etats-Unis".

Après un rééquilibrage post-crise entre les pays avancés et les pays émergents, les risques pays mondiaux évoluent, en 2014, selon un schéma plus classique, évalue le dernier rapport des risques pays de la Coface*. En effet, dans les pays avancés, les risques se stabilisent, soutenus par une croissance soutenue aux Etats-Unis (estimée à +2,4% en 2014), un début de reprise en zone euro (+0,9%) et une croissance confirmée au Japon (+1,4%).

Pays avancés: amélioration ou stabilisation

La reprise des économies avancées est marquée par des divergences entre pays. L'exemple? La situation des entreprises aux Etats-Unis qui s'améliore sensiblement. La "corporate America" constitue le maillon fort de l'économie, cumulant de nombreux atouts : auto-financement élevé, profitabilité record, endettement faible et investissement dynamique. Les clarifications des politiques budgétaires et monétaires et la croissance de la demande des ménages confortent cette dynamique positive.

En Europe, Coface note une amélioration des risques en Allemagne et en Autriche (prévision de croissance de +1,7% pour les 2 pays en en 2014), dont l'évaluation est désormais assortie d'une surveillance positive. Très vulnérable aux aléas du commerce mondial, l'activité allemande peut désormais compter sur la consommation des ménages. Les défaillances des entreprises sont moins nombreuses et coûteuses (depuis un an, -9,1% en nombre et -6,3% en coût financier). Cette reprise de l'activité profite à l'Autriche, où le chômage est bas et les défaillances sont également orientées à la baisse.

Des entreprises françaises trop vulnérables

Parmi les pays européens ayant réussi à se réformer et à baisser les coûts, l'Irlande devrait connaître en 2014 une croissance soutenue à +1,7%, avec la remontée des exportations, du commerce de de détail et de la confiance des entreprises et des ménages. Grand défi de l'année passée, le marché du travail a commencé à s'améliorer alors que l'immobilier montre les premiers signes de stabilisation. Ces réussites conduisent Coface à reclasser l'Irlande au même niveau que la France et le Royaume-Uni.

Le diagnostic est plus mitigé pour le reste de la zone euro. Au moins peut-on dire que les risques cessent de s'aggraver. En France, faute de réduction prononcée des coûts, les entreprises restent excessivement vulnérables aux fluctuations de la demande interne, toujours très atone par rapport à la moyenne historique (la croissance en 2014 est prévue à +0,6%). Conséquence de cette vulnérabilité, les défaillances d'entreprises demeureront à un niveau élevé: autour de 62 000 cas en 2014. En Europe du Sud, la faiblesse de la demande interne, la domination du tissu entrepreneurial par des TPE fragiles et l'innovation insuffisante empêchent l'amélioration du risque crédit. A ceci s'ajoute, comme en Espagne, un niveau élevé d'endettement des entreprises.

Pays émergents : tensions sur les entreprises

Le ralentissement de la croissance s'installe dans les pays émergents: en 2014, les Brics perdront 2,4 points de croissance par rapport à la moyenne 2000-2011. Pour Coface, cela ne relève pas d'un simple retournement cyclique. Le ralentissement est lié à des contraintes d'offre. Ainsi, la demande des ménages reste trop dynamique pour la production locale qui ne suit plus. L'investissement bute sur des obstacles de nature structurelle: infrastructures insuffisantes, climat des affaires problématique et pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. En outre, l'affaiblissement de l'offre locale entretient les importations et donc des déficits courants qui resteront élevés en 2014. Les taux de change seront donc vulnérables, d'autant plus des échéances électorales majeures vont ponctuer 2014 au Brésil, en Inde, en Turquie et en Afrique du Sud.

Quatre pays d'Afrique subsaharienne sont épargnés de cette nouvelle montée du risque. Malgré une situation sécuritaire volatile, Coface place une surveillance positive sur le Rwanda, le Nigeria et le Kenya. Leur croissance devrait rester forte en 2014, maintenue par une diversification sectorielle qui profite à la consommation.

*Coface évalue le risque de crédit moyen des entreprises d'un pays. Pour ce faire, elle utiliser des données macroéconomiques, financières et politiques. Coface prend également en compte l'expérience de paiement qu'elle enregistre sur les entreprises du pays et son appréhension de l'environnement des affaires du pays.



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