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2 - La notation extrafinancière a le vent en poupe
En une décennie, le montant des encours sur le marché français de l'investissement socialement responsable (ISR) a été multiplié par 44. Cet essor a fait naître un besoin croissant de notation extrafinancière. Un sujet qui ne concerne pas uniquement les grands groupes. Explications.
Cent soixante-dix milliards d'euros : c'est le montant des encours sur le marché de l'investissement socialement responsable (ISR) en France, en 2013, selon les derniers chiffres du centre de ressources Novethic. Certes, leur croissance tend à ralentir (+ 14?% l'an dernier, contre + 29?% en 2012 et + 69?% en 2011), mais sur la dernière décennie, leur montant a tout de même été multiplié par 44.
Globalement, le marché de l'ISR est tiré par les investisseurs institutionnels, mais les particuliers, qui représentent 30?% du marché, en sont également friands, notamment à travers les produits d'assurance-vie. Naturellement, cet essor de l'ISR a fait naître un besoin croissant de notation extrafinancière prenant en compte la gouvernance de l'entreprise mais aussi son engagement sur les plans social, sociétal et environnemental. En effet, les investisseurs sensibles aux enjeux du développement durable sont de plus en plus nombreux.
En France, les deux principaux acteurs de la notation extrafinancière sont Vigeo et EthiFinance. Le premier est positionné sur la notation des grandes entreprises et le second sur le créneau des PME et ETI. "À l'origine, et faute de mieux, la notation de la responsabilité sociale des entreprises a emprunté ses outils à la notation financière et s'est définie par rapport à elle, explique Fouad Benseddik, directeur des méthodes et des relations institutionnelles de Vigeo. Cela en a accru la visibilité mais pas la compréhension." La notation extrafinancière ne peut être complètement dissociée de la notation financière des entreprises car, tôt ou tard, les risques sociaux et environnementaux ont un impact en espèces sonnantes et trébuchantes. "Les opérateurs financiers ont besoin de pouvoir embrasser d'un seul regard la capacité de l'entreprise à créer de la valeur, souligne Fouad Benseddik. Cela passe par des indicateurs financiers et des indicateurs liés à la responsabilité sociale. Au final, ce que nous notons, ce sont les risques de la fonction dirigeante, car il ne peut y avoir de responsabilité sociale s'il n'y a pas d'engagement de la part du top management."