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DossierLes clés du capital-investissement en France

Après des années de repli, le capital-investissement montre des signes de reprise. C'est ce qu'il ressort de l'étude Xerfi dédiée au sujet publiée en avril 2014. Situation actuelle du financement, évolutions à venir : découvrez dans ce dossier les principaux enseignements de l'étude Xerfi.

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Les clés du capital-investissement en France

1 Des financements toujours difficiles à obtenir pour les entreprises

2 Des difficultés de trésorerie tout au long de 2013

Les différentes enquêtes de trésorerie (aussi bien celles de l'Insee par branche que celle de l'AFTE sur les grandes entreprises) ont envoyé le même message en 2013 : la cote d'alerte a été franchie et nombre de sociétés se retrouve au bord du gouffre. La préoccupation des chefs d'entreprise reste la sauvegarde des trésoreries. Une stricte maîtrise des dépenses est à l'oeuvre.

Depuis février 2014 toutefois, les trésoreries des grandes entreprises sont de nouveau passées dans le vert. Cette amélioration, liée en partie à la détente des cours des métaux, devrait peu à peu se diffuser avec la montée en puissance du Cice (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi).



3 Resserrement des conditions d'octroi de crédits

En 2013, la tendance générale a été un resserrement des conditions d'octroi de crédits pour les PME, même si, à certaines périodes précises, les banques ont été moins restrictives. Face à la montée des dépôts de bilan, les banques ont redoublé de vigilance, afin de contenir le coût du risque. Elles sont également tenues de respecter des contraintes réglementaires plus strictes dans le cadre de Bâle 3 et d'augmenter leurs fonds propres pour couvrir les prêts, ce qui pèse sur la distribution de crédits



4 Niveau historiquement bas de nouveaux crédits aux entreprises

En 2013, les banques ont accordé 207,4 milliards d'euros de nouveaux crédits aux sociétés non financières. Il s'agit d'un montant historiquement bas, jamais enregistré sur l'ensemble de la décennie.

Dans le courant de l'année, les nouveaux crédits jusqu'à un million d'euros ont baissé de 3,8%, pour s'établir à 68,7 milliards d'euros. La chute a été plus brutale, pour les gros crédits, supérieurs à un million d'euros, soit 17,4% (138,7 milliards d'euros).

Source : étude Xerfi sur le capital-investissement

Pour aller plus loin, consultez l'article 36% des PME confrontées à des difficultés de trésorerie.

L'étude sur le capital-investissement publiée par Xerfi en avril 2014 souligne les difficultés de trésorerie des entreprises, et plus particulièrement des PME, accrues par la frilosité des banques. Le point sur les conditions d'octroi de crédits.

5 Capital-investissement : un rebond des investissements cette année

6 Rebond des montants investis dans le capital-investissement

Après une sensible baisse en 2012 (voir l'article Les montants levés par le capital-investissement français chutent de 22% en 2012), le marché du capital-investissement s'est redressé en 2013, affichant une croissance de 6,6% des montants investis par les entreprises de private equity. Mais à 6,5 milliards d'euros, les investissements demeurent à un niveau encore très bas. Pour rappel, en 2007, avant l'éclatement de la crise, les montants investis avaient atteint 12,6 milliards d'euros.

Les besoins de capitaux des entreprises françaises sont, pourtant, de plus en plus importants, alors que les financements alternatifs / complémentaires au private equity (repli de nouveaux crédits bancaires et des nouvelles émissions d'obligations d'entreprises, etc.) se sont raréfiés en 2013.


7 Réinvestissement dans les entreprises déjà en portefeuille

Les 6,5 milliards d'euros d'investissements réalisés en 2013 sont ventilés sur deux types d'opérations : les nouveaux investissements, à hauteur de 44%, et les réinvestissements, représentant 56% des montants investis. Ces derniers sont tendanciellement privilégiés car les risques y sont moins importants.

Le capital-transmission a concentré 60% des investissement, devant le capital-développement (28%), le capital-innovation (10%). Les autres opérations (dont le retournement) ont représenté 1% des montants investis en 2013.


Source : étude Xerfi sur le capital-investissement

En 2012, le capital-investissement avait connu une baisse notable. Mais le marché s'est redressé en 2013, selon l'étude Xerfi d'avril 2014 consacrée au capital-investissement.

8 Le capital-innovation en vedette

9 Le capital-innovation, segment le plus dynamique du capital-investissement

De 443 millions d'euros en 2012, les montants investis dans les opérations de capital-innovation (ou capital-risque) sont passés à 642 millions d'euros en 2013, affichant une croissance de 44,9%, soit la plus forte hausse des trois principaux segments du marché. Cette augmentation s'explique à la fois par un nombre plus important d'entreprises financées (+34% sur un an) et par une progression du ticket moyen (+8,2%). En cette période d'amélioration progressive des fondamentaux économiques et financiers, les acteurs sont plus disposés à prendre des risques, en investissant dans des start-up.



Poursuite de la baisse des investissements dans le capital-développement

Après une chute de près de 34% en 2012, les montants investis dans le capital-développement ont de nouveau baissé en 2013, pour tomber à 1,8 milliard d'euros, en lien avec le repli du nombre d'entreprises accompagnées. Le ticket moyen a, quant à lui, continué de progresser (+2,0%).

Ce segment avait été le moins affecté par la crise, entre 2008-2011. Les acteurs privilégiaient les investissements dans des entreprises qui avaient déjà fait leurs preuves localement et qui avaient besoins de fonds pour financer leur diversification ou leur internationalisation.


Rebond des investissements dans les transmissions-LBO

Les montants investis dans les opérations de transmissions-LBO (leverage buy out) se sont redressés en 2013 (+9,6%) sur un an, soutenus par la hausse du ticket moyen (+18%), alors que le nombre d'entreprises financées s'est replié. Activité la plus rentable et la moins risquée, le capital-transmission représente l'essentiel des montants investis dans le capital-investissement. Il s'agit en revanche d'un segment très sensible à la conjoncture, notamment en raison du poids des LBO de grande taille.


Source : étude Xerfi sur le capital-investissement

44,9% : telle est la croissance des montants investis dans le capital-innovation, qui arrive en tête des investissements en 2013. Découvrez en détail l'analyse des différents types d'investissements et de leur évolution présentée dans l'étude Xerfi.

Quelle répartition sectorielle pour le capital-investissement ?

Trois principaux secteurs pourvoyeurs de fonds

L'industrie, les biens de consommation et les services & transports sont traditionnellement les trois secteurs qui bénéficient le plus du soutien financier et de l'accompagnement des sociétés de capital-investissement en France. En 2013, ils ont concentré 61% des montants investis (contre 66% en 2007).

Par ailleurs, même si l'essentiel des entreprises accompagnées appartiennent à des secteurs d'activité traditionnels, elles s'appuient souvent sur un procédé innovant et technologique qui leur assure un avantage compétitif de taille.

Les secteurs du numérique, du médical et des biotechnologies bénéficient également du soutien financier du private equity, étant donné le caractère innovant de ces activités. En 2013, plus de 700 millions d'euros y ont été investis.

Source : étude Xerfi sur le capital-investissement


Si l'industrie, les biens de consommation et les services & transports restent les secteurs qui bénéficient le plus du soutien des société de capital-investissement, les sociétés qui disposent d'un avantage compétitif important grâce à un procédé innovant ne sont pas en reste...

10 Le capital-investissement, gage de croissance durable

11 Stabilité du nombre d'entreprises financées

Les sociétés de capital-investissement affirment contribuer à la croissance durable des entreprises et au développement des emplois sur le territoire. Selon l'Afic, le capital-investissement français est le premier marché européen en nombre d'entreprises soutenues, tous segments confondus.

En 2013, le private equity français apporté un soutien financier à 1580 entreprises, un nombre certes légèrement inférieur, comparé à 2010-2011, mais qui reste dans la moyenne de la période d'avant la crise financière. Contrairement aux montants investis qui peuvent fluctuer assez fortement d'une année sur l'autre (en fonction de l'environnement économique et financier), le nombre de sociétés accompagnées affiche, quant à lui, des évolutions moins erratiques. En fait les opérateurs du secteur jouent davantage sur les tickets moyens, qui augmentent lorsque les perspectives sont favorables et évoluent à la baisse en période de fortes incertitudes économiques et financiers.


12 Le capital-investissement, créateur de richesse et d'emplois

Preuve que le capital-investissement participe au développement économique et à la croissance, le nombre d'emplois créés par les entreprises accompagnées par le private equity dans l'Hexagone a continué de progresser en 2012 (dernières données disponibles). À titre de comparaison, les emplois dans l'ensemble des secteurs marchands ont reculé cette année-là, en lien avec la forte dégradation de la conjoncture en France.

Mais il faut souligner que traditionnellement, les sociétés du private equity investissent dans des entreprises dynamiques, plutôt rentables et positionnées sur des secteurs d'activité à fort potentiel de croissance. Or ces entreprises sont, par nature, plus créatrices d'emplois que l'ensemble des secteurs marchands.


Source : étude Xerfi sur le capital-investissement


Pour aller plus loin, consultez l'interview de Louis Godron, président de l'Afic.

En 2013, le private equity français a soutenu 1580 entreprises, selon l'étude menée par Xerfi. Des entreprises positionnées sur des secteurs à fort potentiel de croissance, et qui sont donc amenées à créer des emplois.

13 Capital-investissement : vers une confirmation de la croissance en 2015

14 Croissance confirmée des investissements à l'horizon 2015

Les perspectives s'annoncent plutôt favorables pour le marché du capital-investissement à l'horizon 2015, dans un contexte marqué par des fondamentaux bien orientés, à la fois sur le plan économique et sur le plan financier. Grâce à des levées de capitaux plus importants, les sociétés de capital-investissement pourront continuer à investir au sein des entreprises.

Les montants investis progresseront ainsi de plus de 15% en 2014 et de 20% à l'horizon 2015, pour atteindre 9,0 milliards d'euros. Mais à noter toutefois que même à ce niveau, les investissements resteront nettement en dessous des montants d'avant la crise. Surtout, ils ne permettront pas de couvrir l'ensemble des besoins de financement en fonds propres des PME et ETI françaises, estimés à 11 milliards d'euros par an (sur ce sujet, consulter l'article Les besoins d'endettement des ETI Françaises s'élèveraient à 800 milliards d'euros dans les 5 ans).

15 D'importants facteurs de soutien aux levées de fonds

L'un des plus grands défis de la profession du capital-investissement est l'alimentation des fonds, afin de pouvoir continuer à investir dans les entreprises. À l'horizon 2015, les levées de capitaux dans le private equity resteront bien orientées, soutenues par de nombreux moteurs, dont :

- une rentabilité attractive (TRI sur 10 ans supérieur à 10%) mais avec cependant un niveau de risque plus important que d'autres types de placements plus conventionnels ;

- une performance élevée en France, comparée au reste du monde, ce qui permet d'attirer les capitaux étrangers. Toutefois, ces derniers recherchent davantage des fonds importants et profitent donc essentiellement aux véhicules supérieurs à 200 millions d'euros ;

- des nouveaux dispositifs fiscaux avantageux, dont le corporate venture et le PEA-PME, qui viendront alimenter les fonds (voir l'article Des incitations au capital-investissement d'entreprise).

16 Accroissement de la liquidité

La tendance haussière des marchés financiers favorisera de nouveau les cessions de titres cotés et les introductions en Bourse. Sans compter que de nombreuses participations détenues en portefeuille arrivent à maturité. Les sociétés de capital-investissement en profiteront pour réaliser leurs plus-values, d'autant que les nouvelles règles de taxation des plus-values mobilières ont été assouplies, dans le cadre de la loi de finances 2014. Ces opérations permettront d'accroître la liquidité. Autant de fonds qui seront réinvestis au sein des entreprises dans les prochaines années.


Ce dossier est extrait de l'étude Xerfi d'avril 2014 consacrée au capital-investissement. Retrouvez ici le détail de cette étude.

D'après l'étude menée par Xerfi sur le capital-investissement, les indicateurs sont au vert pour les années à venir : accroissement de la liquidité, attractivité des placements, dispositifs fiscaux avantageux... La croissance des investissement à l'horizon 2015 se confirme.

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