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[Tribune]: Le Daf de demain va perdre son A

Dématérialisation des paiements, des factures et des actes de gestion courante, la numérisation impacte la direction administrative et financière dans son quotidien, ses missions et à terme ses métiers. Le Daf devient un CFO.

Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
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[Tribune]: Le Daf de demain va perdre son A


L'évolution des transactions vers l'économie numérique amène à repenser la globalité des chaines de traitements administratifs et financiers des entreprises. Nous sommes au début d'une transformation massive des échanges et d'une mutation majeure vers des processus dématérialisés où les directions financières auront un rôle primordial dans la gouvernance des activités de l'entreprise et le pilotage de son éco-système.

Les directions financières sont en effet en première ligne, puisqu'elles gèrent d'importants flux documentaires et sont soumises à des lois et réglementations de plus en plus exigeantes. Après la dématérialisation des paiements, la dématérialisation des factures et des actes de gestion courante est devenue un élément important de leur politique de modernisation. Ce passage au numérique standardise les échanges et permet de garantir leur conformité légale.

Penser transformation des usages client c'est adapter l'outil de travail administratif

L'évolution des comportements d'achat sur internet a fortement impacté la vente en magasin et pousse les modèles orientés omni canal. Ces modèles basés sur l'expérience client ne sont envisageables que si la chaine de gestion interne à l'entreprise est en adéquation avec le niveau d'attente. Les directions financières doivent donc anticiper les besoins d'investissements et repenser - avec la vente, les achats et la production- les processus d'approvisionnement pour une plus grande fluidité des traitements. Cette modernisation est un préalable sous peine de voir une rentabilité médiocre des investissements numériques du front office client. Le pilotage administratif et financier devra être au coeur du système interne pour pouvoir suivre les encours et les engagements de commande, devancer les besoins en fond de roulement et optimiser les flux financiers.

Exemple de transformation et de performance économique : la facture électronique

La dématérialisation de la facture fournisseur est un composant vital dans une démarche de baisse de coût du traitement administratif. Son intégration dans le système d'information permet la suppression de l'édition papier et de l'envoi physique en sortie et le rapprochement automatique avec les bons de commande pour les flux entrants. Combinée avec un processus de gestion de comptabilité fournisseur et des capacités avancées de rapprochement avec les contrats et les bons de livraison, la dématérialisation des factures peut réduire les couts de plus de 50%. Cette réduction des coûts peut aussi dépasser les frontières du département financier en fluidifiant les circuits de validation métier et en pilotant les validations " ad-hoc " à l'intérieur du système.

Un recentrage sur le coeur de métier

L'effet induit d'une dématérialisation des flux va libérer les services financiers et les services achats qui vont pouvoir se concentrer sur leur métier et sélectionner leurs fournisseurs en fonction de leur valeur ajoutée et non plus par souci de rationalisation. Parmi les objectifs d'efficacité opérationnelle que l'on peut citer, notons celui de recentrage des activités sur le coeur de métier, la diminution des actes administratifs comptables, le gain de temps, la simplification des processus de validation, une meilleure gestion des risques opérationnels et du traitement des litiges grâce aux outils de traçabilité et de contrôle que les systèmes d'échange intègrent nativement.

Le DAF de demain

L'automatisation accrue des tâches administratives va donc faire perdre son A au DAF de demain. A charge pour lui de redessiner son domaine d'intervention. Face à des prises de décisions d'entreprise complexes en matière de stratégie, le directeur financier doit être un soutien indispensable à la direction générale. Sa valeur ajoutée et son conseil dans les domaines clés que sont la recherche de capitaux, l'ingénierie financière, les fusions, les acquisitions, les cessions d'actifs ou la restructuration du bilan seront décisifs. A l'ère de la RSE et du renforcement des réglementations, il devient le garant de la transparence et assume un rôle tournée désormais vers la gouvernance et l'arbitrage dans la gestion de l'entreprise.

L'auteur


Pascal Wirth, p-dg de BancTec

Après un début d'expérience au sein de l'INRA et UNISYS en tant qu'ingénieur d'affaire et Program Manager, il travaille 7 ans au sein de NCR, en tant que Retail Industry Center Manager et directeur du centre d'appels, du support matériel, logiciel et réseau. En 1998, il rejoint l'entreprise BancTec. Il est aujourd'hui Président directeur Général de BancTec France et Vice Président de BancTec EMEA.

BancTec

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