Les achats dans les pays à bas coûts ont moins la cote
Si l'intérêt pour les achats dans les pays à bas coût varie, fort logiquement, en fonction de l'activité, cette stratégie d'achats semble néanmoins perdre, globalement, du terrain, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire et de la santé.
L'intérêt pour les achats dans les pays à bas coûts fléchit sérieusement. Pour 2015, 58% des professionnels achat interrogés dans le cadre d'une enquête étude AgileBuyer/Groupement achats et supply chain de HEC sur "Les priorités des services achats en 2015"(1) déclarent que les achats en pays à bas coûts ne sont pas un axe de travail. "C'est une tendance qui se maintient depuis 2013, avec une constante confirmation de cette baisse d'intérêt", souligne Olivier Wajnsztok, directeur associé de AgileBuyer. "Depuis trois ans, 2% des sondés annoncent vouloir diminuer la part de leurs achats en pays à bas coûts. Cette part rigoureusement identique indique que les services achats ne souhaitent pas majoritairement relocaliser", ajoute-t-il.
La proportion des sondés voulant stabiliser la part des achats en pays à bas coûts reste quasi égale pour la troisième année consécutive, avec une proportion identique de 10% depuis 2013. Et seuls 29% des interrogés affirment vouloir augmenter les achats dans les pays à bas coûts.
Cette tendance s'explique en trois points: "des problèmes liés à la qualité, aux processus de fabrication et aux normes de sécurité ; la fluctuation des taux des monnaies et des coûts de transport et l'inflation des salaires dans les pays à bas coûts", analyse Olivier Wajnsztok. Ces trois facteurs ont un impact primordial sur le TCO.
Les secteurs les plus attirés par les achats dans les pays à bas coût
Les secteurs les plus attirés par les achats en pays à bas coûts sont le secteur de la mécanique et métallurgie, mais aussi les industries manufacturières (textile, meuble, etc.), les entreprises de l'énergie, eau, gestion des déchets ainsi que les fabricants d'équipements électriques et électroniques, qui indiquent respectivement vouloir augmenter de 59%, 53%, 47% et 36% leurs achats dans les pays à bas coûts. La structure de coût de certaines de leurs pièces peut en effet inclure une forte part de main d'oeuvre et être suffisamment peu volumineuses pour ne pas pâtir de frais de transport trop chers. En revanche, les pièces requérant trop de matières premières et/ou trop d'énergie ne peuvent pas faire partie de cette stratégie d'achats "low cost", car ces deux éléments sont souvent plus chers en pays à bas coûts qu'en Europe.
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"En revanche, les professionnels de la banque-assurance et du conseil et gestion d'entreprises expriment un désintérêt remarquable pour l'achat en pays à bas coûts. Cela s'explique par le fait même de l'activité de l'entreprise qui reste sur des marchés nationaux", commente Olivier Wajnsztok. La banque/assurance indique à 94% que ce type de stratégie n'est pas un axe de travail; le conseil en gestion, à 89%.
Le désintérêt pour les pays à bas coûts des secteurs de l'agroalimentaire et de la santé, qui indiquent respectivement à 82% et 77% qu'il ne s'agit pas d'un axe de travail, s'explique certainement par l'influence des consommateurs qui recherchent la qualité et de sécurité dans ce domaine. Les entreprise ne souhaitent dès lors pas mettre à mal leur image en se tournant vers des productions dans les pays à bas coûts.
Enfin, le facteur de localisation dans les pays à bas coûts "est potentiellement biaisé par les récentes stratégies de localisation et de transfert de technologie, dans certaines industries notamment. Les facteurs de croissance se trouvent souvent dans les pays en développement, donc à bas coûts. Les entreprises les plus matures veulent y créer des réseaux locaux de partenaires industriels ; les autres sont parfois contraintes de "sourcer" localement en raison de requis contractuels imposés par le client. Les achats "low cost" sont parfois simplement les artefacts d'une démarche d'achats localisés. Une tendance à confirmer dans les années à venir", conclut Olivier Wajnsztok.
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