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Fraude et corruption : plus de la moitié des salariés concernés

52% des collaborateurs interrogés disent avoir été confrontés à des problèmes de fraude ou de corruption dans leur entreprise. Voici l'un des résultats effrayants de la nouvelle édition de l'étude internationale EY sur la fraude et la corruption.

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
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Fraude et corruption : plus de la moitié des salariés concernés

EY vient de publier la 16e édition de son étude internationale sur la fraude et la corruption. Et le constat n'est pas fameux : parmi les 4100 collaborateurs de grandes entreprises interrogés, 52% disent avoir été confrontés à des problèmes de fraude ou de corruption.

En outre, 48% déclarent avoir subi des pressions pour ne pas en parler. Au final, plus de la moitié (56%) a décidé de taire le problème. Les raisons invoquées : préoccupation pour son évolution de carrière (51%), crainte pour sa sécurité personnelle (46%), loyauté vis-à-vis des collègues (30%) et vis-à-vis de l'entreprise (24%).

Enfin, 51% des répondants estiment que la corruption est largement répandue dans leur pays.


14% des collaborateurs français seraient prêts à piétiner l'éthique pour leur carrière

L'étude d'EY nous apprend également que 21% des répondants seraient prêts à agir de manière non éthique pour améliorer leur propre progression de carrière ou leur rémunération. Cocorico, seulement 14% des collaborateurs français seraient prêts à agir de même.

Plus grave, 77% des répondants membres du conseil d'administration ou cadres dirigeants seraient prêts à justifier des comportements non éthiques (fraude et corruption) pour aider à la survie de l'entreprise. Un 1 sur cinq serait par exemple prêt à modifier les résultats de performance de l'entreprise.


Nécessité de la mise en place de moyens efficaces

De tels résultats prouvent la nécessité de lois pour lutter contre la fraude et la corruption, telle que la loi Sapin 2 que nous avons récemment adoptée en France. D'ailleurs, 28% des répondants estiment que le renforcement des réglementations a eu un impact positif sur l'application par l'entreprise des normes éthiques. En France, 72% des répondants sont convaincus que la poursuite des individus responsables de comportements frauduleux pourrait avoir un effet dissuasif sur les pratiques de fraude et de corruption (v.77% dans le monde).

Les entreprises, également, auraient intérêt à s'emparer de ce sujet. En France, 31% seulement des interrogés estiment que leur entreprise communique de manière efficace sur les valeurs éthiques (32% au niveau mondial).

Par ailleurs, 75% des répondants sont d'accord sur le fait que l'entreprise a le droit de surveiller des données telles que les e-mails, les appels téléphoniques ou services de messageries. Ainsi, comme le confirme Antoinette Gutierrez-Crespin, associée EY au sein du département Fraud Investigation & Dispute Services en France, " prévenir et détecter la corruption sont tous deux indissociables et nécessitent la mise en place de moyens efficaces, y compris technologiques, pour surveiller et détecter les opérations à risque ". Attention cependant : 89% des répondants considèrent que la surveillance de ces sources d'informations est de nature à constituer une violation de la vie privée.

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