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Portrait - Sandrine Maillard, directrice financière et nouvelle DG de Sigvaris France

Directrice financière du leader français de la compression médicale depuis 2018, Sigvaris Group France, Sandrine Maillard vient d'endosser, en plus, le rôle de directrice générale. Elle va désormais devoir jongler entre ses deux casquettes.

Publié par Stéphanie Gallo le - mis à jour à
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Portrait - Sandrine Maillard, directrice financière et nouvelle DG de Sigvaris France

« Même si je possède toutes les compétences techniques nécessaires, je ne pense pas que ce soit celles-ci qui m'aient emmenée là où j'en suis aujourd'hui ». Ce ne sont probablement pas non plus ses compétences vocales (qu'elle met à profit dans une chorale) qui ont conduit le groupe suisse Sigvaris à lui confier, le mois dernier, la direction générale de Sigvaris Group France (700 collaborateurs ; CA 2022 : 110 millions d'euros), en plus de la mission de directrice financière qu'elle assumait depuis 2018.

Non, pour Sandrine Maillard, ses évolutions successives de carrière sont plutôt liées à sa capacité à communiquer avec les non-financiers et à son goût prononcé pour une communication managériale poussée et bienveillante. « Je crois que je suis plus littéraire, ce qui est un comble pour une directrice financière », sourit la nouvelle DG du leader français de la compression médicale, 54 ans. Et de raconter comment, à plusieurs reprises dans son parcours, elle est arrivée en comité de direction avec un simple dessin explicatif. Sans abreuver ses interlocuteurs de chiffres et concepts qu'ils ne maitrisaient pas forcément.

Une première carrière dans un grand groupe

Issue d'une formation initiale à l'EMLyon, Sandrine Maillard avait commencé sa carrière par un stage de contrôle de gestion dans une entreprise du groupe Danone. « A l'issue de ce stage, j'avais confirmé mon envie de travailler dans le contrôle de gestion mais aussi d'intégrer le groupe Danone », se souvient-elle.

Sans difficulté, elle intègre le contrôle de gestion d'une usine Panzani (alors dans le giron de Danone). Petit à petit, elle grimpe les échelons au sein de Panzani, jusqu'à devenir Daf de l'activité produits alimentaires frais de l'entreprise et intégrer, à 40 ans, le comité de direction de Panzani Groupe. « En 2016, ma direction m'a proposé de faire un executive MBA pour continuer d'évoluer. Avec 5 enfants, évidemment, c'était sportif de tout cumuler mais je n'ai pas hésité, je me suis lancée », raconte Sandrine Maillard. « Cette formation a éveillé en moi l'envie de passer à autre chose après 27 ans chez Panzani. Je me suis mise en recherche d'une entreprise à dimension familiale, avec de belles valeurs et un produit auquel j'adhérais. Avec Sigvaris et ses produits de santé, j'ai trouvé le sens que je cherchais ».

Elle prend alors en charge le poste de directrice administrative et financière, avec sous sa houlette, le juridique, l'informatique, l'administration des ventes et, last but not least, la mise en place d'un nouvel ERP. Opérationnel depuis quelques mois, le déploiement de celui-ci avait engendré une surcharge importante de travail pour la directrice financière qui a dû, à cette occasion, déléguer beaucoup plus.

Une double casquette challengeante

Ce qui lui permet, depuis quelques semaines, de cumuler la casquette de Daf et de DG. « J'ai des équipes assez autonomes désormais mais nous allons nous laisser quelques mois pour valider cette organisation », module néanmoins celle qui avoue travailler énormément. Au moins 10 heures par jour, en semaine. Auxquelles s'ajoutent quelques heures de travail le week-end.

Avec ce nouveau poste de directrice générale, Sandrine Maillard doit affronter plusieurs enjeux. Économiques d'abord. Dans un contexte complexe, sur un marché qui ne progresse plus depuis trois ans, Sigvaris doit faire face à l'inflation alors même que le remboursement de ses produits médicaux par la sécurité sociale ne bouge pas depuis de nombreuses années. Sandrine Maillard va devoir aussi s'atteler à l'accélération de la diversification dans les orthèses amorcée l'année dernière pour compléter son activité historique sur les bas de contention. Enjeux managériaux aussi pour la nouvelle DG qui doit, comme tout nouveau dirigeant, gagner la confiance de ses équipes et rassurer ceux qui pourraient imaginer que sa casquette de Daf l'entraînerait dans une recherche absolue de rentabilité.

Pour ancrer ses nouvelles fonctions, Sandrine Maillard réalise de nombreux allers-retours entre les deux usines du groupe : le siège dans la Loire et son usine alsacienne d'Huningue. Trajets qu'elle effectue parfois en voiture. En chantant à tue-tête, évidemment.

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