Management : l'art de parlementer façon Raid
Ancien membre du Raid, négociateur de crise, diplômé de l'Académie du FBI... Le passé de Laurent Combalbert a de quoi impressionner. Aujourd'hui à la tête de son entreprise de conseil, il met son expérience au service des entreprises.
Sa vie pourrait ressembler à un film d'action hollywoodien : des situations tendues, des prises d'otages, des kidnappings ... Il faut alors faire appel au négociateur. Laurent Combalbert est ce spécialiste de la gestion de crises. Membre du Raid pendant six ans, il s'intéresse, dès le début de sa carrière, au métier de négociateur, pour lequel il suit une formation au sein de l'Académie du FBI en Virginie. En 2003, âgé de 31 ans, il intègre Civilpol Conseil, société de conseil du ministère de l'Intérieur, pour créer une équipe dédiée à la gestion des kidnappings, notamment ceux concernant des ressortissants français à l'étranger. Il travaille alors avec de grandes sociétés, souvent les premières victimes de ces drames. L'occasion de découvrir le monde de l'entreprise.
Un an plus tard, il quitte le Raid pour se réorienter dans le privé et créer, en 2013, sa société de négociation, ADN Group, l'Agence des négociateurs. "Les enjeux mis à part, les questions clés que l'on se pose dans la négociation d'entreprise sont exactement les mêmes qu'avec le Raid. Qui négocie ? Qui décide ? Quel est le contexte ? Quel est le profil psychologique de la personne en face ? En négociation, il n'y a pas de bonnes réponses, il n'y a que de bonnes questions. Et elles nécessitent une grosse préparation pour trouver les réponses les plus adaptées", partage-t-il.
Ne pas négliger le physique. Au Raid comme dans l'entreprise, le pari est de faire fonctionner ensemble des expertises et des expériences variées en les mettant au service d'un collectif. Un groupe d'intervention réunit, en effet, des spécialités différentes telles que le sniper, le négociateur, l'opérateur du groupe d'intervention, le pilote des drones de reconnaissance ... "Ils n'ont pas le même rythme de travail, ni le même besoin d'informations. Pourtant, ils doivent travailler ensemble, commente Laurent Combalbert. On doit donc veiller à l'expression de la mission et faire en sorte qu'elle soit challenging. Il faut, pour cela, un leadership fort." Selon lui, un chef d'entreprise doit être en mesure de maintenir le cap stratégique, tout en donnant à chacun le sens de la mission commune.
Enfin, pour ses clients qui comprennent aussi bien des grands comptes que des PME, Laurent Combalbert transpose la même préparation mentale que celle utilisée en intervention avec le Raid. Le physique se met au service de la négociation. "Si vous êtes fatigué, parce que vous dormez mal, que vous ne récupérez pas ou que vous ne savez pas gérer le stress, votre charge cognitive, c'est-à-dire la capacité immédiate de travail, sera fortement diminuée. Vous perdez alors votre capacité de réflexion, d'anticipation et de vision stratégique", alerte Laurent Combalbert. Cet ancien commandant a toujours été très attentif à ses cycles de sommeil, de même qu'il veillait à sa nutrition et s'organisait une séance de sport par jour. Soit un minimum de discipline qui permet de gagner en efficacité, aussi bien dans son quotidien que lors des rushes.
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