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Les prix des assurances vont continuer d'augmenter

Alors que les entreprises sont actuellement en plein renouvellement de leurs contrats d'assurance pour 2024, l'AMRAE publie son étude annuelle sur l'état du marché de l'assurance d'entreprise et ses perspectives pour 2024. Conclusion : les prix vont continuer d'augmenter mais un peu moins...

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Syndicats : les obligations de l'employeur
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Syndicats : les obligations de l'employeur

« Et ça continue, encore et encore », résumait l'année dernière l'étude annuelle 2022 de l'AMRAE (Association pour le Management des Risques et des Assurances de l'entreprise), pour synthétiser l'augmentation continue des primes d'assurances depuis 2019. Elle aurait presque pu reprendre ce refrain pour son analyse du marché 2023 et ses perspectives 2024, même si l'association des risks managers note une tendance vers la stabilisation. « En 2023, nous avons constaté une hausse des tarifs d'assurance de l'ordre de 10% en moyenne. Pour 2024, l'augmentation sera encore supérieure à l'inflation mais nous serons sur des variations de 0 à 5%. Nous formulons le voeu d'arriver rapidement à une stabilisation... », commente Alain Ronot, vice-président de l'AMRAE. Un voeu qui pourrait néanmoins rester pieu encore quelque temps au vu du contexte toujours inflationniste doublé d'un environnement géopolitique particulièrement instable.

Au-delà du tarif, le contenu même des contrats, avec des réductions de garanties et des hausses de franchise sont à surveiller attentivement. « Les réassureurs, c'est-à-dire les organismes auprès desquels les assureurs se réassurent, avaient commencé dès l'année dernière à mettre la pression sur les assureurs. Cela continue cette année en raison des bouleversements géopolitiques et climatiques », observe le vice-président de l'AMRAE.

Tous les risques et tous les secteurs ne sont toutefois pas logés à la même enseigne, que ce soit en termes de capacité, de prix ou de franchise.

Détente sur la responsabilité civile, tension sur le risque cyber

Sur les dommages directs et pertes d'exploitation (DDPE), qui englobent les expositions aux risques naturels et politiques, les capacités semblent se stabiliser après deux années de baisse. En revanche, les secteurs du bois, du papier, de l'agroalimentaire, de la gestion des déchets, du traitement de surfaces, du stockage/recyclage de batteries li-ion peinent toujours à se faire assurer. Côté primes d'assurance, elles augmentent en raison de l'augmentation des valeurs assurées, liée à l'inflation.

Dans la construction, « les capacités restent stables mais nous notons une baisse des appétits notamment en dommage-ouvrage. Le marché se restreint », souligne François Beaume, VP de l'AMRAE. A noter : la difficulté pour faire couvrir les constructions en bois et les matériaux issus du réemploi. Les primes augmentent elles d'au moins 5% selon l'étude de l'AMRAE.

Le marché de la responsabilité civile se détend, sauf sur les comptes avec expositions nord-américaines. Concernant le risque cyber, les assureurs restent frileux, malgré une forte baisse de la sinistralité en 2022, et continuent de réduire leur exposition à ce risque. Les prix eux, ont tendance en revanche, plutôt à baisser, sauf pour les établissements pour lesquels les assureurs estiment que la sécurité informatique déployée n'est pas suffisante. C'est le cas par exemple des hôpitaux, cliniques, collectivités territoriales, ou de PME et ETI non sensibilisées à ce risque.

Le marché du risque crédit connait de son côté une forte tension, sauf pour les secteurs pharmaceutique et aéronautique. « Cela n'avait pas été le cas depuis 2008... », note Alain Ronot.

Prévention des risques, ça va mieux en le disant (à son assureur)

Dans ce contexte, les experts du risque conseillent aux entreprises d'approfondir (encore) leur politique de prévention/gestion des risques et d'instaurer une réelle dynamique interne. Sans oublier, évidemment, de l'exposer en détail à son assureur. « Il est important de bien structurer les données de prévention interne, de bien travailler la qualité de ses données de souscription », insiste François Beaume. Tout en précisant que même si l'AMRAE milite pour que la qualité de la prévention des risques menée par chaque entreprise porte un impact direct sur leur tarif d'assurance, force est de constater que cela ne joue en réalité que sur leur assurabilité et le niveau de couverture que l'assureur voudra bien lui accorder.

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