Fraude au virement : la menace s'accélère
Dans le paysage financier, la fraude au virement émerge comme un fléau en constante intensification, mettant ainsi à l'épreuve la vigilance des entreprises. Le phénomène gagne en ampleur mais aussi en dangerosité selon une étude publiée aujourd'hui par la société Trustpair.
64 % des entreprises françaises ont subi au moins une tentative de fraude en 2023
Selon cette enquête, l'année passée a été marquée par une augmentation spectaculaire des fraudes visant les entreprises françaises. En effet, 64 % d'entre elles ont été touchées au moins une fois et 59 % à plusieurs reprises, représentant une hausse de 14 points par rapport à 2022.
Le nombre croissant de ces attaques n'est pas le seul élément préoccupant, car la dangerosité des fraudes s'intensifie également. L'an passé, pas moins de 37 % des organisations ont été victimes d'au moins une fraude réussie, marquant là encore une augmentation significative de 14 points.
Selon Baptiste Collot, CEO de Trustpair, désormais « la fraude est une industrie : une industrie mature et équipée, avec des organisations de fraudeurs spécialisés ».
Pertes financières et autres préjudices
D'après l'étude, les dommages financiers augmentent avec une perte moyenne de 50 000 euros par fraude pour plus de 50 % des répondants.
Mais au-delà, les organisations redoutent des conséquences multiples. 45 % craignent une interruption de leur activité consécutive à une fraude, suivie de près par les implications réglementaires et de compliance (38 %) puis par le dommage réputationnel auprès des parties prenantes (36 %). Ce dernier préjudice pouvant avoir des répercussions étendues, influençant notamment les relations de confiance avec les fournisseurs ou encore les investisseurs.
« Il y a un vrai changement d'échelle de la fraude », avertit Slim Trabelsi, Senior Security Architect chez SAP. « Aujourd'hui, la fraude est presque devenue un service. Sur le dark web, elle est proposée comme un outil clé en main à des fraudeurs professionnalisés et organisés. »
Cette tendance soulève des questions cruciales sur la nécessité pour les entreprises et notamment les directions financières de mettre en place une protection renforcée et des stratégies anti-fraude plus robustes.
Gagner en résilience
Dans le même sens, le Baromètre Allianz 2024 pointait tout récemment les attaques cyber comme constituant le risque le plus préoccupant pour les organisations au niveau mondial mais aussi en France.
Dans ce contexte, adopter des gestes de prévention devient impératif. Certaines stratégies permettent ainsi de renforcer la résilience des entreprises face à ce fléau de la fraude au paiement, comme par exemple la sensibilisation continue du personnel, la mise en place de contrôles internes, de technologies ad hoc ou encore, l'organisation d'un plan d'urgence en cas de fraude avérée.
Méthodologie de l'étude
Enquête réalisée auprès d'un échantillon de 150 DAF et responsables de trésorerie dans des entreprises de plus de 250 salariés en France.
Date du sondage : du 6 décembre 2023 au 20 décembre 2023.
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