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[Avis d'expert] COVID-19: abaisser le risque qui pèse sur les chaînes d'approvisionnement

Quel que soit le niveau d'incertitude, les entreprises peuvent envisager de mener des actions adaptées aux courbes de l'offre et de la demande, à court et à moyen terme. Explications de la division Trade Finance de Kyriba.

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[Avis d'expert] COVID-19: abaisser le risque qui pèse sur les chaînes d'approvisionnement
© ra2studio

Beaucoup a déjà été dit et écrit sur la crise liée à la pandémie du COVID-19 et son impact. Le monde financier est en pleine turbulence et malgré les multiples actions des gouvernements, la vie économique connaît des soubresauts sans précédents dans le monde entier. La pandémie a mis le monde à l'arrêt et il faudra du temps pour relancer l'économie.

Les chaînes d'approvisionnement font face à une situation inédite. Cet événement est exceptionnel. Tandis que certains secteurs vitaux (agriculture, biens de consommation, fournitures médicales, etc.) connaissent des taux de croissance rarement observés, la plupart des secteurs industriels sont au ralenti, voire à l'arrêt. Trois types de situation coexistent:

- Choc de l'offre - augmentation immédiate de la demande : les secteurs de l'alimentation, des soins et des produits de santé font face à un pic de la demande en raison d'achats de panique et à un déstockage massif. Les entreprises de ces secteurs ont du mal à répondre à une demande exponentielle et inattendue, malgré les efforts de leurs principaux fournisseurs pour repousser les limites de leur capacité de production ;

- Choc d'offre - augmentation de la demande à moyen terme : pour les industries non essentielles telles que la vente au détail et l'électronique, la demande est à la traîne et rebondira probablement assez vite une fois que les différents pays du globe commenceront à sortir de la quarantaine ;

- Choc de l'offre - augmentation de la demande à long terme : les produits non essentiels, de qualité supérieure, de luxe et les industries connexes telles que l'automobile, les voyages, l'hôtellerie et le tourisme connaîtront probablement un taux de reprise plus lent. Ils sont susceptibles d'être à la merci de faillites, de graves difficultés de trésorerie, tout en rencontrant des problèmes de chaîne d'approvisionnement ;

Qu'elles actions engager pour sauver les chaînes de production ?

Dans le passé, des mesures gouvernementales ont permis d'abaisser le coût des emprunts et d'injecter massivement des liquidités sur le marché pour atténuer les chocs d'offre et de demande. Mais les chocs de la nature de celui que nous vivons sont difficiles à gérer en raison de leur amplitude. Cependant, quel que soit le niveau d'incertitude, les entreprises peuvent envisager de mener des actions adaptées aux courbes de l'offre et de la demande:

À court terme (2 à 3 mois) :

1. Analyser la trésorerie et les flux de trésorerie pour évaluer si la société est en situation de crise de liquidités sévère, ou si la santé de son bilan peut lui permettre de résister au choc de demande ;

2. Renforcer la chaîne d'approvisionnement : identifier les maillons les plus faibles de la chaîne d'approvisionnement, en particulier la résistance et la capacité de résilience des fournisseurs de niveau un et deux. Puis, en fonction du cycle de trésorerie et de conversion de chaque entreprise, raccourcir le cycle de conversion de trésorerie tout en soutenant les fournisseurs avec des programmes autogénérés (remise anticipée) ou financés de l'extérieur (financement de la chaîne d'approvisionnement) ;

À moyen terme (6 à 12 mois) :

3. Etendre la couverture de la chaîne d'approvisionnement en mettant en place un examen systématique et holistique du cycle de conversion monétaire et en étendant les programmes disponibles (ou création de nouveaux) pour assurer la santé de la chaîne d'approvisionnement ;

4. Diversifier la chaîne d'approvisionnement en organisant des mécanismes d'approvisionnement et des partenariats alternatifs pour éviter la concentration ou la dépendance à l'égard de certains fournisseurs ou régions. Cela nécessite d'élaborer des plans de production dans différentes régions du monde ou de développer les capacités de fournisseurs proches du marché domestique. Dans les deux cas, cette transformation peut être financée par la rationalisation de la Supply Chain Finance et le déblocage des flux de trésorerie au sein des chaînes d'approvisionnement existantes ;

Qu'envisager à plus long terme pour se prémunir contre les crises ? Quel rôle pour les programmes de fonds de roulement ?

La crise financière de 2008 a généré des chocs de demande, des faillites en cascade et engendré un risque de chaîne d'approvisionnement mondial. A ce moment, de nombreuses entreprises (en particulier la fabrication et la vente au détail) ont alors trouvé une issue grâce à des programmes de Supply Chain Finance qui ont permis aux entreprises de survivre et d'anticiper les crises de liquidité.

Comme l'a dit Mark Twain, "l'histoire ne se répète pas, mais elle rime souvent". Seul le temps nous dira si davantage d'entreprises adopteront de tels programmes pour se remettre de la crise du COVID-19, mais on peut d'ores et déjà s'attendre à ce qu'elles formalisent et structurent des programmes de gestion du fonds de roulement, comme le Dynamic Discounting ou le Reverse Factoring.

Adoption d'un programme d'optimisation du fonds de roulement

L'adoption d'un programme d'optimisation du fonds de roulement présente de nombreux avantages, notamment:

- La réduction du cycle de conversion de trésorerie en complément du flux de trésorerie : les entreprises confrontées à une crise de flux de trésorerie au troisième degré peuvent prolonger les conditions de paiement avec un programme de Supply Chain Finance. Cela permet aux fournisseurs d'être payés plus tôt et les protège de l'impact négatif des délais de paiement. Les programmes Supply Chain Finance permettent aux acheteurs de réduire considérablement leur cycle de conversion de trésorerie en libérant des flux de trésorerie et en encourageant les fournisseurs qui participent avec des paiements accélérés ;

- Le soutien financier aux fournisseurs: lorsque la santé financière d'un fournisseur critique est plus affectée que la société elle-même, la société peut lui proposer des programmes de paiement anticipé qu'elle financera soit avec ses propres liquidités soit via des ressources externes ;

- Le statut d'"acheteur privilégié" : dans les secteurs où les fournisseurs sont en forte demande, les programmes d'optimisation du fonds de roulement permettent de verser un "dividende de capacité" pour sécuriser les lignes de production ;

- La diversification et le financement de la chaîne d'approvisionnement : les entreprises qui ont besoin de mettre en place de nouvelles installations de production ou de développer d'autres sources d'approvisionnement pour éviter d'être dépendants ont besoin de capitaux d'investissement. Ce capital peut provenir des chaînes d'approvisionnement lorsque les paiements sont rationalisés avec des programmes de gestion du fonds de roulement tels que le Supply Chain Finance ;

Au fil du temps, les chaînes d'approvisionnement sont devenues de plus en plus globales et complexes. Actuellement, 94% des 1 000 sociétés du Fortune connaissent des perturbations de la chaîne d'approvisionnement en raison de la crise du COVID-19. Presque toutes les entreprises en ressentent ou ressentiront l'impact. Certains experts prédisent qu'il ne s'agit que de l'effet avant-coureur d'une série de crises plus graves. Notre nouveau quotidien sera alors ponctué d'un flux régulier de crise et de calme. D'où l'importance d'établir des programmes de fonds de roulement pour rationaliser les flux de trésorerie, soutenir les fournisseurs et assurer la durabilité pour amortir les crises.

Pour nous préparer à ce nouveau monde, nous devons repenser l'ancien paradigme et nous préparer pour un avenir plus turbulent et incertain. C'est pourquoi les organisations doivent mettre en place des programmes de fonds de roulement afin de renforcer la gestion de la liquidité tout en améliorant leurs chances de succès en cas de crise. Ce n'est pas une question de si, mais de quand. Les entreprises gagnantes seront celles qui pourront augmenter à la fois leur survie financière et leur taux de réussite.

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