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[ITW] Alain Clot (France Fintech): "La banque et l'assurance traditionnelles ont vécu"

Intervenant incontournable du secteur financier depuis plusieurs décennies, Alain Clot, président de France Fintech, décortique les enjeux auxquels ce secteur est confronté et partage son analyse prospective.

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[ITW] Alain Clot (France Fintech): 'La banque et l'assurance traditionnelles ont vécu'

> En 2016, fintech était le terme à la mode. En France et dans le monde. Mais comment se positionne la France vis-à-vis du reste du monde?

Même si on ne les appelait pas ainsi à l'époque, l'apparition des premières start-up de la finance date des années quatre-vingt-dix. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, c'était en France, avec la création d'acteurs comme Cortal et Boursorama. Au départ de simples courtiers ou site d'informations boursières en ligne dans le cas de Boursorama, qui s'est progressivement transformé en banque en ligne. Au tout début de l'histoire, la France, pionnière en finance en ligne, n'avait rien à envier aux autres pays...

Mais nous nous sommes peu à peu laissé dépasser en matière de fintech, notamment par la place londonienne qui a plusieurs années d'avance sur Paris. Très forte culture du "one-stop-shop" en France, contrairement à l'Angleterre, réglementation trop rigide, très protectrice du système en place, faible présence de capital-risqueurs... autant de facteurs handicapants. L'opposé des places anglo-saxonnes.

> Retard de la France, donc. Irrattrapable?

Certainement pas. Certes, nous avons pris quelques années de retard sur Londres et la Silicon Valley, mais le contexte a bien changé. L'écosystème français s'est structuré et développé, les ressources sont désormais disponibles et les régulateurs et les pouvoirs publics se sont mobilisés. Enfin, le Brexit pourrait être une formidable opportunité pour la place parisienne. Londres était attractive pour les start-up du fait de sa réglementation plus souple couplée à sa position dans l'Union européenne. Grâce au passporting (demande d'agrément dans un pays puis accès à tous les autres marchés de l'UE), elle était une localisation très recherchée. Ce ne sera plus le cas. Et sa place est à prendre.

"L'évolution en cours concerne l'agrégation de comptes et de services, la néobanque et la néoassurance."

> Quels sont les outsiders?

Dublin, Luxembourg, Berlin et Paris sont notamment dans la course. Et la France dispose de beaux atouts dans sa manche. Le capital-risque est désormais présent. D'énormes progrès ont été faits sur le champ de la réglementation, illustrés récemment par la création d'une structure unique AMF - ACPR dédiée aux fintech, qui joue pleinement son rôle d'accompagnateur. À quoi s'ajoute une forte culture de la finance en France avec des acteurs traditionnels solides et une forte compétence en sciences de l'ingénieur, notamment en matière de data science, coeur du digital. Ce sont autant d'atouts qui pourraient permettre à un écosystème déjà présent et solide de se développer fortement et à la fintech de devenir un pôle d'excellence français. Accompagner cette croissance, c'est l'ambition de France Fintech.

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