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Trophées 2023 - Grégoire Chevignard, un daf polyvalent

Consultant, daf, directeur général, manager de transition... Après un parcours professionnel diversifié, Grégoire Chevignard a pris les rênes des finances d'Eris il y a deux ans. Son objectif : structurer la fonction finance de l'entreprise en plein revirement stratégique et mener à bien les différentes opérations de croissance externe.

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Grégoire Chevignard, daf d'Eris
Grégoire Chevignard, daf d'Eris

A la tête des finances de l'entreprise Eris depuis fin 2021, Grégoire Chevignard n'a pas chômé depuis sa prise de poste. Création de la direction financière et de la fonction achats, contribution à la mise en place d'un Codir, modernisation des pratiques, opérations de croissance externe... Ces derniers mois ont été riches pour le directeur financier. Il faut dire que son embauche fait suite à un changement majeur pour l'entreprise familiale spécialisée dans la sécurité incendie. Fondée en 1974, elle disposait jusqu'à peu d'un capital distribué entre les deux familles fondatrices. En 2021, à l'occasion du passage de témoin entre deux générations et de la sortie d'une des familles historiques, un LBO a été réalisé avec le fonds d'investissement Chequers Capital. Objectif : faire grandir Eris via la croissance organique et des acquisitions. « Ces deux dernières années, nous avons mené à bien quatre opérations de croissance externe et une cinquième est actuellement en cours. Cela a fait évoluer l'entreprise d'une PME à une grosse ETI », confie Grégoire Chevignard. Le chiffre d'affaires d'Eris est ainsi passé de 46 M€ en 2021 à 86 M€ en 2023 (fin d'exercice au 30 juin). Côté effectifs, l'ETI recense aujourd'hui 450 salariés, contre 265 fin 2021.

LBO et restructuration de la fonction finance

Ce changement de cap a nécessité de structurer en profondeur la fonction finance. « Lors du LBO, le fonds a exigé la création d'une direction financière car l'entreprise n'avait pas de culture financière, chacun travaillait en silo », souligne le directeur financier, qui a également dans son périmètre les achats, la paie, les moyens généraux et la logistique. Au cours des deux dernières années, ce dernier s'est notamment attaché à moderniser les pratiques et outils comptables, à mettre en place des comptes mensuels (qui étaient jusqu'alors annuels) et une gestion du poste client, à externaliser la paie et à créer des fondamentaux nécessaire à une comptabilité analytique. « Dans ce cadre, un poste de contrôleur de gestion vient d'être pourvu », précise-t-il.

De dg à daf de transition

Pour mener à bien ces différents chantiers, Grégoire Chevignard a pu s'appuyer sur ses précédentes expériences. Diplômé de l'ESCP Business School en 1994, il a démarré sa carrière en 1996 chez Ernst & Young comme consultant. Un an plus tard, il est promu directeur financier et secrétaire général chez Fenwick, entreprise avec laquelle il avait eu l'occasion de travailler. « Lorsque j'étais chez Ernst & Young, je me suis occupé de réaliser le LBO de Fenwick. Grâce au lien de confiance créé dans ce cadre, l'entreprise m'a proposé le poste de DAF quelques mois plus tard, ce qui a accéléré mon début de carrière puisque j'ai pris cette fonction à même pas trente ans », explique-t-il. Il restera neuf ans dans l'entreprise. Son parcours connaîtra un nouveau virage en 2007 lorsqu'il deviendra directeur général de COdeM/Okuma. « Avec un associé, nous avons racheté la branche machine/outil de Fenwick. Cette opération a été réalisée sous forme de LBO et nous avons repris une vingtaine de salariés », se remémore Grégoire Chevignard. Après huit années en tant que chef d'entreprise, il décide en 2015 de revendre l'entreprise. « Je me suis ensuite lancé dans le management de transition en tant que directeur financier », indique-t-il. Durant cette période, il a notamment l'occasion de réaliser des missions chez Dalloyau puis chez Groupe Solutions Energie.


Quel est le challenge de la fonction à 5 ans?

Un des principaux défis sera d'accompagner et transformer certains métiers de la direction financière qui sont voués à disparaître à terme en raison de l'automatisation et de la digitalisation des processus. La pénurie de ressources humaines restera aussi un challenge et il faudra probablement aller chercher la compétence à l'intérieur de l'entreprise, ce qui imposera de faire évoluer les collaborateurs vers de nouveaux métiers. Un autre enjeu sera également de mieux prendre en compte l'inflation dans les grilles d'analyse et les contraintes bancaires inhérentes, avec notamment la hausse des taux.

Si vous n'étiez pas Daf vous seriez ?

J'aurai aimé être avocat ou vivre de ma plume. J'ai d'ailleurs écrit deux livres sur la course à pied, qui est une de mes passions, dont un qui a été publié chez Hachette.

Repères :

Raison sociale de l'entreprise : ERIS

Activité : Maintenance de systèmes de sécurité incendie

Forme juridique : société par actions simplifiée unipersonnelle

Nom du dirigeant : Ludovic Goëta

Création : 1974

Siège social : Ivry-sur-Seine

Effectif : 450

CA 2022 : 86 M€

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