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TPE et PME : les mauvais élèves de la RSE ?

Si la plupart des entreprises sont sensibilisées à la RSE, les TPE et PME ont encore une belle marge de progression en perspective. C'est ce qui ressort d'une étude publiée fin septembre sur la maturité des TPE et PME française en matière de RSE.

Publié par Florian Langlois le - mis à jour à
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TPE et PME : les mauvais élèves de la RSE ?

Les TPE et les PME sont-elles en retard concernant la RSE ? C'est ce que laisse penser l'étude publiée par Goodwill-management, cabinet conseil spécialisé en performance économique responsable, en partenariat avec l'Agence LUCIE et la MAIF. Dans le cadre de cette étude, 330 entreprises ont été interrogées (37% de TPE , 37% de PME avec moins de 50 salariés et 26% de PME possédant entre 50 et 249 salariés) et si 85% d'entre elles ont déjà mis en place des actions RSE, seulement 24% formalisent ces actions au sein d'une vraie stratégie RSE. Par ailleurs, seuls 14% des répondants estiment également que cette démarche est pleinement intégrée à la stratégie globale de l'entreprise.

Fait plus préoccupant encore, les problématiques environnementales restent en retrait pour les entreprises. Si l'environnement est la thématique la plus centrale dans la société, cela ne se reflète pas au niveau des engagements des TPE et PME. Ainsi, la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité ou la réduction de l'impact du numérique sont parmi les enjeux environnementaux les moins traités. En effet, 31% des TPE et PME interrogées voient leurs émissions de gaz à effet de serre augmenter et 40% n'ont pas encore intégré le numérique responsable et la biodiversité à leur démarche RSE.

Des profils différents

Le cabinet Goodwill-management a, par la suite, classé les TPE et PME selon 3 groupes distincts, selon leur niveau d'implication dans des enjeux liés à la RSE. Arrive tout d'abord les entreprises collaboratives. Elles représentent 31% des 330 entreprises interrogées, et se caractérisent par un lien social primordial pour elles. En effet, ces entreprises travaillent généralement de concert avec d'autres acteurs engagés afin de maximiser leur impact. Elles se démarquent par leurs bonnes performances sur l'ensemble des enjeux RSE qui touchent le plus aux relations avec les parties prenantes. Appartenant principalement au secteur tertiaire, ces entreprises ont pour enjeux majeurs de réduire leur impact sur l'environnement et de se doter d'une stratégie RSE globale, formalisée et partagée.

Viennent ensuite les entreprises locales, qui représentent 36% des TPE et PME sondées. Ces dernières sont des entreprises ancrées sur leur territoire et souvent reconnues pour leur savoir-faire et leur expertise. Dans ces structures, la RSE est souvent portée par le dirigeant, soucieux du bien-être de ses collaborateurs. Elles font donc de la RSE depuis longtemps, sans toutefois la nommer comme telle. Par ailleurs, tout comme l'entreprise collaborative, l'entreprise locale n'a pas véritablement intégré les enjeux environnementaux, ni formalisé une stratégie RSE globale et partagée. Leurs objectifs sont donc désormais d'ancrer leur stratégie RSE afin qu'elle ne repose pas seulement sur les bonnes volontés en interne.

Enfin, restent les entreprises organisées. Regroupant 33% des répondants, il s'agit principalement de TPE ou de jeunes PME qui maîtrisent parfaitement leurs processus internes. Elles sont majoritairement certifiées et/ou labellisées sur les sujets de la qualité, de l'environnement ou de la sécurité. Ces entreprises ont mesuré leurs impacts RSE et mis en place de nombreux indicateurs pour avancer de manière efficace et planifiée. Elles sont cependant moins matures sur les enjeux liés aux droits des personnes et aux relations et conditions de travail (prévention harcèlement, diversité...). L'enjeu pour elles est donc de diffuser ce savoir-faire sur des thématiques plus sociales et sociétales.

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