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[ITW] Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, détaille l'offensive du gouvernement pour l'export

Convaincu que la relance passe aussi par les exportations, le gouvernement a déployé une ribambelle de dispositifs pour accompagner les PME et ETI à l'international. Franck Riester, ministre délégué, chargé du Commerce extérieur, revient sur les moyens mobilisés.

Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
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[ITW] Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, détaille l'offensive du gouvernement pour l'export
© MEAE / Judith Litvine

> 6 420 entreprises ont été accompagnées par Business France en 2020, c'est 38 % de moins qu'en 2019. Comment souhaitez-vous renverser cette tendance ?

2020 est une année de chocs : sanitaire tout d'abord puis économique et social. C'est pourquoi le Gouvernement a immédiatement réagi en donnant à nos entreprises les moyens de repartir à la conquête des marchés étrangers. Nous mobilisons des moyens inédits dans le cadre du plan France Relance, avec notamment 30 milliards d'euros consacrés à l'amélioration de la compétitivité française. Nous déployons également des moyens spécifiques pour l'export en mobilisant 250 millions d'euros pour accompagner encore plus efficacement à l'international nos TPE, PME et ETI exportatrices, avec un objectif clair : préserver nos parts de marchés et en conquérir de nouvelles.

Nous avons pour cela préparé un plan sur-mesure, avec des déclinaisons et mesures spécifiques pour de de nombreuses filières. Je pense par exemple au " Compte Personnalisé de l'Exportateur ", disponible sur le site de la Team France Export, et qui fournit une information sectorielle détaillée spécifique aux entreprises - notamment celles qui n'ont pas les moyens de faire de la veille commerciale. J'ai également veillé à ce qu'un un accompagnement renforcé à la prospection soit proposé. C'est l'idée du " Chèque Relance Export " qui peut couvrir jusqu'à 50% des dépenses liées à des prestations individuelles ou collectives de projection.

Enfin, pour sécuriser les démarches export de nos entreprises, les financements publics, à savoir les prêts du Trésor, l'assurance-crédit, l'assurance prospection, les FASEP (une subvention pour financer des études de faisabilité ou la démonstration de technologies vertes et innovantes), ont été amplifiés. Un nouvel instrument, " l'assurance prospection accompagnement ", spécifiquement conçu pour les TPE et PME, a été mis en place.

> Comment se saisir des aides mises en place?

Il faut que cela soit simple et rapide. C'est pourquoi les mesures du volet export de France Relance ont été déployées dès le 1e octobre 2020. Aujourd'hui, toutes les mesures sont opérationnelles et disponibles : le Chèque Relance Export, le Chèque VIE, les comptes personnalisés de l'exportateur, les e-vitrines sectorielles, l'assurance prospection accompagnement...

Les entreprises peuvent accéder aux différents outils depuis le site de la Team France Export, teamfrance-export.fr, ou depuis les guichets uniques disponibles dans chaque Région.

> Les entreprises ont-elles commencé à se saisir de ces dispositifs ?

La dynamique est vraiment positive et les entreprises se sont bien appropriées ces nouveaux outils. Selon les derniers décomptes, près de 2 500 Chèques Relance Export ont été signés pour un montant total de 4,3 millions d'euros. 95% de ces Chèques ont bénéficié à des TPE et PME, qui constituent l'essentiel de notre tissu exportateur. Les résultats sont là et nous devons maintenir le cap. Grâce à l'effet conjugué de ces mesures de relance et des mesures de soutien mises en place par le Gouvernement depuis le printemps 2020, nos exportations ont repris au 2eme semestre 2020, pour atteindre 93% de leur niveau historique de 2019 en décembre dernier. Nous avons donc toutes les raisons d'être optimistes. J'ai confiance dans la créativité, la capacité de rebond et la ténacité de nos entrepreneurs.

> Vous souhaitez par ailleurs intensifier le " verdissement " des projets à l'export et des aides financières. Pouvez-vous nous en dire plus ?

La France porte une ambition forte en matière environnementale et climatique. Je rappelle que nous mobilisons 30 milliards d'euros pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. C'est pourquoi nous avons décidé d'intégrer un volet " verdissement " dans les outils export que nous proposons. L'assurance-prospection bénéficie ainsi de moyens spécifiques pour financer et partager le risque de démarches à l'export pour des projets respectueux de l'environnement. Nous avons également fait le choix d'intégrer un " bonus climatique " (augmentation du volume financé, bonification du taux d'intérêt, etc.) au dispositif public de financement export, afin d'encourager l'internationalisation des biens et services qui contribuent à la lutte contre le changement climatique et accélérer la transition écologique de notre appareil exportateur. Concrètement, il s'agit de financer davantage de projets allant dans le sens de la décarbonation de l'économie mondiale avec les outils de financement publics bien connus des entreprises (FASEP, prêts du Trésor, assurance-crédit). Les moyens alloués à l'assurance-prospection seront renforcés en ce sens et 10% supplémentaires par an d'assurance-prospection seront consacrés à des projets de ce type.

Les TPE, PME et ETI constituent notre coeur de cible. La décarbonation des échanges commerciaux est un enjeu transversal par nature : c'est l'affaire de toutes les entreprises exportatrices, quel que soit leur domaine d'activité. Dans certains secteurs cependant, nos ambitions environnementales rejoignent l'excellence de nos savoir-faire. Je pense notamment à la ville durable, aux cleantech, et à l'énergie. Nous avons également identifié des familles prioritaires à l'export qui bénéficient d'un accompagnement spécifique. Il s'agit des secteurs de l'agroalimentaire, des énergies renouvelables, des industries culturelles et créatives, de la santé et de la ville durable.

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