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Crowdfunding : et maintenant les entreprises ?

En 2020, le financement participatif a franchi le milliard d'euros. Devenu réflexe pour beaucoup de particuliers soucieux d'investir de façon solidaire, il séduit de plus en plus de Daf qui y recourent pour de l'equity ou du loan. Depuis juin dernier, l'Etat autorise les IFP à distribuer le PGE.

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Crowdfunding : et maintenant les entreprises ?

Pour la 2ème année consécutive, Mazars et l'association Financement Participatif France (FPF) publient le baromètre de référence du financement participatif. " La crise du COVID lui a permis de démontrer la pertinence de son modèle ", s'est réjoui Jérémie Benmoussa, président de FPF, lors du lancement de ce baromètre. " En 2020, le crowdfunding a atteint 1.02 milliard d'euros collectés, soit une hausse de 62 % en un an : il a traversé la crise avec brio ! ", ajoute Bertrand Desportes, Associé chez Mazars. Il faut dire que les atouts de ce mode de financement, né dans les années 2000 avec l'émergence d'Internet, sont dans l'air du temps : circuits courts, transparence, digital...

Porté par un élan de générosité inédit lié au COVID, en 2020, le crowdfunding a permis de financer 115 616 projets : 54 162 émanant de particuliers, 43 202 d'acteurs de l'Economie Sociale et Solidaire et 13 796 d'entreprises. C'est un des enseignements de ce baromètre : " les Daf d'entreprises ont de plus en plus recours au financement participatif ", précise Bertrand Desportes, qui indique le recommander de plus en plus souvent à ses clients. " Des garde-fous existent, rassure-t-il. Il faut un agrément, l'identité des porteurs et la destination des fonds doivent être connus, et des sanctions sont prévues en cas de manquements. "

Particulièrement adapté au financement de projets

Confronté à un allongement de ses opérations, le secteur de l'immobilier résidentiel y a massivement recouru pour du loan : les prêts et obligations ont représenté 742 M€ collectés, pour 1 640 projets financés. Les entreprises du secteur de l'énergie renouvelable ont aussi profité de cette manne pour renforcer leur equity, et ainsi enjamber la crise : 57,1 M€ ont ainsi transité en droite ligne du compte en banque de particuliers au capital de sociétés de ce secteur qui a le vent en poupe.

Décidément, la crise semble sourire au financement participatif. Outre la hausse spectaculaire de fonds collectés, elle lui a permis d'apporter la preuve de sa pertinence pour financer tout type de projets, allant de particuliers dans le besoin aux entreprises en manque momentané de cash.

Mais le succès le plus savoureux pour le financement participatif français, celui qui scelle définitivement son entrée dans la cour des grands, c'est la décision de l'Etat d'autoriser en juin dernier les IFP (Intermédiaires en financement participatif - il en existe une soixantaine en France) à distribuer le PGE.

Si les volumes financés ont été assez modestes (94 projets, pour 4.8 M€) et ont engendré plus de pertes que de profits, c'est une consécration pour la profession vingt ans après l'apparition de ce mode de financement alternatif : " l'Etat a réalisé que les IFP faisaient partie de la solution ! ", se réjouit Jérémie Benmoussa. Les banques ont peut-être du souci à se faire... Aux Daf désormais d'en tirer le meilleur parti !



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