Dossier7 fonctions de la Daf à la loupe
Selon sa taille et son secteur d'activité, une entreprise met en place différentes fonctions au sein de la direction administrative et financière. Petit tour d'horizon (non exhaustif) des principaux métiers de la Daf...

Sommaire
- Trésorier d'entreprise
- Sa mission
- Sa formation
- Ses qualités
- Chef comptable
- Sa mission
- Ses qualités
- Sa formation
- Credit manager
- Sa mission
- Sa formation
- Ses qualités
- Contrôleur de gestion
- Sa mission
- Sa formation
- Ses qualités
- Gestionnaire de paie
- Sa mission
- Sa formation
- Ses qualités
- Risk manager
- Sa mission
- Sa formation
- Ses qualités
- Son salaire
- Consolideur
- Sa mission
- Sa formation
- Ses qualités
- Sa rémunération
1 Trésorier d'entreprise
Le trésorier d'entreprise en bref
Sa mission
- Gérer la position de trésorerie de l'entreprise et couvrir ses risques de taux et de change.
- Renouveler les crédits.
- Dans un grand groupe, il peut être spécialisé sur un sujet précis au sein d'une équipe de trésorerie. Dans une PME, le trésorier couvre l'ensemble du panorama.
- Évolution possible vers la direction financière.
Sa formation
Peu de formations dédiées. Les trésoriers sont surtout issus de l'université ou d'écoles de commerce.
Ses qualités
- Fiabilité, exactitude, honnêteté.
- Bon technicien (il doit parfaitement maîtriser Excel et les différents systèmes informatiques).
- Autonome et réactif.
Sa rémunération
De 45 à 85 k€ selon le CA de l'entreprise.
2 Sa mission
Interlocuteur au quotidien des banquiers, généralement rattaché au Daf, le trésorier a pour principale mission de gérer la position de trésorerie de l'entreprise et de couvrir ses risques de taux et de change. " À l'intersection des flux financiers, le trésorier dialogue avec les différents services, en particulier achats et ventes ", souligne Richard Cordero, délégué général de l'AFTE.
Si son entreprise est structurellement emprunteuse, son principal objectif consiste à gérer sa dette : assurer le renouvellement des lignes de crédit, négocier les conditions bancaires, élaborer des financements adaptés...
Si, au contraire, l'entreprise dispose d'excédents, le trésorier va alors les placer tout en optimisant le couple rendement-risque de ces placements.
En contact permanent avec les banques, c'est aussi lui qui anticipe et négocie le renouvellement des crédits. Au-delà de la gestion des positions et des financements, le trésorier est aussi de plus en plus impliqué dans les sujets liés à l'optimisation du cash : choix des moyens de paiement de l'entreprise et de ses clients, mise en place d'un "cash pooling" (centralisation du cash)...
En veille permanente, il a vu son rôle évoluer au fil du temps: " En 15 ans, j'ai vu mon métier en constante évolution, du fait des changements réglementaires, juridiques, bancaires, financiers et technologiques ", confie Jean Dupont, consultant en trésorerie chez Predica. Au point que, dans les grands groupes, où les équipes de trésorerie peuvent comprendre de 15 à 50 personnes, chaque membre se spécialise sur un sujet précis. En revanche, dans les PME, le trésorier couvre l'ensemble du panorama.
Pour sa part, Hélène Guessant apprécie le circuit hiérarchique court inhérent à la fonction, la multiplicité des domaines traités et la vue globale de l'entreprise qu'apporte le métier. De nombreux trésoriers ambitionnent d'ailleurs d'évoluer vers une direction financière, même si une étape intermédiaire s'impose souvent : " Un passage par l'audit interne, le contrôle de gestion ou les relations investisseurs viennent compléter les compétences acquises au sein de la fonction ", recommande Fabrice Coudray.
3 Sa formation
La plupart des trésoriers sont issus de l'université (44 %) ou d'écoles de commerce (38 %) ; 4,5 % d'entre eux seulement sont des ingénieurs. Si le nombre de postes à pourvoir est relativement restreint, les compétences dédiées sont rares également.
" Il n'existe pas de formation entièrement tournée vers l'apprentissage du métier, hormis l'IGR de Rennes et le master 2 de l'AFTE et de l'université Panthéon Sorbonne ", indique Hélène Guessant. Cette formation accueille chaque année une vingtaine d'étudiants formés en contrat d'apprentissage. Une bonne façon d'appréhender très concrètement les différents aspects du métier, en commençant par exemple comme assistant responsable financement ou assistant trésorerie.
4 Ses qualités
Fiabilité, exactitude et honnêteté : " Pour gérer les flux financiers, la confiance est nécessaire. Le trésorier doit faire preuve de rigueur, de précision et de réactivité. Dans nos métiers, une erreur se voit tout de suite et les impacts peuvent être considérables ", estime Hélène Guessant.
Maîtrisant aussi bien les activités de marché que la complexité des contrats bancaires, le trésorier est un technicien capable de jongler avec les tableurs Excel et les différents systèmes informatiques. " Le service trésorerie est le seul service administratif qui travaille à flux tendus et en temps réel. Sur les marchés, quand une opportunité se présente, il faut la saisir immédiatement ", estime Jean Dupont.
Agissant selon la politique de financement fixée en accord avec le Daf et la direction générale, le trésorier est autonome au quotidien. " Il doit être capable de s'autovalider et, bien sûr, de maîtriser les chiffres et les systèmes informatiques ", souligne Hélène Guessant. Il ne rechigne pas à s'immerger dans des sujets relativement techniques (actuellement la disparition du protocole de télétransmission Etebac et la migration vers le SEPA sont à son programme...) et à utiliser les plateformes informatiques de transmission d'ordres.
Son poste comprend par ailleurs un volet "reporting" relativement poussé : il doit en effet rendre compte au quotidien de la situation des comptes et des positions de couverture qu'il a engagées ; et dans les sociétés sous LBO, les prévisions de trésorerie à différentes échéances sont examinées à la loupe et constamment réactualisées.
Enfin, la maîtrise des impacts comptables des opérations financières est devenue un "must" depuis l'entrée en vigueur des normes IFRS.
Sa rémunération
Pour un CA inférieur à 500 M€, le salaire fixe brut annuel moyen pour 2017 d'un trésorier d'entreprise sera compris entre 45 000 et 70 000 €, soit une évolution de 0% en un an.
Pour un CA compris entre 500 M€ et 2 Md€, ce salaire sera compris entre 55 000 et 85 000€, soit une évolution de 0%.
(Source : Robert Half, Étude de rémunérations 2017, Finance et comptabilité)
À lire aussi : les tribunes de Clotilde de Perthuis sur les idées reçues concernant les prévisions de trésorerie : "Je vais bien, ne t'en fais pas", "La vie est un long fleuve tranquille" et "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?".
À découvrir, le Dossier "Soyez cash" de la Rédaction.
En période de tensions sur les résultats et de renchérissement des financements, le trésorier est devenu le baromètre de la santé financière de l'entreprise. La crise a mis en lumière son rôle vital dans la gestion des flux et des risques financiers.
5 Chef comptable
Le chef comptable en bref
Sa mission
- Produire les états financiers.
- Garantir l'exactitude des informations chiffrées.
- Fournir une information fiable en temps et en heure.
- Assurer une veille auprès des différents services de l'entreprise et alerter le directeur financier au besoin.
Ses qualités
- Communicant, doté d'un bon relationnel.
- Technicien.
- Maîtriser l'anglais est un plus.
Sa formation
DCG ou DSCG, ex-DECF ou DESCF, ou bien BTS comptabilité ou gestion avec une dizaine d'années d'expérience.
Son salaire
De 40 k€ annuels en début de carrière à 65 k€ pour un profil plus expérimenté.
C'est un pilier de l'entreprise : bras droit du directeur administratif et financier, le chef comptable demeure le garant de la fiabilité des informations comptables et fiscales. Son rôle est tellement crucial qu'en ces temps de crise financière, la précision de son regard intéresse jusqu'à la direction générale, qui lui demande de fournir des indicateurs à l'ensemble des services de l'entreprise. Un nouveau rôle s'ouvre à lui : ce technicien, auparavant très opérationnel, devient chef de projet.
6 Sa mission
De la rigueur en toute chose... " Le chef comptable pilote l'ensemble du processus et, à ce titre, il garantit l'exactitude des informations chiffrées ", explique Johann Van Nieuwenhuyse, directeur chez Michael Page, cabinet de conseil en recrutement. " Sa mission consiste avant tout à fournir une information fiable en temps et en heure, renchérit Loïc Saluden, consultant senior au sein du cabinet de conseil en recrutement Hudson. Il doit savoir structurer l'information, rester méthodique malgré ses nombreuses tâches et, bien sûr, honorer toutes les échéances de paiement. "
Rattaché au directeur financier, il est responsable de la production des états financiers (bilan, comptes de résultats et leurs annexes), mais aussi du pilotage comptable et fiscal de l'entreprise au quotidien. Avant toute chose, il gère la trésorerie, mais c'est aussi lui qui effectue les déclarations de TVA, d'Urssaf... Dans ce cadre, il anime les équipes en charge des comptabilités générale et auxiliaire et s'assure de la bonne application des normes comptables.
Parce qu'il se trouve à la source de l'ensemble des indicateurs chiffrés de l'entreprise, le chef comptable joue un rôle d'alerte auprès du directeur financier. En effet, loin de le cantonner à son bureau, son travail de collecte de l'information comptable le pousse à entrer en contact avec les différents services de l'entreprise : le contrôle de gestion, la direction générale, la direction des systèmes d'information ou encore les directions opérationnelles.
Le traditionnel gardien des chiffres devient donc un communicant, d'autant qu'il est aussi en charge des relations avec les établissements bancaires, notamment pour solliciter des demandes de financement. Il est, en outre, l'interlocuteur des commissaires aux comptes et des auditeurs, ainsi que celui de l'inspecteur des impôts, lorsque celui-ci vient pour un contrôle. De plus, la crise étant passée par là, on lui demande aujourd'hui de posséder une vision critique sur les différents services de l'entreprise. " Il doit avoir un avis sur l'organisation des structures pour faire progresser les services ", constate Bruno Fadda, directeur associé de la société de recrutement Robert Half.
Une telle évolution est sans conteste liée à celle des outils informatiques, qui regroupent sur un seul et même logiciel des informations utilisées par différents métiers, comme le souligne la dernière étude "Finances et comptabilité" de Robert Half. Des logiciels informatiques devenus si complexes qu'ils exigent également de bonnes connaissances techniques. " Le chef comptable contribue très largement à l'évolution des logiciels ", souligne Loïc Saluden (Hudson).
Ses compétences techniques doivent aussi être très pointues concernant l'environnement normatif, qui évolue beaucoup et qu'il convient de suivre au jour le jour. D'autant plus que les normes locales ne suffisent plus et qu'il faut être capable de comprendre et d'appliquer les normes IFRS, obligatoires dans les sociétés cotées en Bourse et dans leurs filiales.
7 Ses qualités
À la fois technicien, chef de projet et communicant, le chef comptable idéal est aussi doté d'un bon relationnel. " Il doit être capable d'animer un projet de manière transversale et de communiquer avec ses pairs, précise Bruno Fadda (Robert Half). Le profil le plus recherché est polyvalent, il allie des compétences techniques et managériales. "
Ce collaborateur anime en effet des équipes généralement composées de deux à cinq personnes, selon la taille des PME. Autre aptitude de plus en plus demandée : la maîtrise de l'anglais. " Même les PME s'intéressent à des problématiques d'exportation ou ont des partenaires à l'étranger ", constate Johann Van Nieuwenhuyse (Michael Page). Mais un chef comptable polyglotte est une denrée rare...
8 Sa formation
Sans surprise, le diplôme le plus attendu pour un chef comptable est un diplôme de comptabilité et de gestion (DCG ou DSCG, ex-DECF ou DESCF). " En revanche, un diplôme d'expertise comptable n'est pas du tout indispensable ", précise Loïc Saluden (Hudson). Bien sûr, on rencontre aussi des chefs comptables dotés d'un "simple" Bac + 2/3 (BTS en comptabilité ou gestion). Mais dans ce cas, une expérience professionnelle plus longue sera exigée : de l'ordre de 10 ans, contre cinq ans pour une personne détenant un DCG ou un DSCG.
Généralement, les chefs comptables ont commencé leur parcours professionnel dans un cabinet d'expertise comptable, où ils ont idéalement réalisé des missions au sein de sociétés, par exemple dans le cadre d'un remplacement. Ils peuvent également être entrés directement en entreprise. " Ils y ont alors occupé des postes de comptabilité auxiliaire, puis de comptabilité générale, précise Bruno Fadda (Robert Half). La polyvalence est en effet nécessaire pour évoluer vers un poste de chef comptable. "
Quelle que soit la voie choisie (cabinet ou entreprise), le parcours d'un chef comptable est toujours très linéaire. " Ce n'est pas une personne qui change de métier ou de voie, car le savoir acquis grâce à l'expérience est important ", rapporte Johann Van Nieuwenhuyse (Michael Page). Un passage par le contrôle de gestion constitue un véritable atout pour celui qui doit aussi comprendre les enjeux "business" de l'entreprise.
Son salaire
Pour une expérience comprise entre 6 et 10 ans, le salaire fixe brut annuel moyen d'un chef comptable pour 2017 sera compris entre 45 000 et 60 000 €, soit une évolution de +11% en un an.
Avec plus de 10 années d'expérience, ce salaire sera compris entre 50 000 et 70 000 €, soit une évolution de +9% en un an.
Nota bene : cette fonction peut bénéficier d'un variable compris entre 0 et 15% du salaire fixe brut annuel mentionné.
(Source : Robert Half, Etude de rémunérations 2017, Finance et comptabilité)
Concernant la rémunération, le salaire doit suivre le niveau de compétence que l'on exige de son chef comptable. N'oubliez pas qu'il s'agit d'un profil très recherché. " Il existe un réel déséquilibre entre l'offre et la demande, note Bruno Fadda (Robert Half). Cette pénurie de profils explique que les chefs comptables soient difficiles à attirer. Généralement, ils sont déjà en poste et il faut chercher à les séduire, car ils ont souvent plusieurs pistes. "
Ainsi, préparez-vous à proposer un salaire en rapport avec vos exigences ! Au sein d'une PME-PMI, la fonction est intitulée "chef comptable". Démarrant aux alentours de 45 000 euros bruts par an, le salaire peut atteindre 70 000 euros si la personne est dotée d'une formation supérieure (DSCG/expertise comptable), maîtrise un ERP (progiciel de gestion intégrée), l'anglais, les normes internationales... La rémunération varie également en fonction du nombre d'années d'expérience, de la taille de l'organisation, du nombre de personnes à encadrer, de la complexité de l'activité de l'entreprise, etc. Les chefs comptables n'ont généralement pas de variable, mais ils peuvent bénéficier de primes sur le bilan ou de primes exceptionnelles en cas de changement de logiciel qui demande une charge de travail supplémentaire.
Pour le recrutement, les chasseurs de têtes spécialisés demeurent évidemment de bons alliés, mais ne négligez pas non plus les réseaux sociaux, comme Viadeo ou LinkedIn. Pensez donc à mettre en avant le salaire, mais aussi tous les avantages que la société peut apporter à ce collaborateur, notamment l'intérêt de la mission. Et si la quête s'avère infructueuse, n'hésitez pas à vous ouvrir à d'autres profils que le fameux DSCG : un BTS avec une belle expérience peut être tout aussi intéressant !
Le chef comptable n'est plus seulement un technicien rigoureux. Il doit aujourd'hui être doté de qualités de communication et avoir le dynamisme d'un chef de projet.
9 Credit manager
Le credit manager en bref
Sa mission
- Garantir la qualité et la liquidité du poste client.
- À cette fin, il analyse la solvabilité des prospects en amont de la négociation commerciale.
- En cas de litige, il organise la relance des clients et procède au recouvrement des impayés.
Sa formation
Une seule formation spécialisée à l'ESC de Montpellier. Les credit managers ont principalement une formation initiale universitaire, le plus important restant l'expérience. La maîtrise de l'anglais est indispensable.
Ses qualités
- Bonnes connaissances en droit des sociétés, en techniques de financement et en analyse financière.
- Homme ou femme d'action également doté de qualités managériales et de talents d'organisateur.
- Fin négociateur, il sait allier fermeté et diplomatie.
Son salaire
De 45 à 80 k€.
" Le cash se faisant rare, les entreprises ont pris le réflexe de le chercher là où il se trouve, à savoir dans les comptes clients ", observe Fabrice Coudray, directeur chez Robert Half International. D'où l'essor, au cours des dernières années, de la fonction credit manager, les directions financières cherchant des professionnels "branchés" sur la récupération du cash : " Du fait de la crise, notre métier a gagné en visibilité et en reconnaissance. Les PME françaises découvrent la fonction et s'intéressent à tout ce qui concerne la gestion du poste clients ", confirme Valérie Collot, présidente de l'AFDCC (Association française des credit managers) et vice-présidente de la Fecma (Fédération européenne de credit management).
10 Sa mission
Au carrefour des fonctions commerciale, financière et juridique, le credit manager accompagne le développement commercial tout en sécurisant et en accélérant les encaissements. La palette de ses activités est large : " En fonction du contexte, le credit manager propose des solutions correspondant aux différentes phases du cycle client ", explique Louis Chavanat, directeur du cabinet LLBV Management.
En phase "préventive", le ou la credit manager intervient pour analyser la solvabilité des prospects, déterminer le niveau des encours par client, améliorer la qualité des bases de données clientèle, participer aux négociations commerciales, définir les moyens de paiement appropriés, prévoir le règlement d'acomptes et de garanties, accompagner les clients dans le paiement de leurs factures, etc. Le credit manager est également consulté lors de la mise à jour des conditions générales de vente et de la rédaction des clauses spécifiques à chaque client.
En phase curative, il propose et met en place les procédures et outils adéquats pour résoudre les litiges, organiser la relance des clients retardataires ou procéder au recouvrement des impayés... Cette vision précise du poste clients conduit le credit manager à agir en interaction avec la direction financière : " Il communique les prévisions d'encaissement au trésorier, les provisions sur créances clients au contrôle de gestion et informe le comité de crédit des principaux risques ", complète Thierry Bezanson, gérant de THB Consulting, consultant et formateur en credit management.
De fait, selon l'enquête menée en 2010 par l'AFDCC et le cabinet Robert Half, 59 % des credit managers sont rattachés à la direction financière. L'enquête note aussi que de nouvelles relations hiérarchiques se développent avec la direction comptable (9 %) et la direction crédit groupe (7 %). Et, parce qu'il est au service du développement du chiffre d'affaires, le credit manager dialogue avec les commerciaux pour les sensibiliser aux enjeux financiers et trouver avec eux des solutions pour améliorer les rentrées de cash. " L'enjeu de la fonction est de garantir à l'entreprise la qualité et la liquidité du poste client ", résume Thierry Bezanson.
11 Sa formation
Hormis une formation au credit management et à la gestion du poste client dispensée par l'ESC de Montpellier, il n'existe pas de formation spécifique en France. Selon l'enquête AFDCC-Robert Half, la formation initiale du credit manager est majoritairement universitaire, devant les formations de niveau bac +2 (IUT et BTS) et celles des écoles de commerce ou d'ingénieurs.
Du fait de la professionnalisation de la fonction au cours des dix dernières années, les credit managers sont de plus en plus diplômés, même si, pour Thierry Bezanson, " pour ce poste où le relationnel et la négociation sont importants, un profil expérimenté sera préféré à la qualité du diplôme ".
Pour répondre à l'internationalisation des échanges, " la maîtrise de l'anglais, et idéalement d'une autre langue étrangère, est indispensable, y compris dans les PME ", souligne Valérie Collot, présidente de l'AFDCC et vice-présidente de la Fecma.
12 Ses qualités
Doté de bonnes connaissances en droit des sociétés, en techniques de financement et en analyse financière, le credit manager est au service d'objectifs très pratiques. Il lui revient d'entrer dans les détails des processus de gestion du poste clients, qu'il doit pouvoir contextualiser pour les optimiser. " Il doit connaître les rouages de l'entreprise, ses marchés et ses clients, ses centres de décision et ses marges de négociation ", confirme Thierry Bezanson. Pour lui, le credit manager est avant tout un homme ou une femme d'action : " Il passe la moitié de son temps au téléphone ou en clientèle. "
Curieux, pragmatique et fin négociateur, il est souvent amené à se déplacer avec les commerciaux, pour définir les conditions de règlement ou trouver des solutions rapides aux litiges. D'un caractère bien trempé, il ou elle sait faire preuve de fermeté avec les commerciaux et les clients tout en restant diplomate, dans un climat parfois "viril", par exemple dans les métiers du bâtiment, de l'industrie ou du transport où la fonction est bien implantée. Main de fer dans un gant de velours, " un bon credit manager doit être capable de dire non au directeur commercial, et que ce dernier l'en remercie ", résume Fabrice Coudray, directeur chez Robert Half International.
Le candidat idéal dispose également de qualités managériales lui permettant de diriger une équipe de cinq collaborateurs en moyenne, selon l'enquête AFDCC/Robert Half. Lorsqu'il travaille au niveau d'un groupe, le credit manager a aussi un rôle d'animation de la fonction dans les filiales ; ses talents d'organisateur, voire son leadership, lui permettent d'initier des programmes d'assurance-crédit, de mettre en place des logiciels dédiés au crédit et à la relance clients, d'insuffler une politique crédit et de diffuser la culture cash auprès des commerciaux...
Sa rémunération
Pour 2017, le salaire fixe brut annuel moyen d'un credit manager comptant 6 à 10 ans d'expérience sera compris entre 45 000 et 70 000 €, soit une évolution de +6% en un an.Pour un credit manager ayant plus de 10 ans d'expérience, le salaire brut annuel moyen pour 2017 sera compris entre 50 000 et 80 000 €, soit une évolution de +2% en un an.
(Source : Robert Half, Étude de rémunérations 2017, Finance et comptabilité)
La fonction étant encore relativement méconnue, " la fluidité du marché est assez faible ", déplore Fabrice Coudray. Les credit managers restent donc assez fidèles à leur entreprise. Les trois quarts d'entre eux envisagent de poursuivre dans ce domaine à un horizon de cinq ans. Quant à ceux qui souhaitent changer de fonction, ils aspirent à évoluer au sein des directions financières, du contrôle de gestion ou du département commercial de leur entreprise. À moins de partir à l'affût d'autres opportunités : " Le marché existe, mais il est caché. Beaucoup d'entreprises recherchent un responsable de la comptabilité clients sans savoir qu'elles ont besoin d'un credit manager ", conclut Louis Chavanat, directeur du cabinet LLBV Management.
Pourvu de solides qualités pratiques et relationnelles, le credit manager s'impose dans la recherche du cash par l'optimisation du poste client. Les PME françaises découvrent tout l'intérêt d'une fonction qui a le vent en poupe.
13 Contrôleur de gestion
Le contrôleur de gestion en bref
Sa mission
- Mesurer en permanence l'activité de l'entreprise dans tous ses départements et, à cet effet, mettre au point des tableaux de bord et indicateurs.
- Établir les prévisions budgétaires, fixer des objectifs détaillés et en mesurer la réalisation.
- Selon son rattachement (direction générale, gestion commerciale, sites de production, siège...) il est amené à prendre en charge des missions très variées.
Sa formation
Bac + 4 ou 5 en école de commerce ou en cycle de gestion, complété par un master professionnel en gestion ou finance. Idéalement, le contrôleur de gestion est également titulaire d'une formation supérieure en comptabilité.
Ses qualités
- Rigueur, esprit d'analyse et de synthèse.
- Curiosité, bon relationnel.
- Maîtrise de l'anglais.
Sa rémunération
En début de carrière pas moins de 28 k€ annuels. Sa rémunération double en moins de huit ans.
Chargé de faire parler les chiffres, le contrôleur de gestion guide la direction de l'entreprise dans l'orientation et le suivi financier de la stratégie qu'elle s'est fixée. Au coeur du business, il est à la fois dans l'analyse et dans la prospective. Quels que soient la taille de l'entreprise, son secteur d'activité et sa santé économique, le contrôle de gestion est indispensable. Reste à savoir comment l'incarner.
14 Sa mission
Il lui revient d'interpréter les données chiffrées fournies par la comptabilité, à des fins de contrôle et de planification. Dans sa mission de contrôle, il met au point des tableaux de bord et indicateurs qui lui servent à mesurer en permanence l'activité de l'entreprise dans tous ses départements. C'est également l'homme ou la femme de la planification : celui qui établit des prévisions budgétaires, fixe des objectifs détaillés et en mesure la réalisation. " Il est en lien direct avec toutes les unités de l'entreprise et leurs responsables : marketing, achats, DRH, forces commerciales, R & D, constate Henri de La Roque, directeur associé chez People Search International. Il est là pour challenger toutes les directions, établir avec elles leurs budgets et, au final, arbitrer. "
Généralement rattaché à la direction générale ou administrative et financière, le contrôle de gestion peut, dans une PME, être assuré en même temps que d'autres fonctions, comme la comptabilité, l'administration ou la gestion du personnel. S'il évolue dans une filiale, sa mission est plus précise.
Son contrôle peut porter sur la gestion commerciale : il travaille sur le chiffre d'affaires en participant à l'élaboration des marges et des tarifs, la rentabilité des produits par zone, saisonnalité, marché, etc., jusqu'à la distribution. Les plans marketing et les campagnes de communication peuvent entrer dans son champ.
Lorsqu'il est dédié à l'industriel, le contrôleur de gestion a ses deux pieds dans l'usine, sur les sites de production. Il veille alors aux achats, au coût de revient, à la valorisation des stocks de matières premières, des encours. Il gère les inventaires, établit des indicateurs opérationnels, comme la performance ou le rebut.
Enfin, rattaché au siège, le contrôleur de gestion travaille sur l'ensemble du budget fonctionnement de l'entreprise. Par exemple, avec la DRH, il va superviser les budgets annuels de formation, de salaires, de primes, d'embauches...
Avant tout financier, le métier fait appel à de nouvelles compétences orientées vers les systèmes informatiques. " L'outil de travail du contrôleur de gestion est l'ERP, ou progiciel de gestion intégré, explique Henri de La Roque. Plus il maîtrise l'outil, plus il peut affiner ses indicateurs en décomposant toujours plus finement les comptes de l'entreprise. Or, la nouvelle génération de contrôleur de gestion est née avec ces systèmes et les utilise avec précision. C'est un plus par rapport aux seniors. "
Enfin, autre tendance constatée : la féminisation de la profession. " Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à entamer leur parcours professionnel directement en entreprise, sans faire le détour par l'audit ", souligne Henri de La Roque.
15 Sa formation
La formation du contrôleur de gestion est de bon niveau. Elle se compose d'un cursus d'études supérieures à bac + 4 ou 5, en école de commerce ou en cycle de gestion, couronné par un master professionnel en gestion ou finance. L'idéal étant qu'il dispose, en plus, d'une formation en comptabilité, du type DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion). " Les entreprises ont souvent du mal à rapprocher leur valeur économique et leur valeur comptable : si le contrôleur de gestion parle les deux langages, c'est un atout ", précise Henri de La Roque. Pour pallier une absence de formation comptable, de nombreux contrôleurs de gestion débutants commencent leur carrière en audit, une bonne école pour apprendre à lire un bilan, appréhender les comptes, repérer les irrégularités, faire du reporting, etc.
D'après l'étude de Robert Half sur les rémunérations 2012-2013 publiée en septembre, l'entreprise est très attentive aux expériences acquises par les jeunes diplômés (stages, contrats d'alternance) pour valoriser leurs rémunérations. Dans le secteur industriel, les personnes ayant une formation d'ingénieur sont très appréciées, à condition d'avoir complété leurs parcours d'études par une formation de gestion.
16 Ses qualités
Rigueur, esprit d'analyse et de synthèse sont indispensables à ce pilier de l'entreprise. Mais pas seulement, selon le consultant. " La première de ses qualités est peut-être la curiosité, car le contrôleur de gestion doit être capable de s'intéresser à tout, il doit pouvoir se plonger dans un contrat, en comprendre les tenants et les aboutissants pour trouver des pistes d'optimisation. "
Amené à prendre la parole et à dialoguer avec différents départements, le collaborateur doit avoir un bon relationnel tout en sachant négocier.
Enfin, la maîtrise de l'anglais s'impose pour correspondre avec le siège, les filiales du groupe international ou encore des partenaires non francophones.
Sa rémunération
Pour un contrôleur de gestion, le salaire fixe brut annuel moyen pour 2017 sera le suivant :
- expérience de 0 à 3 ans : entre 28 000 et 42 000 € (évolution en un an : +9%)
- expérience de 3 à 5 ans(2) : entre 38 000 et 55 000 € (évolution en un an :0%)
- expérience de 6 à 10 ans(1) : entre 52 000 et 75 000 € (évolution en un an : 0%)
(1) Ces fonctions peuvent bénéficier d'un variable compris entre 0 et 15% du salaire fixe brut annuel mentionné.
(2) Ces fonctions peuvent bénéficier d'un variable compris entre 0 et 20% du salaire fixe brut annuel mentionné.
(Source : Robert Half, Étude de rémunérations 2017, Finance et comptabilité)
Le contrôleur de gestion ne connaît pas la crise. Il faut dire que ce poste n'est plus l'apanage des grandes entreprises. Les PME s'arment d'un contrôle de gestion. Celles qui se portent bien pour mieux se vendre ou pour rassurer les fonds d'investissement, celles qui sont fragiles pour trouver des pistes de rationalisation... Dans ce contexte, " les bons contrôleurs de gestion sont en poste, constate Henri de La Roque. Pour le recrutement, mieux vaut miser sur un profil peu expérimenté ".
De plus, le turnover assez élevé, de trois à cinq ans, permet au contrôleur de gravir les échelons et de valider ses expériences. Par conséquent, sa rémunération progresse vite. Son évolution rapide se fait d'abord de manière transversale avant d'être verticale. Par exemple, " un contrôleur de gestion commercial, dédié à la distribution, ne va pas se voir proposer de devenir responsable de l'ensemble du contrôle, explique le recruteur. Il va d'abord se forger une expérience au siège, puis en établissement. Ensuite, il pourra grimper dans la hiérarchie. " Et, à terme, envisager la direction du contrôle financier, voire de la direction financière. D'ailleurs, 80 % des Daf viennent du contrôle de gestion. Une évolution beaucoup plus naturelle que pour les comptables.
Sa rémunération varie peu selon la taille de l'entreprise qui l'emploie. Le contrôleur de gestion débutant commence avec un salaire brut qui n'est pas inférieur à 28 000 euros bruts. La rémunération peut progresser rapidement. Elle double en moins de huit ans. Il peut percevoir jusqu'à 3 % de rémunération variable, sous forme de primes sur objectifs personnels (reporting à temps, économies budgétaires, période de clôture).
Bien sûr, la rémunération varie en fonction de la formation : les candidats diplômés des plus grandes écoles de commerce ou d'ingénieurs, et qui disposent d'un parcours international, gagneront jusqu'à 50 % de plus que les autres. D'après l'étude de rémunérations 2013-2014 du cabinet Robert Half publiée en septembre, les salaires n'ont guère varié depuis l'année dernière. Lorsqu'il accède aux responsabilités de la direction du contrôle de gestion, au bout d'une dizaine d'années d'expérience, le salaire fixe annuel varie selon le chiffre d'affaires de l'entreprise (seuil de 500 MEuros).
Le contrôleur de gestion occupe un poste stratégique : il met au point des outils permettant de piloter l'entreprise et d'atteindre les objectifs. Un métier qui ne connaît pas la crise de l'emploi.
17 Gestionnaire de paie
Le gestionnaire de paie en bref
Sa mission
- Collecter et saisir les données individuelles des salariés.
- Calculer la rémunération en fonction de la législation en vigueur, de la convention collective et, le cas échéant, de l'accord d'entreprise en place.
- Éditer et envoyer les bulletins de paie, gérer les soldes de tout compte et le calcul des indemnités de fin de contrat.
- Effectuer une veille sur les évolutions juridique et réglementaire concernant la paie.
- Établir les déclarations sociales.
Sa formation
Bac + 2/3 en paie, gestion des entreprises, comptabilité, ressources humaines ou droit social. Idéalement cinq à six ans d'expérience en cabinet d'expertise comptabilité.
Ses qualités
- Organisation et rigueur.
- Sens du contact et discrétion.
- Très bonnes connaissances en techniques de paie, droit du travail et droit de la Sécurité sociale.
- Maîtrise des outils et logiciels informatiques liés à la paie.
Sa rémunération
De 25 k€ annuels en début de carrière à plus de 35 k€ après cinq ans d'expérience.
À la croisée de la comptabilité et des ressources humaines, la palette d'intervention du gestionnaire de paie s'avère très large, puisqu'elle s'étend de l'établissement des bulletins de salaire et des déclarations sociales à la rédaction des contrats de travail, sans oublier les réponses aux diverses demandes des salariés. Ce poste nécessite aussi une appétence pour le management d'éventuels assistants.
18 Sa mission
Responsable de la collecte et de la saisie des données individuelles des salariés (temps de travail, rémunération, type de contrat, statut, heures supplémentaires, absences, vacances, etc.), le gestionnaire de paie calcule la rémunération à partir de la législation sociale en vigueur, de la convention collective du salarié et, s'il y a lieu, de l'accord d'entreprise mis en place.
" Il est essentiel de très bien connaître les secteurs et les conventions collectives qui s'y attachent : une fiche de paie dans la restauration, ou dans le domaine artistique, par exemple, fait intervenir un grand nombre de règles spécifiques ", prévient Hiba Bouhout, technicienne paie au cabinet Créatis.
Le gestionnaire de paie prend en charge l'édition et l'envoi mensuel des bulletins de paie, selon la procédure définie par l'entreprise. En cas de départ d'un salarié, il calcule les indemnités de fin de contrat et le solde de tout compte. Pour Hiba Bouhout, " chaque mois, la fiche de paie d'un salarié diffère légèrement. Il y a toujours des ajustements à opérer, des cas particuliers. Des événements comme une rupture de contrat ou une embauche, génèrent également beaucoup de travail. Ils doivent donc être anticipés ", explique-t-elle. D'où une obligation implicite pour le gestionnaire de paie : effectuer une veille juridique et réglementaire sur tous les points susceptibles d'impacter son activité. " Et, en la matière, la législation évolue sans cesse ", rappelle Claudine Albert, responsable pédagogique de la formation "gestionnaire de paie" au sein de l'Igefi (Institut de gestion et d'études financières).
En outre, le gestionnaire de paie est généralement chargé de l'établissement des déclarations sociales : déclaration annuelle de données sociales, ou DADS, et déclarations d'embauche. Il peut également éditer et contrôler les tableaux de charges sociales, calculer les reversements de cotisations, comme la taxe d'apprentissage, aux organismes concernés.
Dans le cadre de la préparation des contrats de travail, il doit centraliser les données d'état civil du salarié et les principaux éléments nécessaires à la rédaction desdits documents (type de contrat, durée du travail, clauses particulières, rémunération, etc.), voire rédiger les plus courants. Enfin, il est l'interlocuteur privilégié des salariés pour répondre aux questions sur leurs fiches de paie : imputation des indemnités maladie, prise en compte des avantages en nature, congés restant à prendre, etc.
19 Sa formation
La formation du gestionnaire de paie correspond généralement à un bac + 2 à bac + 3 en paie, gestion des entreprises, comptabilité, ressources humaines ou droit social. " Les candidats qui se présentent à notre formation d'un an disposent généralement d'au moins un niveau bac + 2 (BTS ou DUT), voire d'une licence en ressources humaines, ou comptent trois à quatre ans d'expérience dans un environnement comptabilité - gestion ", analyse Claudine Albert.
Pour Jean-Marie Rouanne, directeur général d'Objectif Paie, " les meilleurs candidats restent ceux qui ont passé un minimum de cinq à six ans en cabinet d'expertise comptabilité où ils ont pu se faire la main sur un grand nombre de secteurs, aborder plusieurs conventions collectives et acquérir de bons réflexes ".
20 Ses qualités
Le gestionnaire de paie doit être doté de solides qualités d'organisation et de rigueur. Sens du contact et discrétion sont également nécessaires. Pour Hiba Bouhout, " sur un sujet sensible comme la paie, le contact avec l'employeur est essentiel. Il faut savoir créer une relation de confiance, tout en gardant à l'esprit les droits des salariés ".
" Son sens de la relation humaine est aussi important que sa technicité. Le gestionnaire de paie doit savoir rassurer... ", renchérit Jean-Marie Rouanne. Ce professionnel de la paie est également un expert : de très bonnes connaissances en techniques de paie, en droit du travail et droit de la Sécurité sociale constituent un socle indispensable. " Ce sont des matières dans lesquelles un simple vernis ne suffit pas, précise le directeur général d'Objectif Paie. La législation évolue rapidement. Un bon gestionnaire de paie doit savoir s'adapter et se remettre en cause. "
Enfin, ce professionnel de la paie doit posséder une excellente maîtrise des outils et logiciels informatiques afin de pouvoir assurer le paramétrage des logiciels de paie.
Sa rémunération
Le salaire fixe brut annuel moyen pour 2017 d'un gestionnaire de paie est fonction de son expérience :
- inférieure ou égale à 2 ans : entre 25 000 et 28 000 € (évolution en un an, +2%)
- 2 à 5 ans : entre 28 000 et 35 000 € (évolution en un an : +9%)
- supérieure à 5 ans : à partir de 35 000 € (évolution en un an : +9%).
(Source : Robert Half, Étude de rémunérations 2017, Finance et comptabilité)
Le gestionnaire de paie est particulièrement attentif à l'ambiance et à l'environnement de travail dans une entreprise ; un critère jugé plus important que les perspectives d'évolution de carrière. Et bien sûr, le salaire constitue également un élément fondamental pour déclencher une mobilité. En début de carrière, le gestionnaire de paie touche au moins 25 kEuros annuels et dépasse les 35 kEuros annuels après cinq ans d'expérience.
Les profils les plus recherchés sont dotés d'au moins trois ans d'expérience, avec un attrait pour les gestionnaires polyvalents, capables de maîtriser à la fois les aspects techniques de la paie et de la gestion du personnel. En outre, les groupes internationaux recherchent des candidats bilingues anglais.
En termes de perspectives de carrière, le gestionnaire de paie peut encadrer une équipe et participer à des projets transversaux, comme la mise en place d'un système d'information de gestion des ressources humaines (SIRH) ou une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).
Bulletins de paie, calcul des charges sociales et prise en charge des déclarations sociales : le gestionnaire de paie occupe une fonction qui requiert technicité et confidentialité.
21 Risk manager
Le risk manager en bref
Sa mission
- Identifier et qualifier les risques.
- Transférer le risque aux assureurs.
- Gérer les événements non assurés ou non assurables, ce qui implique l'appréciation, la maîtrise et le financement du risque.
- Diffuser la culture du risque en interne.
Sa formation
Profil senior avec au moins 15 ans d'expérience, issu du droit, de l'ingénierie, de la gestion. Évolution en interne ou par cooptation.
Ses qualités
- Des compétences techniques et la maîtrise de plusieurs langues étrangères (anglais indispensable).
- Excellent communicant, doté d'un très bon relationnel, capable de prendre de la hauteur.
- Capacité à gérer les situations de crise.
- Compétences managériales.
Sa rémunération
De 100 à 120 kEuros + 20% de variable. Compte tenu de la rareté du profil, la tendance est à la hausse.
Le métier de risk manager est apparu en France il y a une vingtaine d'années et s'est naturellement imposé au sein des grands groupes comme une fonction stratégique. Dans les PME et ETI, le mouvement est plus récent, mais clairement perceptible. "Les effets de la crise se sont traduits par une hausse des effectifs dans les entreprises de taille moyenne, alors qu'ils étaient auparavant le signe distinctif des grands groupes", souligne le dernier baromètre de l'Association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise (AMRAE).
22 Sa mission
Historiquement, la fonction s'est construite autour de professionnels de l'assurance et de la prévention (AP) en charge de transférer le risque aux assureurs. Puis, au fil des années, est apparu un profil orienté entreprise risk management (ERM) qui intervient en amont dans l'identification et la qualification des risques. " Il y a une porosité qui s'est créée et nous constatons qu'un nombre croissant de risk managers ont les deux profils. Le métier est de plus en plus global ", analyse François Malan, administrateur de l'Association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise (AMRAE). Selon le dernier baromètre publié par l'Association, 39% des risk managers ont la double facette AP et ERM, contre 31% il y a deux ans.
Selon l'organisation dans laquelle il s'inscrit, le gestionnaire de risques assure tout ou partie du risk management. Cette discipline recouvre l'appréciation, la maîtrise et le financement du risque. Mais aussi la gestion des événements, non assurés ou non assurables, des sinistres et des situations de crise. En amont, c'est le risk manager qui définit les missions et la structure du dispositif de gestion de risques dont il assure le pilotage. Il travaille également à la diffusion de la culture du risque dans l'entreprise. " Le risk management couvre tous les risques imposés par la réglementation et liés au fonctionnement du business. C'est une fonction très transversale ", résume Marc Bartel, associé au sein du cabinet de conseil en recrutement Heidrick & Struggles. " Le risk manager est un pivot interne qui a vocation à accompagner la direction générale et les équipes de sorte que l'entreprise ne soit pas impactée par des risques identifiés et modélisés ", confirme Stéphane Romano, fondateur du cabinet de conseil en recrutement Cala Partners.
Le gestionnaire de risques, généralement rattaché en N-2 à la direction générale de l'entreprise, dépend très souvent directement de la direction financière, aussi bien dans les PME que dans les grands groupes Dans certains cas, il peut être rattaché au secrétariat général ou à la direction juridique. " In fine, le rattachement du risk manager dépend de deux facteurs principaux, note Marc Bartel. Primo, la volonté plus ou moins appuyée du p-dg d'en faire un élément-clé de la stratégie de l'entreprise. Secundo, la spécificité du risque de l'entreprise en fonction de son secteur d'activité (financier, médical, etc.). " Signe d'une certaine maturité de la fonction, on voit apparaître des directions de la gestion des risques au sein des grandes structures.
23 Sa formation
Si certaines formations initiales se structurent depuis quelques années (Sorbonne, Enass, etc.), " il n'y a pas de voie royale ", assure François Malan. " Cela ne s'apprend pas à l'école, confirme Marc Bartel. On voit surtout des professionnels qui sont tombés dedans à un moment donné de leur carrière. "
Globalement, les profils qui embrassent la fonction de risk manager viennent des métiers du droit, de la gestion ou de l'ingénierie. " Beaucoup ont fait leurs armes dans les assurances ou le courtage ", note François Malan. Les profils seniors étant privilégiés (d'après l'AMRAE, 81% des risk managers ont plus de 40 ans), le nombre de formations continues dans ce domaine s'est multiplié, tel le cursus intensif de l'AMRAE en stratégie de gestion des risques baptisé Cefar.
L'évolution vers un poste de risk manager se fait souvent en interne ou par cooptation. " Il y a deux logiques, constate Stéphane Romano. Soit on trouve au sein de l'entreprise quelqu'un qui en a les capacités, soit on propose à un salarié une formation complémentaire. "
24 Ses qualités
La fonction de risk manager requiert des compétences techniques (réaliser une cartographie des risques, choisir une police d'assurance...), et une maîtrise des langues étrangères, particulièrement celle de l'anglais (indispensable) " dans la mesure où il y a pas mal de polices d'assurance à placer à l'étranger ", souligne François Malan (AMRAE).
Mais le gestionnaire de risques doit avant tout faire preuve de grandes qualités personnelles. " Il doit être avant tout un excellent communicant, assure Marc Bartel. Aussi bien pour aller à la pêche à l'info que pour présenter un plan d'action. " Les profils qui collent à la fonction sont ceux dotés d'un très bon relationnel, d'une capacité à prendre de la hauteur et aussi à convaincre ses interlocuteurs. " Ce sont des soft skills qui ne s'apprennent pas, ajoute Stéphane Romano. Réussir à se mouvoir dans un rôle transversal n'est pas donné à tout le monde. "
Organisé, curieux, patient, le risk manager doit aussi savoir résister au stress et gérer une situation de crise. La capacité à manager est également une donnée importante dans un contexte d'élargissement des équipes. Le profil du gestionnaire de risques est donc plutôt celui d'un professionnel expérimenté. " À la marge, on trouve quelques risk managers qui ont la trentaine, mais en général ils arrivent en poste après quarante ans et disposent d'une quinzaine d'années d'expérience, témoigne Stéphane Romano. C'est une personne qui doit maîtriser ses sujets et être crédible auprès de la direction générale. Cela raréfie les profils. "
25 Son salaire
Selon l'étude de l'AMRAE, le risk manager bénéficie en moyenne d'une rémunération brute comprise entre 100 et 120 kEuros par an. À cela peut s'ajouter une part variable d'environ 20% qui tend à devenir plus importante. " Sur certains postes très pointus, vous pouvez gagner jusqu'à 200-250 kEuros, affirme pour sa part Marc Bartel. Comme le vivier de talents est limité et les besoins croissants, les prix sont tirés vers le haut. D'autant que les salariés deviennent de plus en plus compétents. " Et François Malan de préciser : " Les profils ERM ont une meilleure rémunération. Globalement, les risk managers sont de mieux en mieux payés. C'est le signe d'une reconnaissance du métier. "
Stratégique et transversale, la fonction de risk manager est relativement récente. Son rôle est d'identifier, prévenir et financer l'ensemble des risques de l'entreprise. Un profil généralement expérimenté qui doit savoir faire preuve d'excellentes qualités de communicant.
26 Consolideur
Le consolideur en bref
Sa mission
- Publier des comptes consolidés.
- Informer les fonctions opérationnelles.
- Restituer les comptes consolidés auprès des dirigeants.
- Participer à la stratégie de l'entreprise.
Sa formation
- École de commerce + une spécialisation en comptabilité et gestion (DCG ou DSCG).
- Profil international, maîtrise de l'anglais indispensable.
- Expérience terrain dans la production de comptes consolidés.
- Un master diplômant ouvre ses portes en mai 2015, créé par l'Association française des consolideurs, Dauphine et Francis Lefebvre.
Ses qualités
- Compétences techniques.
- Maîtrise des normes internationales.
- Maîtrise des outils informatiques liés à la consolidation.
- Rigueur et implication.
- Bon communicant.
Sa rémunération
De 50 k€ annuels pour un débutant à plus de 100 k€ annuels pour un directeur de la consolidation. Rares sont les consolideurs qui occupent cette fonction, qui implique un rythme soutenu, plus de sept ans.
Il est temps de changer d'avis sur le métier de consolideur. Cette fonction très technique s'ouvre aujourd'hui davantage sur l'entreprise, sa stratégie mais également ses activités. " Le passage aux normes IFRS a eu pour effet d'ouvrir ce métier à l'ensemble des fonctions du groupe et notamment opérationnelles ", analyse Erwan Lirin, associé au sein du cabinet d'audit et de conseil financier BM&A.
Cette évolution, en plus de rendre ce métier plus motivant, fait de la consolidation un tremplin vers d'autres fonctions comme le contrôle de gestion ou financier. Voire plus, si affinités : Jacques Stern, l'actuel p-dg d'Edenred, société de services prépayés aux entreprises, est l'ancien directeur de la consolidation du groupe Accor. " Les départements de consolidation sont des viviers de talents. Ils regorgent, en effet, de profils polyvalents, à l'aise tant sur des aspects techniques, que sur l'analyse économique des données. Ils offrent de belles perspectives ", estime Vincent Tignon, président de l'Association française des consolideurs (AFC).
27 Sa mission
Le travail du consolideur est de publier les comptes consolidés. En clair, il doit présenter la situation financière de l'ensemble des sociétés qui constituent son groupe comme si elles n'étaient qu'une seule et unique entité. Cette tâche répond à certaines obligations légales mais permet aussi d'avoir une vision globale du groupe pour mieux le piloter.
Si la mission du consolideur est en grande partie technique (homogénéiser les différents principes comptables, s'assurer des différentes étapes du processus de consolidation...), la communication n'en est pas exempte. Le consolideur doit restituer l'information auprès des fonctions opérationnelles, mais aussi former les filiales aux aspects comptables et normatifs. Il est également en contact avec les dirigeants auprès desquels il fait une restitution des comptes consolidés en livrant une première analyse.
Enfin, il participe à la stratégie de l'entreprise : il est, par exemple, toujours consulté en cas d'acquisition pour simuler l'impact de l'achat d'une société au niveau comptable mais aussi au niveau du regard porté par le marché et donc du cours de la Bourse.
28 Sa formation
Les consolideurs sont généralement diplômés d'une école de commerce généraliste, formation complétée par une spécialisation en comptabilité et gestion comme le DCG ou le DSCG. " Cette dimension technique rassure l'employeur tandis que le profil école de commerce apporte une dimension internationale également recherchée ", indique Bruno Fadda (Robert Half).
Ce profil international est, en effet, essentiel. Aussi bien au niveau de sa maîtrise de l'anglais - " très souvent incontournable " selon Bruno Fadda de Robert Half - que de sa compréhension des cultures étrangères. " Le consolideur travaille avec les contrôleurs financiers des filiales. Il doit les former, les relancer pour obtenir des informations et récupérer les liasses de consolidation... Dans ce cadre, il est primordial d'avoir une excellente capacité d'adaptation ", souligne Bruno Fadda (Robert Half).
Si la formation est classique, l'expérience "terrain" est obligatoire : " Il faut avoir au moins une première expérience dans la production de comptes consolidés : ce n'est pas quelque chose qui s'apprend à l'école mais sur le terrain ", pointe Erwan Lirin (BM&A). L'idéal, pour les recruteurs, est une personne qui a déjà fait de la consolidation au sein d'une entreprise.
Les consultants en gestion/finance qui interviennent sur la production de comptes consolidés ou la mise en place d'outils de consolidation sont des profils opérationnels qui peuvent également faire de bons consolideurs. " C'est un métier assez pointu qui nécessite de la maîtrise ", avertit Bruno Fadda (Robert Half). Les candidats issus de grands cabinets d'audit offrent également un parcours intéressant lorsqu'ils interviennent sur l'audit de comptes consolidés. " Cette première expérience leur confère les premières notions techniques qu'il faudra renforcer ensuite par la pratique ", nuance Bruno Fadda (Robert Half).
À noter que l'Association française des consolideurs a créé un master diplômant en association avec Dauphine et Francis Lefebvre qui permettra à des personnes ayant une première expérience de se former pour devenir consolideur. Il ouvrira ses portes en mai 2015.
29 Ses qualités
Les compétences techniques sont indissociables du métier de consolideur. D'où l'importance de la formation et de l'expérience. D'autant plus que le consolideur doit maîtriser les normes internationales (IFRS ou US) ainsi que les outils informatiques associés à la pratique de la consolidation. Cette connaissance technique doit être associée à de la rigueur et de l'implication : le consolideur ne compte pas ses heures de travail, notamment en phase de clôture.
À cela s'ajoute une autre qualité essentielle : la dimension relationnelle. " Les premières années, il est important de se concentrer sur l'aspect technique de cette fonction puis d'élargir à l'analyse des normes et l'optimisation des systèmes. Au-delà de ces trois compétences, il est impératif de développer des qualités de communicant ", insiste Erwan Lirin (BM&A). Le consolideur doit en effet être capable de partager son expertise avec un vocabulaire compréhensible par tout le monde afin de favoriser les échanges et de confronter les chiffres à la réalité opérationnelle.
" Ce sont des hommes et des femmes de chiffres et de lettres : ils sont compétents sur la technique et démontrent une aisance rédactionnelle ", décrit Vincent Tignon (AFC) qui rappelle que les consolideurs participent à la rédaction du document de référence, mais aussi aux "anti-sèches de road shows" qui permettent de préparer au mieux les réponses d'un directeur financier ou d'un directeur général aux questions posées par des analystes financiers.
30 Sa rémunération
La consolidation est un métier attractif au niveau financier, un débutant touchant généralement 50 000 euros bruts annuels et le salaire d'un directeur dépassant généralement les 100 000 euros. Une manière de récompenser les longues heures de travail, la forte implication... " Un consolideur senior est généralement très bien payé étant donné le niveau de technicité de sa fonction. C'est également un moyen de le fidéliser : peu de personnes poursuivent sur cette voie plusieurs années ", révèle Bruno Fadda (Robert Half). En effet, entre le rythme soutenu et la crainte de l'hyperspécialisation, les consolideurs préfèrent souvent se tourner au bout de cinq ou sept ans vers d'autres fonctions financières.
Pour un consolideur, le salaire fixe brut annuel moyen prévu pour 2017 dépend de l'expérience :
- 3 à 5 ans : entre 50 000 et 62 000 € (évolution en un an : 0%)
- supérieure à 6 ans : entre 57 000 et 72 000 € (évolution en un an : 0%).
Nota bene : cette fonction peut bénéficier d'un variable compris entre 0 et 15 % du salaire fixe brut annuel mentionné.
Pour un directeur/responsable de la consolidation, le salaire fixe brut annuel moyen pour 2017 est fonction du chiffre d'affaires :
- inférieur à 1Md€ : entre 65 000 et 95 000 € (évolution en un an : 0%)
- supérieur à 1Md€ : entre 85 000 et 125 000 € (évolution en un an : 0%).
Nota bene : cette fonction peut bénéficier d'un variable compris entre 0 et 20 % du salaire fixe brut annuel mentionné.
(Source : Robert Half, Étude de rémunérations 2017, Finance et comptabilité)
Pour une radiographie des fonctions de la direction administrative et financière les plus recherchées, cliquez ici
Avec l'internationalisation des entreprises, le consolideur devient une fonction-clé. Un poste qui demande amour des chiffres et des normes, rigueur mais également capacité à transmettre ses connaissances avec pédagogie, aussi bien à l'oral qu'à l'écrit.
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