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Une année sous le signe du "change management"

2019 sera l'année du DAF " augmenté ". Loin de s'arrêter à un bouleversement technologique, la transformation de la fonction Finance touche d'abord l'humain. Et c'est bien dans son rôle de décideur, de manager et d'accompagnateur du changement que le DAF aura des challenges à relever cette année.

Publié par Camille George le - mis à jour à
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Une année sous le signe du 'change management'
© JPS - Fotolia

Si jusqu'à présent les entreprises se sont concentrées sur la transformation technologique des organisations et sur la façon dont l'outil venait bouleverser les métiers, 2019 s'annonce profondément axée sur l'humain. Le rôle des décideurs d'une manière générale et de la direction administrative et financière en particulier est en passe de changer de perspective et de périmètre.

Dans les grands groupes déjà le directeur financier n'est plus seulement le gardien du temple. Il est appelé à remplir un rôle beaucoup plus transversal et à contribuer de façon beaucoup plus directe à la stratégie globale de son entreprise. Or, ce qui est vrai pour les grands groupes l'est aussi, voire plus encore, pour les PME et les ETI. Un changement important pour les premiers devient un changement vital pour les seconds. Et les entreprises de taille moyennes et intermédiaires bénéficiant en général de ressources plus restreintes que les grands groupes, elles ont d'autant plus besoin d'avoir un pilote, en l'occurrence le DAF, capable de conduire ce changement.

D'une fonction finance habituée à fonctionner en vase clos on se dirige à grand pas vers une fonction ouverte et collaborative. Tout cela implique bien sûr un changement de posture de la part du DAF lui-même, qui doit de fait redéfinir son rôle et prendre sa place sur l'échiquier. "Le nouveau CFO sera un CFO augmenté et humain. Il va devoir trouver comment passer d'un savoir-faire à un savoir être", estime Suzanne Liepmann, présidente du réseau FiPlus, qui regroupe 13 clubs Finance d'Entreprise d'alumni et des associations professionnelles de financiers d'entreprises. "Dans son effort d'ouverture, le DAF a tout intérêt à travailler son écosystème et à multiplier les interactions. Faire partie d'un réseau professionnel, participer à des rencontres et en organiser, lui permettront de gagner en transversalité".

Développer leurs compétences en termes de communication et de transversalité seront les principaux challenges à relever pour les DAF en 2019. C'est en tous cas la conviction partagée des réseaux FiPlus et HEC Finances d'Entreprise qui présentaient pour la première fois des Voeux conjoints devant une centaine de financiers réunis. Signe que la collaboration est à l'oeuvre aussi au sein des réseaux professionnels. "Si le DAF ne s'empare pas des sujets stratégiques et du cadrage du pilotage de toutes les données de l'entreprise -pas seulement les données finance- d'autres le feront à sa place, prévient Suzanne Liepmann. Il a donc devant lui un important travail de conduite du changement et de collaboration transversale avec ses collègues des autres fonctions de l'entreprise. C'est pour cela que FiPlus a voulu axer la thématique 2019 sur le changement et la transformation, qui seront le nouveau quotidien du DAF, aussi bien dans ses équipes que dans son CoDir."

Cela sous-entend un profond changement d'état d'esprit et un nouveau positionnement qui permette au DAF de prendre de la hauteur. "Il va devoir assumer un rôle d'animateur de réseau au sens où il apportera une réflexion qui contribuera à poser le cadre des nouveaux objectifs et des fonctions redéfinies de chacun dans l'organisation", indique encore la présidente de FiPlus. Pour le financier qu'il est, c'est une sortie franche de sa zone de confort, mais selon Suzanne Liepmann, le DAF a pour lui un atout de taille : il a la culture de la donnée. "L'important est cependant d'agir en bon communicant et non pas en expert monolithique".



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