Recherche

Formation, compétitivité: les Français pessimistes sur leurs compétences... mais peu proactifs!

Les compétences des actifs sont-elles adaptées aux besoins du marché du travail? Et quelle perception les professionnels ont-ils de la compétitivité de leur pays? En France, le bilan est plutôt mitigé, selon l'étude 2017 Udemy consacrée au déficit de compétences. Le point sur la situation en France.

Publié par le - mis à jour à
Lecture
3 min
  • Imprimer
Formation, compétitivité: les Français pessimistes sur leurs compétences... mais peu proactifs!

81% des Français considèrent qu'il existe un déficit de compétences dans leur pays! Interrogés plus précisément sur leur perception de la compétitivité de leur pays, 14% des Français estiment que la main-d'oeuvre dans l'Hexagone n'est pas compétitive, et un tiers d'entre eux la jugent moyenne. Ces chiffres, issus de l'étude internationale 2017 Udemy sur le déficit de compétences(1), ont de quoi inquiéter. Même si, au final, 56% des sondés trouvent que la main-d'oeuvre française est compétitive, en comparaison avec les autres pays interrogés, la France est celui où le degré de confiance en la compétitivité des collaborateurs est le plus faible. Par exemple, au Brésil, 84% des sondés considèrent que leur main-d'oeuvre est compétitive.

Des formations initiales inadaptées

Et si les Français sont aussi pessimistes, c'est avant tout parce qu'ils considèrent que les formations initiales proposées dans leur pays sont inadaptées au monde du travail. D'après l'étude Udemy, la France est le pays où les professionnels considèrent avoir été le moins bien préparés par leur scolarité: seuls 48% des sondés affirment que leurs études leur ont apporté les compétences requises par le marché du travail, tandis que 30% considèrent qu'elles ne les y ont pas préparés.

Une situation paradoxale, alors que la France arrive en 6e place du dernier classement du cabinet d'analyse QS évaluant les pays qui fournissent le meilleur environnement pour la réussite universitaire. Autre donnée qui vient conforter la réelle compétitivité de l'Hexagone, en dépit de la vision négative de ses habitants: selon le classement 2017 du Forum économique mondial, le pays se place au 22e rang des pays les plus compétitifs, loin devant le Brésil, qui n'atteint que le 80e rang, alors même que les professionnels locaux (nous l'avons vu plus haut) estiment que la main-d'oeuvre y est compétitive.

Des perspectives de carrière revues à la baisse

Pour Udemy, cette vision négative peut s'expliquer par la perte de compétitivité de la France depuis la crise (en 2009-2010, le pays était classé 16e par le Forum économique mondial), mais aussi par les attentes déçues des professionnels. Les Français comptent parmi ceux qui ont le plus revu à la baisse leurs perspectives de carrière au cours des dix dernières années, suite à la crise économique. Près de la moitié (49%) des sondés français déclarent avoir réduit leurs attentes, juste derrière les Espagnols qui sont 68% dans ce cas.

En dépit de ce pessimisme et des lacunes constatées dans leurs compétences, les Français sont ceux qui utilisent le moins la formation en ligne par leur propre initiative pour faire avancer leur carrière. Seuls 28% des sondés y ont recours, contre 46% pour les États-Unis, 50% pour l'Espagne et 74% pour le Mexique.

(1) Étude conduite par Udemy, plateforme mondiale d'apprentissage et d'enseignement en ligne, en France, en Espagne, en Allemagne, au Mexique et aux États-Unis auprès de 6000 professionnels.

S'abonner
au magazine
Retour haut de page