Recherche

La gestion de flotte n'est pas qu'une question de coûts... et ce sont des Daf qui le disent!

Croissance rapide de l'entreprise, maillage, développement durable, typologie des collaborateurs, des secteurs d'interventions, deux Daf, celui de La Maison Bleue et celui de LS Service, deux structures bien différentes, témoignent des raisons de la refonte de leurs flottes.

Publié par le - mis à jour à
Lecture
14 min
  • Imprimer
La gestion de flotte n'est pas qu'une question de coûts... et ce sont des Daf qui le disent!

Récemment encore directeur administratif et financier de La Maison Bleue, Pascal Boisliveau est devenu, au printemps dernier, directeur général adjoint de cette société spécialisée dans la gestion de crèches pour le compte de clients. À ce poste, il conserve une part de responsabilité et de réflexion sur la gestion du parc de l'entreprise, en forte croissance. Dans un autre registre d'activité et avec un parc de véhicules affecté à d'autres types de mission, LS Service compte en France 52 implantations et 600 véhicules qui interviennent pour l'installation et l'entretien des compteurs électriques. L'esprit Scop développé au début de l'entreprise en 1999 demeure parmi les 700 salariés de l'entreprise. Un impératif que Jérôme Bissuel, son directeur administratif et financier, a dû et su respecter. Avec deux cultures d'entreprise différentes, des activités distinctes, les deux Daf ont refondu leur gestion de flottes en tenant compte notamment d'impératifs RH.


Implantations et zones d'intervention

La Maison Bleue a enregistré une grosse croissance puisqu'elle est passée en six ans d'un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros à celui de 50 millions l'an passé. Logiquement, le parc de l'entreprise a suivi la même progression puisqu'il a presque doublé en cinq ans et qu'il devrait compter un tiers de voitures en plus d'ici trois ans. Cette progression a conduit Pascal Boisliveau à revoir le fonctionnement de la gestion de flotte car si les services centraux sont situés à Boulogne-Billancourt, en bordure de Paris, 60 % des crèches gérées par La Maison Bleue sont en province, associées à un maillage décentralisé de services support, de RH et de commerciaux. Un tiers des effectifs "siège" de l'entreprise est ainsi en province. Quant au parc, il est constitué d'une trentaine de véhicules et se répartit en trois grandes typologies. Les véhicules du comité de direction, les modèles destinés aux commerciaux et un pool de cinq voitures en libre-service ouvert fin septembre et destiné au personnel du siège .

LS Service, qui compte en France 52 implantations et 600 véhicules, a dû tenir compte des différentes zones d'intervention de ses agents : selon qu'il s'agit d'une zone rurale, de départements urbains ou d'un environnement montagneux, les modèles de véhicules adoptés iront de l'utilitaire jusqu'au petit modèle tout-terrain. Le parc de cette société dispose ainsi de Renault Clio et de Citroën C3 en version société, mais également des utilitaires tels que des Renault Kangoo, des Citroën Berlingo et Jumpy. S'ajoutent enfin des Fiat Panda 4 × 4 pour les contrées difficiles d'accès, mais aussi une cinquantaine de berlines affectées au personnel administratif et commercial au siège de l'entreprise : " Initialement, le choix des véhicules se portait sur des modèles dont les tarifs étaient compétitifs. Nous nous sommes vite rendu compte que si le véhicule n'était pas adapté au secteur d'intervention où il doit opérer, celui-ci était rejeté par son conducteur ", explique Jérôme Bissuel.

" La voiture conserve assurément une valeur de représentation et de statut social en interne. ", Pascal Boisliveau, directeur général adjoint de La Maison Bleue


Tenir compte du comportement de certains collaborateurs

Pour La Maison Bleue, une refonte a également été organisée pour l'attribution des voitures de fonction réservées aux commerciaux de l'entreprise. " Pour cette catégorie de personnel, nous avons adopté une logique "monétaire", indique Pascal Boisliveau. Chaque collaborateur a droit à un tarif et non pas un modèle en tant que tel. Il peut soit en discuter avec les RH qui font l'interface avec le loueur, soit traiter alors directement avec le loueur du moment qu'il reste dans la grille budgétaire. Nous répondons ainsi à un problème historique puisque l'on passait beaucoup de temps à gérer la flotte de l'entreprise sur des questions de choix de couleurs des modèles et d'options, c'est-à-dire toute la partie chronophage de la gestion d'un parc conduisant à des jalousies et des complications au niveau RH. "

Au-delà du choix des véhicules qui aujourd'hui satisfait les collaborateurs, Jérôme Bissuel reconnaît avoir modifié aussi la part de recours à la LLD pour le financement du parc de l'entreprise LS. " Nous avons changé de politique en la matière, indique Jérôme Bissuel, car avec des véhicules sous contrats de location longue durée, les "dérapages" étaient très nombreux. C'est-à-dire que le soin et l'entretien apportés aux véhicules nous entraînaient dans des frais de restitution très lourds. " Aujourd'hui, la part de location longue durée est passée de 90 à 60 % et LS Service achète ses véhicules chez les constructeurs. " Désormais, pour nos conducteurs, il s'agit de véhicules appartenant à la société et, avec un entretien mieux suivi, leur renouvellement est effectué tous les deux ans. Les conducteurs sont ainsi plus impliqués alors qu'auparavant, ceux-ci ne ressentaient pas qu'il s'agissait de leur véhicule. "

Du côté de Pascal Boisliveau, à la Maison Bleue, celui-ci affirme avoir encore à traiter quelques dossiers liés à la gestion de flotte, et en particulier celui de trouver "le" prestataire auprès de qui déléguer totalement la gestion des véhicules. " La voiture conserve assurément une valeur de représentation et de statut social en interne, relève Pascal Boisliveau, nous avons résolu cette préoccupation en appliquant les mêmes règles d'attribution pour tout le monde et en communiquant sur les budgets alloués à chacun, mais nous n'avons pas réglé notre souci qui est de trouver un prestataire qui puisse gérer ce sujet clé en mains. On aimerait ne plus du tout avoir à s'en occuper. "


Télématique, un remède à la fraude

Chez LS Service non plus, le chapitre de la transformation de la gestion de la flotte n'est pas achevé. " LS Service entretient l'esprit Scop, c'est-à-dire une confiance mutuelle, insiste son Daf. C'est pourquoi nous refusons de géolocaliser nos véhicules, mais malheureusement des abus sur l'utilisation sont constatés. " De fait, le poste de coût le plus important de la flotte de LS Service découle de la liberté dont disposent les collaborateurs de conserver leurs véhicules le soir et le week-end. Or, l'entreprise enregistre en effet une utilisation frauduleuse importante des véhicules qui est uniquement détectée au travers de la carte Total GR pour les prises de carburant. " Pour enrayer ces pratiques, nous allons avoir recours avec le loueur Arval à la télématique embarquée. Grâce à des boîtiers télématiques installés à bord des véhicules, nous allons pouvoir disposer de remontées d'informations sur l'utilisation des véhicules et sur leur position en temps réel. "

Cette solution de gestion en temps réel, qui va enregistrer sur chaque véhicule les accélérations, les freinages brutaux et les plages d'utilisation le week-end, semble avoir été acceptée par les salariés. " Cette option comporte en effet un volet sécurité qui garantit aux conducteurs qu'ils pourront être secourus en cas de choc brutal sur une zone d'intervention isolée. 200 véhicules seront d'ores et déjà équipés d'ici la fin de l'année, même ceux appartenant à d'autres loueurs ", explique Jérôme Bissuel.

Sur des activités bien différentes, ces deux Daf se rejoignent en tout cas en ayant recours au mode de gestion des véhicules en parc pour manager et satisfaire les collaborateurs de leur entreprise. Et la gestion des coûts y trouve son compte également.


Affirmer une image passe aussi par le parc automobile

" Notre choix de créer un pool de voitures en libre-service constitué de Toyota Yaris Hybride répond à une problématique, explique Pascal Boisliveau. En Île-de-France en effet, l'activité des commerciaux ou du personnel administratif ne nécessite pas d'avoir des véhicules attitrés. Nous fonctionnions jusqu'ici avec un remboursement des indemnités kilométriques ; nous avons décidé de changer pour des raisons de coûts mais également parce qu'en termes de développement durable l'entreprise souhaitait communiquer et affirmer une image. Nous avons opéré un choix entre voitures électriques et hybrides en fonction des kilométrages effectués, car les trajets du personnel de l'entreprise peuvent les conduire de Boulogne-Billancourt jusqu'à Orléans ou Rouen. En cela, les modèles hybrides étaient préférables. "

S'abonner
au magazine
Retour haut de page