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Faites la chasse aux frais bancaires !

Frais de virement, de gestion de compte, frais d'actualisation juridique... Les établissements bancaires imputent des frais à chacune des opérations. Daf, n'hésitez pas à lister l'ensemble de ces frais pour ensuite les négocier avec votre banque.

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
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Faites la chasse aux frais bancaires !

"Les banques sont créatives en ce qui concerne les frais bancaires", note Florence Gamess, responsable du pôle développement des entreprises de l'Agglo du Saint-Quentinois et auparavant coach financier. En effet, les frais bancaires sont légion, et ce au sein de tous les établissements bancaires : frais de virement, d'envoi de bordereaux de chèques, liés à un découvert, frais d'actualisation juridique, commissions de mouvement, frais liés aux opérations d'affacturage, taux de change, etc...

Négociez !

Première recommandation de Florence Gamess : mener une lecture attentive de ses relevés de comptes et de ses factures. L'objectif est d'y lister tous les frais et de les trier par catégories. Cela permet de savoir à combien exactement s'élèvent les frais bancaires, de relever ceux qui n'étaient pas prévus et les éventuelles erreurs.

Vient ensuite le temps de la négociation, afin de faire disparaître ou diminuer certains frais. Premier levier de négociation : la présence ou non des frais dans la tarification bancaire. "S'ils n'apparaissent pas, c'est un réel levier de négociation car ils doivent apparaître dans la tarification pour pouvoir être prélevés", pointe Florence Gamess.

Si les frais sont bien présents dans la tarification, un appel à son banquier ne coûte rien... et permet parfois de gagner beaucoup ! "Il faut commencer par se faire expliquer les frais. Ceux que les banquiers ne savent pas expliquer, je les fais sauter automatiquement", conseille Florence Gamess. Elle invite également à commencer la négociation par les petits frais pour passer ensuite aux plus gros. Au risque, sinon, de ne pouvoir négocier que les frais les plus importants.

Frais de gestion de comptes et découverts

Parmi les frais que Florence Gamess invite à négocier : les frais de gestion de comptes, que ce soit les frais fixes ou les commissions de mouvement. "Pour ces dernières, il s'agit d'un pourcentage appliqués aux opérations de débit. Il faut négocier le pourcentage mais aussi les flux pris en compte. Par exemple, le remboursement de prêts ne doit pas en faire partie", met-elle en garde.

Concernant les découverts, là aussi les frais sont négociables. Michel Pivot, Daf de transition, pousse à demander aux banquiers une échelle d'intérêts globalisée si l'entreprise possède plusieurs comptes au sein du même établissement. "Cela permet de ne pas payer de frais pour découvert si un des comptes est excédentaire et l'autre déficitaire", explique-t-il/

Florence Gamess reconnaît cependant que certains frais sont non négociables, comme les frais d'actualisation juridique. "Il s'agit de la mise à jour du dossier juridique de l'entreprise qui peut générer des frais allant jusqu'à 700 euros", s'indigne-t-elle.

Taux de change opaques

Ce qu'il faut retenir c'est que tous les services bancaires occasionnent des frais bancaires. Il faut donc les tracer, les surveiller, les négocier. Pour les opérations courantes mais aussi lors d'opérations plus spécifiques. Michel Pivot invite à s'intéresser aux frais d'affacturage. "Le compte réserve doit être bien calibré car plus la banque prend de réserves, plus l'affacturage revient cher : on cède beaucoup de factures et on reçoit peu d'argent", souligne Michel Pivot.

Du côté des paiements internationaux, iBanFirst, fintech spécialisée dans les paiements internationaux, a estimé à 6 milliards d'euros les frais de change et de transactions imputés par les banques aux entreprises françaises sur une année. "Les frais de paiement à l'international, et notamment les taux de change appliqués par les établissements bancaires, manquent de transparence. Ils ne sont souvent connus qu'après-coup, lorsque les entreprises reçoivent leurs relevés de compte", constate Pierre-Antoine Dusoulier, CEO d'IbanFirst. Et lorsqu'il est possible de négocier, cela se fait souvent au cas par cas et non pour l'ensemble des paiements.

Ne pas oublier, également, de vérifier que les conditions commerciales sont toujours bien appliquées. "La plupart des établissements les font sauter tous les 6 mois. Comme les taux de découvert, par exemple", remarque Florence Gamess. Il s'agit donc d'être vigilant.



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