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DossierFintech française, la mue est en cours

Publié par Florence Leandri le

4 - Quel avenir pour la fintech française au regard des freins et barrières réglementaires?

Parmi les obstacles au développement de la fintech française: l'administratif et la rigidité réglementaire! On peut être nouveau et rencontrer les mêmes obstacles que des plus anciens.

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Dernier obstacle pour les fintechs tricolores : " L'imbroglio administratif en Europe, répond Guillaume Bonneton (GP Bullhound). Le secteur des paiements est le mieux harmonisé. Les freins réglementaires et les barrières entre pays tendent à s'estomper peu à peu. Mais, pour se développer, la fintech a besoin de visibilité et d'une harmonisation européenne. "

Focus: "regulatory sandbox".

Ce dispositif, mis en place en mai 2016, permet aux start-up de tester leurs innovations dans un cadre normatif allégé. " Au Royaume-Uni, c'est le régulateur qui s'adapte à la fintech ! ", s'enthousiasme Maximilien Nayaradou (Finance Innovation), qui reconnaît que la situation en France tend à s'améliorer avec notamment la création, en mai 2016, du pôle fintech de l'AMF et de l'ACPR.

" L'ouverture du monopole bancaire engendre des effets secondaires sur des lois qui ne sont pas prévues pour, reconnaît Olivier Goy (Lendix). On peut toujours mieux faire en termes de réglementation, mais on n'a pas à se plaindre, les régulateurs français sont proactifs. " Avis partagé par Cédric Teissier (Finexkap/France Fintech), qui ajoute : " Via leurs commissions dédiées, l'AMF et l'ACPR associent les fintechs aux réflexions pour envisager des ajustements législatifs ". En revanche, il attend " plus de soutien et une prise de position engageante de la part des pouvoirs publics ".


Et demain ?


" La fintech va exploser en France ", prédit Guillaume Bonneton (GP Bullhound). Maximilien Nayaradou, de Finance Innovation, entrevoit une belle opportunité pour les fintechs avec l'entrée en vigueur de la DSP2 . " En revanche, les agrégateurs vont ainsi probablement absorber les robo-advisors et entraîner une concentration du marché ", pressent-il. Croissance et concentration seront donc au programme de la fintech française ces prochaines années. Tout comme l'expansion en dehors de nos frontières. " Tous les secteurs profiteront de la dynamique des investissements, pour peu que les acteurs misent sur l'hybridation de leur modèle et se développent en Europe, appuie Mikaël Ptachek, spécialiste fintech chez KPMG. Car les investisseurs recherchent des entreprises avec des débouchés diversifiés. Le Brexit et la dépréciation de la livre sterling pourraient jouer en faveur de la fintech française en détournant les investissements vers l'Europe continentale. "

L'exemple de Lendix: fondée en 2014 et présente en Italie et en Espagne, Lendix a déjà pris le chemin de l'Europe. Mais son activité étant très encadrée, l'expansion à l'étranger s'en trouve complexifiée. " Il faut bénéficier d'agréments locaux et de sociétés immatriculées sur place ; c'est un véritable challenge ", reconnaît Olivier Goy (Lendix). Mais pas de quoi refréner les ambitions de l'entrepreneur, qui souhaite devenir le leader du crowdlending en Europe. Une scale-up en passe de se transformer en licorne ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite. -


Florence Leandri

Florence Leandri

Rédactrice en chef

Juriste de formation, j’ai débuté mon parcours dans l’édition juridique à destination des avocats, notaires pour ensuite m’orienter vers la [...]...

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