Seuls 5 % des dirigeants utilisent l'IA générative dans les process comptables et financiers
Appropriation frileuse
Les dirigeants et directions financières et comptables sont globalement très prudents quant à l'adoption des solutions d'IA générative. En effet, seuls 5 % des répondants indiquent utiliser cette nouvelle technologie. Ce chiffre atteignant les 8 % dans les grandes PME de 200 à 249 salariés. Ils sont par ailleurs 76 % à déclarer ne pas avoir l'intention d'avoir recours à l'IA générative.
« Pourtant, de nombreux outils comptables et financiers intègrent déjà des solutions d'IA traditionnelle et générative sans que nous en ayons conscience ! », tempère Bertrand Dufour, associé RSM. « Au sein des directions, se pose surtout la question de la pédagogie et de la conduite du changement. »
Lire aussi : "L'IA générative, une révolution imminente pour les entreprises financières" : Philippe Poirot (Microsoft)
Quels sont les principaux sujets d'appréhension ?
Le développement de l'IA générative suscite plusieurs préoccupations chez les dirigeants. À moyen terme, le défi principal identifié concerne la sécurité et la protection des données financières, cité par 61 % des répondants. Le deuxième défi tient à l'intégration de solutions techniques d'IA adaptées à l'activité comptable et financière (41 %). Puis, dans des proportions beaucoup plus réduites, le besoin d'accompagnement externe est mentionné par 25 % des dirigeants et DAF interrogés.
« Il est bien évidemment crucial de prioriser la protection des données stratégiques, pour non seulement se conformer aux normes réglementaires mais aussi préserver la confiance des clients », confirme Jocelyn Grignon, associé RSM. Mais « cela ne doit pas freiner l'exploration du potentiel de l'IA générative pour les métiers de la finance et son adoption réfléchie et structurée dans les prochaines années », précise-t-il.
Un retard français ?
Dans une enquête réalisée sur le même sujet en novembre 2023 auprès d'entreprises britanniques du middle market, RSM UK indique de son côté que 45 % des répondants utilisent l'IA générative dans au moins un service de leur organisation et que seulement 6 % n'ont pas l'intention de l'utiliser dans le futur. Si l'étude RSM UK ne se cantonne pas aux activités financières, l'écart d'appropriation semble néanmoins considérable.
Cette mise en perspective laisse à penser que les entreprises françaises vont nécessairement mettre un coup d'accélérateur dans les prochaines années pour intégrer l'IA générative dans l'ensemble de leurs process, financiers et non financiers.
Sur le même thème
Voir tous les articles BI