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Fin des subventions pour les bornes de recharge : comment négocier le tournant de 2023 ?

A compter du 1er janvier 2023, le programme Advenir ne subventionne plus l'installation de bornes de recharge électrique dans les parkings privés des entreprises. Une mauvaise nouvelle qui pousse à activer d'autres leviers sans tarder.

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Fin des subventions pour les bornes de recharge : comment négocier le tournant de 2023 ?

Les meilleures choses ont une fin et l'association Avère France, réoriente son programme Advenir, en 2023, vers d'autres cibles prioritaires que les entreprises. Concrètement, il n'est plus possible de décrocher ces subventions pour équiper ses sites d'infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE). Sauf si le parking est ouvert au public (un supermarché par exemple). Dans tous les autres cas, les entreprises doivent tirer un trait sur 20 % de subventions par point de charge (dont le plafond avait déjà été abaissé ces derniers mois de 960 à 600 € HT, l'unité).

Pour François Gatineau, fondateur du bureau d'études, Mobileese, ce changement est à relativiser : « Les subventions avaient des effets contre-productifs sur les devis de fournisseurs qui gonflaient les prix .» Le marché va donc s'assainir et c'est le moment de négocier avec son fournisseur/installateur. Certes, pas de quoi rattraper d'un coup les 20 % perdus mais une autre mesure peut inverser le résultat de l'équation : optimiser l'infrastructure de distribution. En clair, plus les bornes sont éloignées les unes des autres et surtout du point de livraison du site (PDL), plus la facture (tranchées plus câblage) grimpe. Avec les subventions d'Advenir, les entreprises ne calculaient pas toujours ces distances au plus juste or « l'implantation des bornes peut faire varier le coût du projet du simple au double », pointe François Gatineau.

Dépenser plus pour gagner plus

L'idée de faire appel à un bureau d'études certifié pour peaufiner l'avant projet peut avoir du sens économiquement, notamment pour les installations importantes. D'autant que l'AMO va rechercher d'autres leviers d'optimisation : limiter le choix des puissances délivrées en fonction des capacités des batteries et ajuster le nombre d'IRVE par rapport à l'utilisation qui est faite du parc roulant. « Une borne peut recharger trois ou quatre véhicules à condition d'organiser le droit de charge et de le planifier », ajoute l'expert. Au final les gains pour l'entreprise peuvent représenter 10 % à 20 % du coût du projet.

En revanche, Advenir vient de fermer la porte à un autre montage financier qui aurait pu permettre de contourner la fin des subventions directes d'Advenir aux parcs d'entreprises. Il consistait à demander aux salariés d'installer une borne dans leur copropriété puis à faire prendre en charge la facture par l'entreprise. « L'aide d'Advenir est maintenue uniquement si le salarié en copropriété reste le payeur », avertit Laurent Pichon, directeur du consulting de Leaseplan France qui rappelle également que les salariés habitant en maison individuelle ne sont éligibles à aucune aide de la part d'Advenir. Ils peuvent cependant prétendre à un coup de pouce fiscal de l'État sous la forme d'une TVA réduite à 5,5 % et d'un crédit d'impôts (75 % du prix de la borne dans la limite de 300 €) que la loi de Finances 2023 vient de reconduire jusqu'en 2025.

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