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DossierQuand la fintech révolutionne la finance

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1 - Aux origines de la fintech

Levées de fonds exceptionnelles, technologies innovantes, croissance remarquable: les fintech se retrouvent sous les feux des projecteurs depuis quelques années. Comment est apparu cet écosystème?

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350. C'est le nombre de fintech déjà labellisées par le pôle compétitivité Finance, d'après Philippe Mutricy, directeur des études pour Bpifrance. Tous les opérateurs n'ont que ce mot à la bouche: dans toutes les conférences, tous les médias, il est question d'ubérisation du secteur financier, de renouveau des acteurs, de changement de paradigme.

Les noms de Lendix, Finexkap, Kantox, Compte nickel, Nancéo, Unilend, Lendopolis, Pandat ou encore Yomini reviennent régulièrement. Mais que font exactement ces start-up? À quoi servent-elles? Qu'offrent-elles? Grande révolution ou simple effet de mode? Premier élément: cet écosystème émergent semble tout récent mais ne l'est pas tant que cela. "La première vague de fintech date d'avant 2010", estime Isaline Merle d'Aubigné, responsable d'études pour Bpifrance Le Lab et auteur du rapport "Disrupter la banque pour la sauver - Les Fintech, acteurs de la révolution numérique en France". "Mais 2010, avec l'émergence de nouveaux progrès technologiques, notamment en matière de haut débit, et une forte évolution réglementaire, marque un moment charnière du développement des fintech dans l'Hexagone."

Que recouvre exactement cette dénomination de fintech? "Les entreprises qui s'appuient sur les technologies numériques pour proposer des services financiers aux particuliers (B to C) comme aux entreprises (B to B) et aux banques elles-mêmes", selon Isaline Merle d'Aubigné. Guillaume-Olivier Doré, rédacteur en chef de Fintech Magazine, agrégateur de contenus sur le sujet et fondateur de Robin'Finance, identifie même cinq secteurs d'activité sur lesquels interviennent principalement ces start-up: "Les opérations de paiements, le financement auprès des particuliers (crowdfunding au sens large qu'il finance, sur la base de don ou de prêts, les entreprises ou les particuliers), les infrastructures - par exemple sur la blockchain, dont on parle beaucoup en ce moment -, les néobanques, avec le Compte nickel ou N26 qui ont le vent en poupe, et enfin la collecte d'épargne avec des intervenants comme Yomini et qui en général s'appuient sur des robo-advisors."

Mais l'observateur liste également deux secteurs connexes qui pourraient y être intégrés: les insuretech (start-up dans le secteur de l'assurance) et les regtech (celles intervenant dans la réglementation). "Tous les secteurs de l'économie peuvent être "ubérisés" mais les premiers marchés concernés sont ceux qui cumulent une forte insatisfaction client, une réglementation très lourde et une clientèle captive, comme les taxis ou l'hôtellerie. C'est aussi le cas de la banque, jusqu'à une période récente", explique Philippe Mutricy. Et c'est justement dans ces failles que s'engouffrent les fintech.


Sophie Biri-Julien

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