Recherche

Recruter des chercheurs = innovation + CIR!

Entreprises, embauchez des chercheurs ! C'est le meilleur moyen de mener une démarche d'innovation, selon Amélia Lakrafi, présidente de l'Institut Doctorium, qui oeuvre pour la promotion et l'insertion des docteurs en entreprises. Mais aussi de percevoir le Crédit impôt recherche (CIR).

Publié par Eve Mennesson le | Mis à jour le
Lecture
4 min
  • Imprimer
Recruter des chercheurs = innovation + CIR!

Qu'est-ce qu'un docteur peut apporter à une entreprise ?

Amélia Lakrafi, présidente de l'Institut Doctorium : Sans chercheur, les entreprises qui souhaitent innover ne sont pas suffisamment armées. Avoir de bonnes idées ne suffit pas ! En effet, les bonnes idées peuvent avoir déjà été trouvées et déposées à l'INPI. Seuls les chercheurs, formés à la veille scientifique, sont capables de trouver des informations qui leur permettent de mettre à jour de nouvelles voies de recherches. Ce qui permet, de plus, à l'entreprise de se différencier (voir à ce propos l'initiative du CFO de Colliers International, ex AOS Studley).

Par ailleurs, le chercheur adopte une véritable posture d'innovation, notamment en réalisant des tests, et pousse à l'amélioration des produits, services, procédés, etc. Cela crée une véritable émulation au sein de l'entreprise : les chercheurs montrent la voie, la conduite à tenir.

Pourquoi les entreprises ne font-elles pas plus appel à des docteurs?

Les chefs d'entreprise en ont une image faussée : ils les voient un peu comme des savants fous. Ils ont peur que les chercheurs ne soient pas assez opérationnels. Alors que ce sont des gens polyvalents, débrouillards qui peuvent aussi bien mener un projet qu'échanger avec les clients.

Le coût fait aussi partie des freins. Pourtant, en cas de recrutement en CDI d'un jeune docteur à l'issue de sa thèse, son salaire chargé ainsi que ses frais de fonctionnement sont comptés double pendant 24 mois dans le cadre du calcul du Crédit impôt recherche (CIR) : donc il ne coûte rien à l'entreprise pendant 2 ans ! Il peut même rapporter de l'argent s'il fait bénéficier à son employeur du statut de jeune entreprise innovante (JEI) ; il est alors possible de réaliser une économie moyenne de 20% de la masse salariale à travers des exonérations de charges sociales sur les postes dédiés à la recherche.

Les plus petites entreprises, qui ne peuvent pas avancer le salaire du docteur - même si Bpifrance propose un préfinancement du CIR (Préficir) - peuvent faire appel à un doctorant (un chercheur en cours de thèse). Son salaire brut annuel oscille entre 24 000 et 28 000 euros mais il est possible de bénéficier d'une bourse CIFRE de 14 000 euros par an dans le cadre d'un accord de collaboration entre l'entreprise, le laboratoire de l'école doctorale et l'Association nationale de la recherche et de la technologie. À cela s'ajoute le bénéfice du CIR pour les entreprises éligibles, qui rembourse près de la moitié du reste à charge. Le doctorant ne coûte plus que 7000 euros par an.

7000 euros par an pour un doctorant et 0 euros pendant 2 ans pour un docteur : la France est le paradis fiscal de l'innovation ! D'autant que pour bénéficier du CIR, il n'est pas nécessaire d'embaucher un chercheur. Cependant, l'entreprise est plus légitime. D'autant plus que les contrôles fiscaux liés au CIR sont en forte augmentation. Il faut donc être à même de prouver que des recherches ont bien été réalisées : un dossier scientifique, qui s'apparente à un mémoire de thèse de 200 pages, doit être constitué. Ce qu'un chercheur sait très bien faire.

Quel est le rôle de l'institut Doctorium dans ces démarches?

A l'Institut Doctorium, nous formons les docteurs à formuler les demandes d'aides. Les frais de consulting dépassent en effet 600 millions d'euros par an en France pour l'instruction des demandes de CIR. En employant un chercheur formé à l'instruction des dossiers, l'entreprise a donc toutes les cartes en main pour gérer sa stratégie d'innovation.


A noter : Il existe également des aides européennes, dans le cadre d'Horizon 2020.


S'abonner
au magazine
Retour haut de page