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6 - [Cas pratique] Pascal Bérenger, Daf Afrique-Moyen Orient d'EPC

Fort de huit années passées sur le continent africain, ce Daf oscille entre recrutement en local et expatriation selon les contours du poste, favorisant les expatriés pour le management et les locaux pour les responsables comptables, le SI ou les RH.

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L'Afrique, Pascal Bérenger connaît bien. En 2006, le Daf part au Gabon pour le groupe Necotrans, spécialisé dans la logistique internationale, avant de rejoindre la Guinée quatre ans plus tard, puis d'être affecté à la gestion de la région Afrique de l'Ouest. Durant cette période, il réorganise l'ensemble des services support en pools communs et met en place des revues budgétaires mensuelles avec les exploitants.

En 2013, il est recruté par le groupe d'explosifs et de forage EPC, pour prendre la direction financière de la zone Afrique-Moyen Orient. " Actuellement basé au Maroc, où le groupe a une activité assez importante, je dois à terme rejoindre la Côte d'Ivoire où nous ouvrons une usine ", explique-t-il.

Un service d'audit rattaché au siège

La mission de Pascal Bérenger pour EPC comprend d'importantes responsabilités au niveau des ressources humaines sur l'ensemble des 12 filiales que le groupe compte en Afrique, dont le recrutement de plusieurs équipes au Maroc. Il se dit partisan d'un mix entre recrutement de personnel local et expatriation. " La fonction finance est assez sensible. C'est pourquoi il est préférable de recourir aux expatriés pour les fonctions de management et de direction de filières, détaille-t-il. Et si tous les directeurs financiers d'agences et les chefs comptables que je supervise sont des locaux, il existe un organe de contrôle qui joue a courroie de transmission entre ces filiales et la direction générale du groupe en France. L'alternative consiste à recruter en local sur les postes à haute responsabilité, mais en intégrant un service d'audit rattaché au siège. " Il préconise, par ailleurs, de localiser les postes sur les fonctions ressources humaines et dans les systèmes d'information.

En revanche, dans le cadre de missions ponctuelles, qui concernent principalement les développements techniques, le déploiement de nouvelles procédures ou une assistance ponctuelle sur un dossier délicat, Pascal Bérenger recourt à des détachements de collaborateurs. " Nous optons pour cette solution lorsqu'on peut estimer la durée de la mission et qu'elle ne nécessite pas la présence du ­collaborateur une fois les objectifs atteints ", indique-t-il.

Côté carrière personnelle, si Pascal Bérenger se dit épanoui en Afrique, il sait qu'un retour en France pourrait s'avérer problématique. " Cette expérience est à la fois un atout et un frein, car travailler sur ce continent est une véritable spécialisation " , confie-t-il. L'expérience africaine rend, en effet, les Daf expatriés plus chers que leurs collègues restés sur le marché français. D'autant plus que travailler en Afrique demande des compétences spécifiques, difficilement valorisables dans d'autres zones géographiques, comme la maîtrise des règles comptables Oada ou la compréhension de la culture locale. " Les années passées sur le sol africain ne rendent pas le Daf plus polyvalent sur d'autres zones géographiques. Le choix se résume donc à rentrer en France avec des prétentions salariales revues à la baisse ou poursuivre sa carrière sur le marché africain " , conclut Pascal Bérenger.

Repères

Raison sociale : EPC Groupe

Activité : explosifs, forage minier, démolition

Forme juridique : SA

Directeur général : Olivier Obst

Année de création : 1893

Effectif 2011 : 1 771 salariés

Effectif 2012 : 1 700 salariés

CA 2011 : 234,6 M€

CA 2012 : 310 M€

Antoine Pietri

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