Risque climatique : les entreprises de plus en plus engagées
Longtemps mis de côté, le risque climatique est désormais un enjeu majeur pour les entreprises. Celles-ci y sont de fait plus exposées et prennent donc de plus en plus de mesures pour y faire face.
L'été 2022 a été l'un des plus chauds enregistrés en France, avec des sécheresses, des canicules et des incendies qui ont frappé le territoire français. Si ce risque climatique a longtemps été mis de côté, les entreprises tricolores commencent à le prendre de plus en plus au sérieux. Ainsi, selon le dernier baromètre de l'AMRAE, qui traite de l'engagement des entreprises pour le climat, 88% des répondants disent être exposés aux risques de canicules et aux vagues de chaleur, soit 4 points de plus que l'année dernière. La plus forte hausse entre 2021 et 2022 concerne les sécheresses, passées de 59 points l'année dernière à 74 cette année.
Avoir une vision sur toute la chaine de valeur
Au sujet des risques climatiques chroniques, 88% des entreprises interrogées reconnaissent être exposées à la hausse des températures, risque majeur identifié par ces dernières. A noter également que presque 40% des sondés ne redoutent pas le stress hydrique, ce qui est surprenant selon l'AMRAE au regard de l'évolution de la demande et de l'offre en eau. Ce risque climatique a aussi un impact certain sur la chaine de valeur des sociétés. Ces dernières affirment ainsi, pour 37% d'entre elles, avoir une bonne visibilité sur les risques climatiques de leurs principaux fournisseurs (contre 29% l'année dernière).
Ce changement climatique fait également émerger de nouveaux risques pour les gestionnaires de ces risques en entreprise (généralement le risk manager ou le Daf). Dans la continuité du baromètre 2021, l'augmentation du coût des matières premières et de l'énergie, ainsi que l'obligation de s'adapter à des exigences réglementaires, sont identifiées par plus de 90% des risk managers interrogés comme ayant un impact sur leur activité. La différence majeure entre ces deux risques étant que le premier semble beaucoup moins bien maîtrisé que le second (11% contre 21%). A noter aussi : le risque le moins bien identifié par les entreprises reste le risque de ne pas obtenir de financement.
Si des risques ont été clairement identifiés, de nouvelles opportunités sont également à prendre en compte. Il ressort du baromètre que la réduction des coûts via une meilleure efficacité énergétique et l'augmentation de la résilience de leur entreprise sont les opportunités les mieux identifiées, juste devant l'amélioration des procédés industriels et l'accès à de nouvelles sources de financement.
Une gouvernance accrue
Ces risques climatiques étant de plus en plus présents, la gouvernance de ces risques augmente elle aussi et s'améliore. Désormais, près de 60% des risk managers sondés affirment que leur organisation est dotée d'une gouvernance des risques climatiques, soit 7 points de plus qu'en 2021. Ce chiffre est certes plus élevé que l'année passée (43%) mais reste faible au regard des enjeux identifiés. Si la gestion de ce risque est clairement à la charge du gestionnaire des risques (risk manager ou Daf), les directions RSE prennent de plus en plus d'ampleur sur cette question du risque climatique. Leurs relations avec les risk manager sont également plus fréquentes et plus régulières (12% des risk manager interrogés considèrent avoir peu ou pas de communication avec leur direction RSE, contre 20% lors du précédent baromètre).
Si la nécessité d'avoir un pilotage des risques climatiques n'est plus discutable, il reste encore des progrès à faire dans son application concrète. Car si 75% des sondés estiment en effet que le pilotage du risque climatique est nécessaire dans leur organisation, une majorité d'entre eux jugent aussi que ce pilotage reste modérément ou mal coordonné. Cela peut passé par une intégration plus importante dans la cartographie globale des risques, ce qu'il est déjà possible de constater : 70% des répondants reconnaissent ainsi avior déjà intégré ce risque à leur cartographie, contre 68% l'année dernière.
Enfin, point rassurant, le sujet climat est de plus en plus pris en compte au sein des entreprises. Ainsi, 58% des interrogés disent avoir noté une évolution de la prise en compte de ce sujet dans leurs sociétés depuis l'an dernier.
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