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8 - [Témoignage] KP1 : "Nous avons investi 500 000 euros pour sécuriser l'approvisionnement"

Certains Daf n'hésitent pas à s'emparer de la question de la sécurisation de la chaîne fournisseurs. C'est le cas de Pierre Diesler, le Daf de la société KP1. Un exemple dont peuvent s'inspirer les PME, souvent dépourvues de direction des achats.

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Pour KP1, société de BTP spécialisée dans la fabrication d'éléments en béton précontraint, l'approvisionnement est un point crucial. Le Daf de cette entreprise basée dans le Vaucluse, Pierre Diesler, n'a pas hésité à s'emparer de cette problématique. Il réalise un suivi continu des fournisseurs stratégiques, et tout particulièrement de ceux qui présentent un profil à risques.

Le Daf fait notamment appel à la Coface, son assureur-crédit. " Si le rôle premier de l'assurance-crédit est d'assurer les clients, elle est également une source d'informations importante pour analyser les bilans des fournisseurs, explique Pierre Diesler. Aussi, lorsque nous envisageons de travailler avec un nouveau fournisseur, nous interrogeons l'assureur-crédit pour obtenir un encours et nous assurer de la solvabilité financière. C'est le cas sur de gros projets spécifiques comme peut l'être la rénovation d'une usine, par exemple. Peu de fournisseurs sont à même de mener à bien de tels projets et, la plupart du temps, il s'agit de petites sociétés qui développent un chiffre d'affaires de 6 ou 7 millions d'euros. Si le projet à réaliser représente 1 million ou plus, il est crucial de s'assurer de la solvabilité du fournisseur. "

Des contrôles effectués scrupuleusement pour parer à toute éventualité

Dans le cadre du suivi des fournisseurs, Pierre Diesler étudie le bilan de la société, mais aussi les perspectives, l'utilisation des crédits, les facilités bancaires... Outre la Coface, le Daf travaille également avec Altares. " Nous participons au programme Dun-Trade. Nous cédons notre balance clients et, en échange, nous récupérons des informations sur les habitudes de paiement des sociétés avec lesquelles nous travaillons : nos clients, bien sûr, mais aussi nos fournisseurs. "

KP1 est amené à utiliser, dans le cadre de sa production, des entrevous en polystyrène expansé ou en polypropylène. Il y a quelques années, la société ne comptait qu'un seul fournisseur pour ce produit, qui revêt pourtant un caractère stratégique pour son activité. " Nous nous sommes aperçus que cette société connaissait des difficultés financières, et nous avons décidé que disposer d'un seul fournisseur pouvait présenter des risques et n'était donc pas suffisant ", confie Pierre Diesler.

La société décide alors de faire appel à deux entreprises supplémentaires. Une opération qui a représenté un réel investissement, puisque KP1 a dû fournir des jeux de moules à chaque nouveau fournisseur. " Au total, nous avons investi pas moins de 500 000 euros pour sécuriser cet approvisionnement. Nous avons privilégié cette solution de sécurité, car nous travaillons avec de petites sociétés qui ont très peu d'actifs et de marge. Elles sont stratégiques, mais relativement fragiles. Si un client fait défaut, elles peuvent être contraintes au dépôt de bilan. "

Quelques mois seulement après l'opération, c'est d'ailleurs ce qui s'est produit pour l'un des trois fournisseurs d'entrevous de KP1. " Nous avons été dans le rouge pendant deux semaines à la suite de ce dépôt de bilan. Si nous n'avions pas eu deux autres sociétés sur lesquelles nous appuyer, nous aurions vraiment été dans une situation délicate ", conclut Pierre Diesler. -

Raison sociale : KP1
Forme juridique :
SAS
Activité :
Fabrication d'éléments en béton pour la construction
DG :
Bart Deman
Daf :
Pierre Diesler
Effectif 2013 :
1443 salariés
CA 2012
: 287 M€

Antoine Pietri

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