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Augmentation du niveau de risques pour une entreprise française sur 3

Une entreprise française sur trois a vu ses risques augmenter en 2022, selon le dernier baromètre QBE sur la gestion des risques des PME et ETI. Les risques humains restent en tête des préoccupations, tandis que les risques financiers connaissent la plus forte augmentation.

Publié par Florian Langlois le - mis à jour à
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Augmentation du niveau de risques pour une entreprise française sur 3

Si, en 2021, les dirigeants d'entreprise étaient confiants quant à leur avenir, la guerre en Ukraine, la crise énergétique et l'inflation sont venus doucher cet optimisme l'année dernière, si bien que 33% des PME et ETI françaises ont vu leurs risques augmenter en 2022, selon les résultats du dernier baromètre QBE sur la gestion des risques paru aujourd'hui. Le niveau de risque atteint est ainsi considéré comme l'un des plus hauts après celui de 2020 pendant la crise Covid (46%).

Les risques humains en tête

Comme chaque année, les risques humains sont en tête des préoccupations des PME et ETI françaises (73%), un risque encore plus important dans le secteur du commerce (82%), mais moins élevé que l'année précédente (79%). En détail, les arrêts maladies et maladies professionnelles se trouvent en première place (60%), suivis des accidents de travail (56%) et des difficultés de recrutement (56%). Dans cette même catégorie, les entreprises appréhendent également le risque de gestion des ressources humaines. Le moral et la motivation des collaborateurs sont au coeur de leurs préoccupations actuelles, dans un contexte de marché tendu où les recrutements sont de plus en plus difficiles. Ainsi, 58% des dirigeants d'entreprises observent une baisse de motivation de la part de leurs collaborateurs et 45% attestent d'une hausse significative des démissions au sein de leur entreprise.

Au sujet des autres types de risques mesurés par l'étude, la situation reste globalement similaire à celle de l'année dernière. Les risques matériels (50%) et les risques de marché (45%) sont ainsi les deux risques qui complètent le podium.

Risques financiers et cyber en hausse

En revanche, après une forte baisse en 2021, les risques financiers sont en hausse de 6 points cette année. Témoignant d'un regain de l'incertitude face à une conjoncture économique complexe (inflation, coût de l'énergie ...), près de la moitié des entreprises (41%) dit faire face à ces risques financiers. Cette crise économique a, par ailleurs, fait émerger trois risques majeurs : l'inflation (risque cité par 33% des répondants, en hausse de 15% par rapport à 2021), la variation des prix des énergies (29%) et la variation des cours de matières premières (26%).

Même s'ils arrivent en dernière position de ce classement avec « seulement » 32% des dirigeants qui sont inquiets vis-à-vis de ces risques, les risques immatériels peuvent tout de même porter atteinte aux entreprises, notamment le risque cyber, qui préoccupe 20% des répondants. Renforcé par la multiplication des attaques et par les tensions géopolitiques actuelles, les entreprises sont moins confiantes face à ce risque cyber. De ce fait, seules 83% des entreprises s'estiment capables de gérer une cyberattaque, contre 88% en 2021. Près d'une dirigeant sur 10 qui se dit même catégoriquement incapable de faire face à cette menace !

Le suivi de la sécurisation des données représente donc l'un des fers de lance des dirigeants. En effet, 51% des répondants ont déjà renforcé leurs dispositifs de cybersécurité, et ils sont désormais 35% de plus à l'avoir prévu dans un avenir proche. Seuls 17% des interrogés pensent toutefois que les risques immatériels nécessitent un accompagnement externe spécifique, qu'ils requièrent plutôt pour contrer les risques humains, matériels et de marché.

Un besoin d'accompagnement certain

Si ces risques sont de plus en plus présents, la grande majorité des entreprises estiment être en mesure de les maitriser totalement (29%) ou partiellement (67%). Elles font cependant face à un nouvel enjeu majeur : la gestion d'une situation de crise, qui est citée par 43% des dirigeants comme l'opération la plus délicate dans la gestion de leurs risques, contre 28% l'année passée, devant la mise en place et le suivi du plan d'actions (41%). Ces difficultés s'expliquent en grande partie par un manque de temps (66%) et des ressources qualifiées dédiées (52%).

Dans ce contexte compliqué, près de trois quarts des entreprises exprime un besoin d'accompagnement, tout particulièrement pour contrer les risques humains (73%). Pour les aider et les conseiller dans cette gestion des risques, elles se tournent majoritairement vers l'inspection du travail (62%), moins vers les assureurs et courtiers (48%).

Méthodologie :

L'étude a été réalisée du 12 au 30 septembre 2022 auprès d'un échantillon de 302 dirigeants, Daf, responsables en gestion de risques, d'entreprises privées de 50 à 4999 salariés.

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