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Daf, ce qu'il vous faut savoir pour (bien) recruter en 2015

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La continuité du secteur d'activité

Soulager des équipes sous pression après des mois d'atonie côté embauche, structurer l'entreprise, accompagner la croissance... quel que soit le motif, recruter pour le Daf revient à résoudre une équation difficile: d'un côté, un marché assez porteur, de l'autre, des budgets toujours limités et une prise de risque minime. Comme le résume Mathieu Blaie: "Le recrutement doit être rassurant."

En conséquence, la continuité du secteur d'activité est recherchée puisqu'elle rassure et la recherche d'un clone en cas de remplacement ne s'efface que si le besoin de polyvalence sur ce poste est très marqué donc lié à l'évolution même de l'entreprise "ou parce que deux départs ne vont déboucher sur un seul poste à pouvoir", illustre Mathieu Blaie. Mais en général, "nous sommes dans une réponse à un besoin immédiat, sans qu'il y ait de vraie gestion de carrière à ce stade", ce que semble confirmer Pauline Magat (Robert Walters) lorsqu'elle déplore que "les Daf nous sollicitent tardivement pour les accompagner, un défaut assez fréquent, mais très marqué chez eux". Elle nuance toutefois cette recherche du clone par deux considérations. D'une part, la taille de l'entreprise: "Les grands comptes accordent une forte importance à la continuité du secteur d'activité, les PME se montrent plus ouvertes..." D'autre part, "le binôme à former avec le Daf et pour lequel on recherche la complémentarité".

"Seuls les auditeurs, consolideurs et trésoriers, des postes à pouvoir au sein des grands comptes, peuvent se livrer à la surenchère salariale"

Pauline Magat, manager au sein de la division finance de Robert Walters



Fidélisation ou surenchère?

La mobilité interne est toujours vive en finance d'entreprise: l'objectif d'une bonne maîtrise de la masse salariale est bien compris par le directeur financier! Mais "la fidélisation est évidemment bien plus complexe pour les entreprises réalisant moins de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires: perspectives d'évolution limitées, risque de perte d'expertise, volonté de se spécialiser, de manager sa propre équipe, tout cela rend les contrôleurs de gestion en poste dans de telles structures assez mobiles", décrit Pauline Magat. D'autant plus si ces contrôleurs de gestion ont développé une expertise en gestion industrielle ou gestion d'achats... Autre élément: "Les postes de collaborateurs du Daf sont maintenant occupés par des représentants de la génération Y qui, souvent, n'ont pas d'attachement à l'entreprise, sont ultra-connectés et donc très identifiables", complète Sylvie Haldi, senior manager de Robert Half Finance. Une employabilité qui a pour conséquence, selon une étude de Robert Half de novembre 2014, que 86% des Daf se disent "préoccupés" par le départ de leurs meilleurs collaborateurs. À cela une solution, si la stratégie de l'entreprise le permet: devenir un gestionnaire de carrière de ses collaborateurs.

Un bémol toutefois dans ce marché décrit comme porteur par les experts: "Seuls les auditeurs, consolideurs et trésoriers, des postes à pouvoir au sein des grands comptes, peuvent se livrer à la surenchère salariale", précise Pauline Magat qui poursuit: "Un très bon directeur comptable, celui qui a des compétences managériales, qui maîtrise l'ensemble des problématiques liées aux états financiers et aux projets transversaux, type ERP ou dématérialisation des factures, et l'optimisation fiscale, se paie cher." Mais sur ce poste, le souci c'est la gestion de carrière car il ne peut que rarement devenir CFO.


Florence Leandri

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