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DossierDaf : comment identifier et gérer la pression

Publié par Florence Leandri le

1 - La posture du Daf face au stress

La pression, celle que l'on ressent et celle que l'on se met soi-même, est fortement liée à notre appréciation d'une situation donnée. Pour y voir plus clair, il est nécessaire de prendre de la hauteur.

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Anne Girard, cofondatrice de Seenago, nous donne quelques repères pour éviter les écueils du stress. Cette professionnelle travaille avec des dirigeants qui sont à la tête de leur propre structure, souvent des professions de conseil tels que les avocats ou les experts-comptables. Anne Girard accompagne des professionnels confrontés de façon permanente à une forte pression, souvent générée par des clients eux-mêmes sous pression.

DAF magazine: Comment appréhender les situations à forte pression externe?

Anne Girard: Élaboration du budget, certification des comptes ou plus exceptionnellement levées de fonds, LBO, cession, acquisition, tout tourne autour de l'idée que l'on se fait de l'enjeu de la situation. Cette question détermine la manière dont la personne se perçoit face à la situation. Si, en vue d'un point avec les investisseurs ou d'une réunion avec le comité d'entreprise, par exemple, le Daf ­anticipe trop l'enchaînement des conséquences néfastes d'une prestation ratée (blocage du projet, pas de levée de fonds), il se met une pression trop forte et perd de vue l'objectif premier. Il construit un "enjeu à tiroirs", nuisible à ce sur quoi il est attendu au quotidien. Mieux vaut concentrer ses efforts sur l'immédiat plutôt que de dépenser de l'énergie à imaginer des événements qui ne se produiront peut-être pas.


DAF magazine: L'un des composants de la pression est la notion d'incertitude. Un élément que le Daf est censé savoir gérer ; à raison?

A. G.: À tort. La fonction administrative et financière a évolué, via notamment l'existence d'une panoplie d'outils de pilotage qui peuvent parfois donner l'impression que l'on peut maîtriser l'avenir. Ce n'est d'ailleurs pas tellement le Daf qui a ce sentiment, mais bien ses interlocuteurs: sa direction, les fonds d'investissement, les actionnaires, les middle managers... Première source de méprise.

Autre élément: le directeur financier synthétise les données financières, commerciales, etc., de l'entreprise émanant d'autres services. Cela ne signifie pas pour autant qu'il en a la maîtrise: la réalité de l'entreprise ne dépend pas du Daf, mais cela n'est pas compris par tous.


DAF magazine: Communiquer sous pression n'est pas chose aisée ; avez-vous quelques préconisations?

A. G.: Continuez à être un manager! Cela permet d'éviter l'enfermement, la fuite ou la défense. Ces trois réactions ont un point commun: elles visent à se protéger. Continuer à être manager, c'est déléguer, donner à l'équipe les informations dont elle a besoin et ne rien dissimuler à sa hiérarchie.

Et il faut reconnaître l'état de pression et ne pas l'assimiler à un échec. Cela revient à admettre que les solutions peuvent venir des autres et à ne pas négliger ni repousser les manifestations de solidarité. En résumé, être dans la production et rien que la production est contre-productif en cas de pression forte.



Florence Leandri

Florence Leandri

Rédactrice en chef

Juriste de formation, j’ai débuté mon parcours dans l’édition juridique à destination des avocats, notaires pour ensuite m’orienter vers la [...]...

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