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Les comités de direction de nos entreprises, encore trop peu féminins

Le chiffre est sans appel : les comités de direction des entreprises du CAC 40 comptent seulement 10 % de femmes, selon le dernier Observatoire Skema de la féminisation des entreprises. La parité peine à s'imposer en France.

Publié par Dalila Bouaziz le | Mis à jour le
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Les comités de direction de nos entreprises, encore trop peu féminins

Les femmes sont sous-représentées dans les comités de direction des grandes entreprises du CAC 40. C'est le constat réalisé par Michel Ferrary, professeur de management des ressources humaines à l'Université de Genève et chercheur affilié à la Skema Business School, dans l'Observatoire sur la féminisation des entreprises. Depuis 2008, il analyse l'évolution du pourcentage de femmes dans les effectifs et l'encadrement des 60 plus grandes entreprises privées françaises* (CAC40 + CAC Next 20).

En 2014, on comptait 52 femmes parmi les 504 membres des comités de direction des 45 entreprises analysées, soit 10,14% des effectifs. Dans le détail, 16 entreprises n'ont aucune femme dans leur comité de direction : Airbus, Bureau veritas, Altsom, Vinci..., et 14 entreprises ont une seule femme comme Veolia, Saint-Gobain, Casino, Atos, Cap Gemini, etc. 11 entreprises ont deux femmes, deux entreprises ont trois femmes, une entreprise a quatre femmes et seulement une entreprise a six femmes : Sodexo.

"Il n'y a pas de corrélation entre le pourcentage de femmes dans le comité de direction et le pourcentage de femmes cadres (0,2360) ni avec le pourcentage de femmes dans l'entreprise (0,2745)", souligne Michel Ferrary. La comparaison entre la féminisation des comités de direction et celle des conseils d'administration illustre l'importance des quotas imposés par la loi pour favoriser la promotion des femmes. En effet, les conseils d'administration sont soumis à des quotas alors qu'aucune mesure législative ne concerne les comités de direction.

Bipolarisation sexuelle des entreprises

En analysant les parcours professionnels des salariés de 45 grandes entreprises françaises, Michel Ferrary constate une "bipolarisation sexuelle" des entreprises :

- des entreprises féminines, notamment dans les secteurs du luxe comme LVMH, L'Oréal, Kering, des services financiers avec BNP Paribas, Société Générale ou Natixis, dans le secteur de la communication avec Lagardère, ou de la grande distribution comme Carrefour et Casino, dans le secteur des services : Sodexo, Accor ou Edenred

- des entreprises masculines dans les secteurs de l'automobile avec Renault, Peugeot Citroën, Michelin, de l'énergie comme Total, GDF Suez, EDF, etc., de la construction avec Bouygues, Vinci, Lafarge, de la chimie, des hautes technologies dont Airbus, Dassault Systemes, Cap Gemini, Safran et des services aux collectivités : Suez Environnement, Veolia Environnement.

Pourtant les femmes représentent 34 % des effectifs avec une grande dispersion : Vallourec est la société la moins féminisée avec 11 % de femmes, tandis que LVMH est celle qui emploie le plus de femmes : 74 %. Et elles sont près de 30 % de l'encadrement avec de grandes disparités entre Airbus à seulement 9 % et LVMH à 62 %.

* selon les rapports publiés en 2014. 45 entreprises ont été analysées, 15 entreprises n'ont pas fourni toutes les informations relatives.

Voir aussi notre infographie : SBF 120: les femmes, exclues des comex?

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