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Transfert industriel : bien plus qu'un déménagement !

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Transfert industriel : bien plus qu'un déménagement !

Toujours une longueur d'avance...

Aussi urgent soit-il, le transfert industriel doit être mûrement organisé. " Il s'anticipe au moins une année à l'avance pour un site complet, deux voire trois ans avant en cas de construction ou de rénovation de locaux. La préparation représente 30 % de la réussite d'un transfert ", résume Aimé Pascal. Depuis l'étude préliminaire des besoins au jour du déménagement, tout doit être passé au peigne fin. En cas de construction de locaux par exemple, il est nécessaire de consulter l'architecte ou le constructeur avec les futurs plans d'implantation pour s'éviter toute mauvaise surprise. " Bien avant la construction, tous les aspects liés au transfert doivent être intégrés dans le programme de construction pour éviter des interventions sur les ouvrages le jour J ", avertit Guy Moussy. Pour simplifier la lisibilité de tout un chacun, préférez les plans en 3D, voire les maquettes.

Enfin, inutile de garder le déménagement secret trop longtemps, au risque d'attiser la méfiance de vos collaborateurs. L'information doit leur être transmise le plus tôt possible. " Organiser des visites dans les nouveaux locaux est un moyen de les rassurer ", préconise Laurent Lacour. Dans un même temps, les salariés peuvent aider à affiner l'inventaire du matériel à déplacer ou même donner des conseils quant à l'implantation optimale des vestiaires ou des zones de repos d'une unité de production. " Impliquer un collaborateur, c'est aussi faire en sorte qu'il accepte mieux son changement de poste ", rappelle Alexandre Duparc. À l'approche du jour J, leur distribuer un mini-guide comprenant des explications sur le phasage et les plans de circulation sur le site est recommandé, encore plus si le transfert se déroule en leur présence. En bref, anticipation, organisation et protection sont les maîtres mots d'un transfert réussi.

Témoignage

" L'équipe projet-achats a coconstruit le cahier des charges avec les transféristes "

C'est en août 2016 que l'unité de production saumuroise >- dédiée à la fabrication de systèmes de lubrification depuis 50 ans - du groupe SKF (fabrication d'engrenages et
d'organes mécaniques de trans­mis­sion)
prend place dans les locaux de Saint-Cyr-sur-Loire pour mutualiser les coûts et asseoir la visibilité des gammes. " Nous redoutions de perdre une partie de notre savoir-faire en changeant de site et d'accuser une rupture de nos livraisons. Au final, 70 % des effectifs nous ont suivi et nous avons pu tenir nos engagements ", témoigne Gérard Gaudin, responsable d'unité de production chez SKF.

Si les quatre semaines de fermeture annuelle du site ont été allouées au transfert industriel (une dizaine de machines à injecter, une quinzaine de postes de montage, un stock de plus de 10 000 composants...) et au déménagement administratif des fonctions support, cela faisait plus d'un an que l'équipe projet-achats préparait les opérations : réaménagement du nouveau bâtiment (mise en conformité du système de ventilation, installation de faux plafonds...), réorganisation des flux, choix du transfériste... " Nous avons fait le choix de coconstruire le cahier des charges avec les transféristes ; ce qui nous a permis d'appréhender leur expérience et leur force de proposition. Pour les départager équitablement, nous leur avons demandé un coût détaillé par machine, un tarif global pour le stock de références et un coût pour chaque bureau support. "

Pour que le transfert à lui seul n'excède pas 50 000 euros, le groupe SKF décidait de ne pas rapatrier le mobilier de ses bureaux et ateliers. Et d'impliquer au maximum ses collaborateurs. " Ce sont eux qui ont, par exemple, arrêté les machines à la fin du mois de juillet avant d'assurer leur redémarrage fin août ", conclut Gérard Gaudin.

Fanny Perrin d' Arloz

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