DossierCloud : quel impact pour la direction administrative et financière ?
5 - [Zoom] Cloud : faut-il tout externaliser ?
Disque dur et autres unités de stockage semblent ringardisés par l'effet cloud qui attire tous les regards. Mais externaliser ou internaliser les données de l'entreprise est une décision qui doit tenir compte avant tout de la structure en place et des besoins à plus ou moins long terme. Éclairage.
Le choix de l'externalisation dépend de la structure établie, des systèmes de sécurité des équipements IT, et des besoins de l'entreprise. Mais face au cloud, les serveurs dédiés, les baies de stockage, les lecteurs de bande et autres disques durs ont-ils encore de belles années de métier ?
Le cloud : une révolution incontournable ?
" Une entreprise, déjà bien équipée en interne, n'a pas urgemment besoin d'évoluer vers le cloud, concède Laurent Bernaille, Architecte infrastructure chez D2SI, cabinet de conseil et d'ingénierie informatique. Elle doit l'aborder comme un "nouveau" data center complémentaire dont elle peut tirer parti, notamment pour diminuer ses coûts en réduisant les investissements. Autrement, elle risque d'accuser un retard vis-à-vis de des concurrents sur un sujet voué à devenir incontournable. "
La prudence reste donc de mise. Même si les fournisseurs se montrent toujours plus rassurants quant à la sécurité et à la confidentialité des données qu'ils ont entre leurs "mains" et qu'il est possible de crypter avant de procéder à leur envoi, " le nuage reste assez poreux, met en garde Pierre Michaut, directeur de Karistem IT. Faites d'abord un test sur une fonction support, comme les RH ou la comptabilité ". Commencez par n'externaliser que les données et applications qui n'ont pas de caractère stratégique pour le coeur business afin de vous assurer de la capacité de la société à conduire un tel dossier.
" C'est en concertation avec la dg et le responsable informatique que doit être prise la décision quant aux données que vous pouvez progressivement externaliser, en évaluant pour chacune les risques stratégiques, financiers et juridiques liés à une éventuelle perte de données ", précise Pierre Michaut. Rien n'empêche ensuite de stocker ces données dans deux zones différentes, voire chez deux prestataires différents sans alourdir la facture ; les prix étant fixes et non négociables, à moins qu'ils portent sur des volumes très conséquents. Petit conseil de l'expert : " Demander à ce qu'elles soient sauvegardées tous les mois chez un tiers indépendant. " Toutefois, cela peut avoir un impact non négligeable sur le coût final.
User de solutions internes et externes : le bon compromis
" De plus en plus de PME fonctionnent aujourd'hui avec une IT interne et une IT dans le cloud. La proportion de la seconde devrait grandir sans jamais atteindre 100 % ; certaines applications n'étant, pour des raisons techniques ou réglementaires, pas éligibles ", rapporte Laurent Bernaille (D2SI). Naturellement, les données vouées à être consommées sur le Web se prêtent à être hébergées via le cloud, surtout si l'entreprise se prévaut d'une clientèle internationale.
" Rendre ses données accessibles partout dans le monde via son data center est complexe et coûteux. Avec le cloud, on bénéficie du réseau de distribution du fournisseur et de sa capacité à gérer une augmentation ou une baisse de trafic ", précise Laurent Bernaille.
Comparer les coûts des solutions sur leur cycle de vie
" Au-delà du coût, il faut analyser le type de coûts, ligne par ligne. La solution crée des besoins en contrôle de gestion qui n'existaient pas auparavant, explique Pierre Michaut. Cela va consister notamment à vérifier que l'on ne peut pas recourir à d'autres modèles de machines virtuelles moins gourmandes ou que certaines applications n'ont pas rencontré de bug. "
Rapatriement immédiat des données, risque qu'elles soient sans cesse déplacées voire perdues, suivi affiné des coûts, formation d'un ou plusieurs collaborateurs à ces solutions : autant d'éléments qui doivent être anticipés et mesurés. Et qui peuvent peser lourd dans la balance.