DossierCloud : quel impact pour la direction administrative et financière ?
1 - Passage au cloud : les avantages du mode Opex
Le cloud fait passer les entreprises d'un mode Capex à un mode Opex. Finis les investissements initiaux parfois lourds. Ce qui permet de lancer des projets informatiques en fonction des besoins de la société, même si la trésorerie ne suit pas.
SaaS, PaaS, IaaS... Le cloud prend diverses formes qui peuvent intéresser les entreprises. Le SaaS offre la possibilité d'avoir accès à des applications sans les installer chez soi ; le IaaS permet d'externaliser ses infrastructures informatiques ; tandis que le PaaS met à disposition des plateformes de développement.
En résumé, le cloud permet de se décharger des investissements informatiques : on n'achète ni machine ni logiciel, mais on verse un abonnement à son prestataire et, dans certains cas, on paie à l'utilisation. Une nouvelle façon de consommer l'informatique qui n'est pas sans impact financier, puisqu'on passe d'un mode Capex (capital expenditures, soit des dépenses d'investissement, inscrites à l'actif du bilan) à un mode Opex (operating expenses, soit les charges d'exploitation).
Pas d'investissement, plus de réactivité
Le principal avantage du cloud au niveau financier est de ne pas avoir à investir une grosse somme initiale pour son équipement informatique. " Aujourd'hui, si on se retrouve face à une problématique de renouvellement du parc informatique, on choisit d'externaliser parce que la trésorerie est tendue et que les entreprises n'ont pas les moyens d'investir ", observe Benoît Jacheet, Daf et fondateur de Solutions Daf.
La capacité d'emprunt reste intacte, ainsi que les fonds propres : les entreprises peuvent concentrer leurs dépenses sur leur coeur de métier et financer la R & D, ou encore embaucher du personnel. Ne pas avoir à investir une forte somme initiale permet aussi d'être plus rapide. " On échappe à un process budgétaire lourd ", précise Olivier Pochard, directeur du développement du FAI Nerim. Auparavant, il fallait prévoir ses projets informatiques à l'avance pour pouvoir inscrire leur coût au budget prévisionnel. Aujourd'hui, on peut les lancer en fonction de ses besoins.
Gagner en souplesse
Une réactivité qui permet de s'adapter facilement aux évolutions de l'entreprise. Ce qui est particulièrement intéressant pour les sociétés en croissance ou avec une activité saisonnière. " On n'est pas freiné lorsque l'on n'a pas prévu la taille des machines ", indique Renaud Brosse, cofondateur et associé de Timspirit, cabinet de conseil dédié à l'optimisation des performances des directions informatiques.
Attention, cependant, à bien prévoir ces évolutions dès la signature du contrat : les consommations "hors forfait" peuvent être très chères. " Il faut prévoir les pics d'utilisation ", conseille Olivier Grandjean, associé au sein de Weave, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle.
Un meilleur pilotage du budget
Autre avantage pour le Daf : la visibilité. Même s'il est possible de payer à la consommation, opter pour une solution par abonnement permet de mieux piloter son budget. " C'est moins hypothétique que le développement d'un logiciel dont les coûts ne sont, au final, jamais respectés ", témoigne Michel Weijl, Daf du fabricant de fil DMC (320 salariés, 60 millions d'euros de CA), qui héberge son logiciel Divalto chez Nerim.
Une meilleure visibilité mais aussi une meilleure prévisibilité. En effet, plus de coût de maintenance ni de mises à jour qui peuvent survenir de manière inopinée : leur prix est compris dans celui de l'abonnement.
Le cloud permet aussi un meilleur pilotage du budget grâce aux outils qui analysent les coûts par filiale, business unit, service, application, utilisateur... " Le cloud apporte un fort gain au niveau analytique et décisionnel ", avance Guillaume Lecerf, directeur commercial de VeePee, opérateur de services IP.