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La digitalisation serait-elle un vecteur de lutte contre la crise?

Existe-il une corrélation entre la digitalisation d'une économie et sa capacité de résistance au Covid-19 ? C'est bien ce que suggère la dernière étude d'Euler Hermès, qui propose de comparer la transformation digitale des pays avec leurs taux de croissance pendant la crise. Détails ci-après.

Publié par Marwa Nakib le - mis à jour à
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La digitalisation serait-elle un vecteur de lutte contre la crise?

Pendant la crise sanitaire, la transformation digitale a joué un rôle important dans l'adaptation des économies : elle a aidé les États à être plus efficaces dans leur lutte contre l'épidémie (via les applications mobiles pour tracer le virus, les plateformes en ligne d'accès aux aides publiques, ...). Quant aux entreprises, qui ont dû repenser leurs modes de fonctionnement et de communication, elles ont recours à des solutions digitales comme le télétravail, les ventes à distance, ou les visioconférences.

Cela veut-il dire pour autant que les économies plus digitalisées étaient mieux armées face à la crise du Covid? Pour le savoir, Euler Hermès a conduit une étude*, évaluant l'agilité digitale des pays selon 5 critères : leur réglementation et l'environnement des affaires, leur système éducatif et dispositifs de recherche, leur connectivité, leurs infrastructures logistiques, et la taille de leur marché, et développant ainsi un Indice d'Agilité Digitale (IAD) pour chacun des pays.

Cet indice, mesurant la capacité des pays à entreprendre leur transformation digitale et fournir à leurs entreprises un environnement propice à cette transformation, a ensuite été comparé avec la performance économique des pays en 2020. Euler Hermès a pu ainsi établir une corrélation entre l'avancement digital des pays et leur capacité à absorber le choc de la crise.

Leadership américain, progression chinoise et disparités européennes

L'étude a démontré que les États-Unis sont les champions de la transformation digitale, bénéficiant d'un marché imposant de par sa taille, d'un système éducatif et dispositifs de recherches solides, et d'un environnement des affaires et d'une réglementation favorables au développement digital.

Figurent aussi parmi les leaders de transformation digitale, la Chine, qui se classe en 4ème place, ainsi que l'ensemble de la région Asie-Pacifique, dont les 6 pays offrent des environnements digitaux intéressants à leurs entreprises.

Du côté de l'Union Européenne par contre, des écarts et des disparités existent entre les niveaux de digitalisation des pays. Parmi les pays champions de l'UE qui ont réussi à se positionner dans le top 15 de l'IAD nous citons le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède.

Cap sur la France : une progression continue

La France a progressé au classement de l'IAD par rapport aux années précédentes, grâce à une amélioration continue de l'environnement digital offert aux entreprises.

Elle a fait cette année son entrée dans le top 15, à la 15ème place, et se positionne aussi en 6ème place à l'échelle de l'UE. Et bien qu'elle n'ait pas encore atteint le niveau des pays les plus développés en matière d'environnement digital, elle ne cesse de s'en rapprocher : "la France offre à ses entreprises des conditions de développement digital plus intéressantes d'année en année. Cette année, ce sont les investissements en matière de système éducatif et de dispositifs de recherches qui ont fait la différence [...] et favorisé une amélioration durable de l'écosystème digital fourni aux entreprises, et un accroissement de leur capacité d'innovation", précise Alexis Garatti, Directeur des recherches économiques chez Euler Hermès.

L'étude conclut que les entreprises les plus digitalisées ont subi un impact moins fort sur leurs chaînes de valeur que les entreprises les moins digitalisées : "la crise ayant perturbé les chaînes de valeur et la demande à l'échelle mondiale, les entreprises les plus digitalisées y étaient mieux préparées, ayant eu moins besoin d'y adapter leur fonctionnement et leur production", déclare Alexis Garatti.

*Étude menée courant 2020 auprès de 1200 entreprises américaines, britanniques, françaises, allemandes et italiennes, dans 78 pays.

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