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Gestion de flotte : véhicule électrique, la "bonne affaire" de 2021 ?

En quelques mois, le marché des véhicules électriques s'est enrichi dans tous les segments : berlines, SUV et même utilitaires. Quant aux primes gouvernementales et aux exonérations fiscales, elles n'ont jamais été aussi incitatives. De quoi rendre ces véhicules compétitifs ?

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Gestion de flotte : véhicule électrique, la 'bonne affaire' de 2021 ?

Dans son rapport "Mobility Insights", LeasePlan a identifié trois motivations des conducteurs pour passer à l'électrique. L'une est écologique (40 % citent les émissions de CO2), les deux autres sont financières : des coûts de fonctionnement faibles (évoqués dans 35 % des réponses) ainsi que des primes et des avantages fiscaux (33 %). A l'inverse 57 % des conducteurs interrogés par ce loueur sont freinés par le prix d'achat. D'autant que l'autonomie reste plus réduite qu'à bord d'un véhicule thermique (34 % le déplorent). Par conséquent, l'intégration en parc de modèles électriques nécessite un calcul au cas par cas. " Alors que dans les grands groupes, l'électrification des flottes est un sujet dédié, elle est abordée par les ETI dans le cadre des renouvellements de véhicules ", observe Chloé Monthieu, experte flotte automobile au sein du cabinet EPSA.

Le fleeter Fatec Group confirme la nécessité d'étudier la bascule du thermique vers l'électrique avant chaque renouvellement. Comme l'explique son président, Théophane Courau, " La politique commerciale des constructeurs compte beaucoup pour les véhicules électriques or les valeurs de marché ne sont pas stabilisées donc nous faisons des benchmarks régulièrement. " Illustration de cette volatilité du marché avec le plan de relance de l'État qui a réservé le bonus maximal de 5 000 euros pour les entreprises à des modèles dont le prix d'achat est inférieur à 45 000 euros. Une décision qui a fait décrocher le marché comme chez Tesla où la version d'entrée de gamme de la Model 3 est passée de 49 990 à 43 800 euros (hors bonus) depuis le mois de janvier 2021. Dans son sillage, d'autres constructeurs se sont repositionnés, comme Volkswagen avec sa compacte ID3. Sous la première version dotée d'une batterie de 58 kWh (facturée 36 900 euros hors bonus), la marque allemande a introduit une entrée de gamme, 3 000 euros moins chère (d'une puissance équivalente mais dont la batterie a été ramenée à 45 kWh).

Une compétitivité en devenir

" Aujourd'hui, le TCO d'un véhicule électrique peut être un peu moins élevé que celui d'un thermique ", reconnaît Gérard de Chalonge, directeur commercial et marketing d'Athlon France. Mais cette équation se vérifie uniquement pour certains usages, principalement avec des citadines ou des compactes sur des parcours urbains ou péri-urbains. Pour les gros rouleurs, une alternative au diesel techniquement convaincante existe désormais avec des berlines ou des SUV dotés d'une autonomie supérieure à 500 kilomètres mais encore chers. " Aujourd'hui, il existe de très beaux produits mais il faut accepter un effort sur le prix ou sur l'autonomie ", avertit Théophane Courau. Illustration avec deux SUV premium de puissance équivalente : l'Audi e-tron 50 (100 % électrique) et la DS7 Crossback E-tense (hybride essence). " Le TCO de l'e-tron est d'environ 1 300 euros alors que celui de la DS7 est de l'ordre de 1 000 euros soit un écart de budget de plus de 25 % ", pointe le dirigeant de Fatec Group. Bref, une comparaison qui tourne encore à l'avantage des hybrides et des thermiques dans cette gamme. " Le rendement économique d'une voiture électrique se situe à 140 000 kilomètres, un kilométrage qui n'est jamais atteint en location ", soulignait Bertrand de la Villéon, associé chez Eurogroup Consulting lors d'une table-ronde organisée le 20 octobre dernier par Arval Mobility Observatory. L'expert ajoutant toutefois que cet équilibre devrait évoluer sous l'effet d'une diminution de moitié du coût des batteries, attendue d'ici 2030. Un autre signal positif, à effet immédiat, concerne le soutien qu'apportent désormais les loueurs à ce type de véhicules. Une preuve qu'ils croient à l'avenir des modèles actuels sur le marché de l'occasion, dans trois ou quatre ans. " Les loueurs prennent le même risque que pour des thermiques avec des valeurs résiduelles de l'ordre de 48 % dans le cadre de contrats de 36 mois et 90 000 kilomètres ", affirme Théophane Courau. Le dernier bilan annuel publié par le syndicat, SesamLLD, montre d'ailleurs que cette offre est en plein essor avec une multiplication par quatre du nombre des VP à batteries immatriculés en 2020.

Investir dans des bornes...ou pas

Cependant, certains coûts annexes peuvent faire pencher la balance, tels que l'investissement dans des bornes de recharge. Heureusement, des solutions hors Capex apparaissent, comme chez Athlon avec "E-Mobility", une offre proposée en partenariat avec NewMotion depuis octobre 2020. " Il s'agit d'un package incluant le loyer du véhicule électrique et le financement de l'installation d'une borne au domicile du collaborateur. Celle-ci lui sera cédée pour un euro à l'issue du contrat ", explique Gérard de Chalonge. En outre, les bénéficiaires ont accès aux 165 000 points de charge répertoriés par NewMotion. L'accès à des bornes publiques peut d'ailleurs être l'unique solution de recharge pour certaines entreprises. " Cette solution fonctionne pour des ETI qui ont un parc de 50 à 100 véhicules. Un système d'autopartage pour les déplacements professionnels et personnels, et la mise en place d'une offre de private leasing peuvent être des solutions alternatives pour des collaborateurs n'ayant pas accès à un véhicule de fonction ", ajoute Chloé Monthieu.

Un horizon fiscal dans le brouillard

Dernier écueil : comment amortir le coût de l'électrification d'une flotte dans un contexte fiscal mouvant ? Dans son "Guide de la fiscalité 2021", Athlon rappelle que le bonus écologique a diminué à 4 000 € au 1er juillet 2021 puis diminuera à 3 000 € au1er janvier 2022. Plus question non plus d'obtenir une prime à la conversion depuis le 1er juillet 2021. Quant à l'exonération de taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA), elle n'est confirmée que jusqu'en 2023. D'autres mesures incitatives, en revanche, semblent pérennes : une exonération de TVS, un plafond des amortissements non déductibles (AND) relevé à 30 000 euros (avec la possibilité d'amortir la batterie à condition qu'elle soit facturée séparément). Quant au calcul de l'avantage en nature (AEN) que procure un véhicule électrique, il intègre un abattement de 50 %, dans la limite de 1 800 euros, et il exclut de l'assiette l'électricité consommée. Reste que la comparaison avec les véhicules thermiques devra être recalculée à chaque renouvellement pour tenir compte des évolutions annoncées jusqu'en 2023 : durcissement du malus, nouveau barème au gramme de la TVS, ou encore introduction d'un malus au poids qui frappera les thermiques de plus de 1 800 kg. De quoi redonner de la compétitivité aux électriques, notamment certains SUV dont les tarifs font figure d'épouvantail pour nombre d'entreprises.


Focus

Ecologique, l'électrique ?

A cette question posée lors d'un atelier par Arval Mobility Observatory, Bertrand de la Villéon, associé chez Eurogroup Consulting répond en deux temps. A l'usage, l'électrique l'emporte sur le thermique puisqu'il n'émet pas de CO2. Cependant, une analyse exhaustive doit intégrer la production de l'électricité consommée donc le mix énergétique (plus favorable si l'énergie est d'origine renouvelable). Quant à la production du véhicule, elle avantage le thermique car aucune batterie ne voyage d'Asie jusqu'aux usines européennes. Sans compter une exploitation de ressources naturelles rares, telles que le lithium, le cobalt ou le nickel.



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