Compagnie des Alpes s'est converti au Neu CP
A l'occasion des Journées de l'AFTE, Arnaud Winkelman, directeur adjoint financements et trésorerie de la Compagnie des Alpes, est venu partager son expérience autour du Neu CP. Un financement compétitif mais dont la mise en place n'est pas toujours simple, surtout pour les petites structures.
Compagnie des Alpes, groupe dédié aux loisirs (domaines skiables et parcs de loisirs), avait du mal à optimiser ses charges financières à court terme à cause des taux négatifs. "Nous souhaitions également nous ouvrir à de nouveaux outils de financements", explique Arnaud Winkelman, directeur adjoint financements et trésorerie de la Compagnie des Alpes. Le groupe opte donc pour le Neu CP (Negotiable EUropean Commercial Paper), des titres de créances qui remplacent les Billets de Trésorerie (BT) et les Certificats de Dépôts négociables (CDN) : une première émission a eu lieu le 12 février 2019, pour un montant de 240 millions d'euros.
Flexibilité et simplicité contractuelle
Arnaud Winkelman apprécie la flexibilité du Neu CP. "On peut faire de la valeur jour, j+1 et j+2, rapporte-t-il. Des financements court terme peuvent donc être rapidement mobilisés, ce qui peut être intéressant dans le cas d'une acquisition, par exemple, le temps que le financement bancaire se mette en place."
Autre aspect du Neu CP qu'apprécie le directeur adjoint financements et trésorerie: sa simplicité d'un point de vue contractuel. "Il n'y a par exemple pas de covenants", indique-t-il. Par ailleurs, il n'y pas de road shows à organiser auprès des investisseurs.
Le Neu CP peut aussi permettre aux entreprises émettrices de se faire connaître du marché, des investisseurs. Un aspect apprécié par les ETI moins connues que les grands groupes.
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Lignes d'amorçage obligatoires
Malgré ces avantages, Arnaud Winkelman met en garde sur certains points. "Des lignes d'amorçages ont dû être mises en place le temps que le Neu CP soit émis", raconte-t-il. La Compagnie des Alpes a d'ailleurs travaillé pour cette opération avec son pool bancaire habituel, ce qui était confortable car les établissements connaissaient déjà bien l'entreprise.
Le directeur adjoint financements et trésorerie pense par ailleurs que l'émission n'aurait pas pu se faire sans la garantie de la maison-mère cotée. Il s'agit donc encore d'un financement réservé à des structures connues et reconnues.
Difficile calcul du prix d'émission
Cela est d'autant plus vrai que les petites structures doivent réussir à faire comprendre leurs spécificités au marché. Surtout, c'est à l'entreprise émettrice de déterminer un prix d'émission, ce qui n'est pas évident. "Certains investisseurs avaient une vision très bonne de notre risque car ils prenaient en compte le fait que la CDC nous soutenait. D'autres n'en tenaient pas compte. Nous avons donc décidé du prix en tâtonnant. Cela nous a pris un mois", raconte Arnaud Winkelman.
Malgré ces inconvénients, Arnaud Wibkelman est content d'avoir opté pour ce financement. "Une fois mis en place, il est facile à gérer, offre une bonne visibilité et est très compétitif", résume-t-il. A étudier, donc, au cas par cas.
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