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Valorisation

Les établissements bancaires sont également devenus des partenaires non négligeables. " Plusieurs dirigeants que j'ai pu accompagner avaient pour volonté de réaliser une levée de fonds, mais ils se sont aperçus qu'une partie de l'argent pouvait être mobilisée au travers de dette bancaire. C'est assez nouveau. Jusqu'à très peu, les banques ne finançaient que les investissements matériels. De nombreuses banques françaises ont depuis créé leurs propres offres pour soutenir et accompagner les start-up dès leur démarrage en accordant des prêts, qui cumulés avec d'autres financements, peuvent flirter avec le million d'euros. A condition toutefois d'avoir un beau projet innovant et un potentiel marché avéré ", confie Régine Feraud.

L'intérêt de financer avec du non-dilutif est ainsi de permettre à la start-up de construire ses actifs, de finaliser sa R&D, de commencer à livrer des clients et donc augmenter sa valorisation potentielle pour de futures levées de fonds. " Dès lors qu'une société est rentable et qu'elle dispose d'une clientèle fidèle, alors elle peut prétendre à la recherche de capitaux externes dans de meilleures conditions. Dans ce cas précis, la levée de fonds va permettre aux dirigeants d'accélérer à l'international. Une démarche qui demande beaucoup de cash ", assure la fondatrice du cabinet Inno Fy.

Ainsi, créée en 2009, Théodo, qui accompagne les grands groupes et les PME dans leur transformation numérique, a mis près de 10 ans avant de financer son développement par le biais d'une levée de fonds. Cela ne l'a pas empêchée d'enregistrer une croissance moyenne annuelle de ses revenus de l'ordre de 70%. Après avoir fonctionné sans investisseurs, Alexandre Berriche pourrait aussi recourir à des capitaux externes : " Si demain, nous nous associons avec un fonds, ce sera pour accélérer, pour aller à l'international par exemple. " En attendant, le cofondateur de Fleet préfère gérer sa start-up en bon père de famille.

Témoignage

" Une pression financière qui conduit à l'échec "

Guillaume Moubeche, CEO de Lemlist

Il n'est pas indispensable de lever des fonds pour se développer. C'est ce qu'a voulu prouver Guillaume Moubeche, CEO et cofondateur de Lemlist, spécialisé dans le mailing ciblé. Cet entrepreneur de 29 ans s'est lancé dans une levée de fonds pour au final dire " non " aux investisseurs. Un principal objectif à cette démarche : sensibiliser les entrepreneurs. " Je vois trop de personnes passer du temps à essayer de lever des fonds alors qu'ils n'ont pas encore de clients. La réussite est justement d'apporter en premier lieu de la valeur à ses clients, explique Guillaume Moubeche, qui a créé en 2018 sa start-up avec 1000 euros de capital. Se lancer dans une levée de fonds n'est pas anodin. Les fonds attendent du rendement. Cette pression financière conduit à l'échec de 8 entreprises sur 10. On l'oublie trop souvent ". Il a ainsi refusé avec ses deux associés, François et Vianney Lecroart, deux offres. Une première d'un fonds de VC de 20 millions d'euros, qui aurait valorisé sa société 100 millions d'euros. Et une seconde plus folle d'un fonds de private equity de 30 millions de dollars. Un choix pas si évident à prendre. " Nous aurions pu avoir 5 millions de dollars sur chacun de nos comptes bancaires. Mes associés fondent leur famille. Cela aurait pu changer le cours de nos vies ", reconnaît le dirigeant. La start-up qui réalise 500% de croissance par an a pour ambition de devenir une licorne sans avoir eu à lever un euro, en gardant comme seule source de financement l'argent de ses clients.


Lemlist
Solutions de mailings
Lille (Nord)
Guillaume Moubeche, président, 29 ans, François Lecroart, directeur général, 38 ans, Vianney Lecroart, directeur général, 45 ans
SAS > Création en 2018 >35 salariés
CA 2020 : 4 M€

Mallory Lalanne

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