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Finance d'entreprise : la pénurie de profils techniques fait grimper les rémunérations

Selon Robert Half, 84 % des Daf éprouvent des difficultés à trouver des collaborateurs compétents sur le marché. Un contexte favorable aux profils rares qui disposent à la fois de la maîtrise technique et de la dimension managériale.

Publié par Yann Petiteaux le - mis à jour à
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Finance d'entreprise : la pénurie de profils techniques fait grimper les rémunérations

Un " mouton à cinq pattes " qui cumule maîtrise technique, compétence linguistique (au moins l'anglais) et talent managérial. C'est le portrait-robot du collaborateur activement recherché par les entreprises dans le domaine de la finance et la comptabilité. Une denrée rare. " Les profils les plus compétents pour accompagner [les entreprises] ne sont ni forcément nombreux, ni disponibles ", souligne la dernière étude de rémunérations du cabinet Robert Half. D'ailleurs, " 84 % des Daf estiment qu'il est difficile de trouver des collaborateurs financiers et comptables compétents sur le marché actuel ".

Haut degré d'exigence

Durablement porteur, le marché de l'emploi dans les métiers de la finance d'entreprise est principalement un marché de remplacement aujourd'hui mature. " Dans le cadre d'un remplacement, on va chercher avant tout des profils qui aiment le projet de l'entreprise, le management, la conduite du changement, et pas seulement des compétences techniques ", constate Sylvie Haldi, manager finance d'entreprise chez Robert Half. Selon le cabinet, les candidats les plus adaptables et immédiatement opérationnels bénéficient souvent de plusieurs propositions.

Ce très haut degré d'exigence des entreprises se paie. Ainsi, les rémunérations brutes annuelles en finance et comptabilité ont progressé en moyenne de 1,7 % en un an (+ 2 % dans les métiers du secteur juridique, fiscal et RH). Une embellie toutefois moindre que dans les métiers du digital et des SI (+ 2,9 %).

Managers d'hommes et de projets

Certains métiers de la finance d'entreprise ont enregistré une belle progression. C'est le cas du directeur / responsable du contrôle de gestion, dont la rémunération fixe a bondi de 6,6 % en un an. " C'est comme pour le poste de directeur comptable, on a besoin de professionnels avec une dimension business forte, un interlocuteur qui soit pertinent pour les directions de filiales ou la direction générale du groupe, analyse Sylvie Haldi. Les entreprises recherchent à ce niveau des managers d'hommes et de projets. " Selon l'étude de Robert Half, la rémunération du directeur comptable ayant sous ses ordres 10 à 20 collaborateurs a augmenté de 4,5 %. La rareté se paie aussi pour des profils techniques tels que responsable des fusions-acquisitions (+ 9,1 % pour 3 à 5 ans d'ancienneté) et trésorier (+ 8 % pour 5 à 10 ans d'ancienneté). La rémunération du Daf a progressé pour sa part de 2,5 à 3,3 % en fonction de la taille de l'entreprise (de 50 M€ à 1 Md€ de CA).

Performance RH

Du côté du social aussi les entreprises cherchent à traquer et fidéliser les bons éléments. Le gestionnaire de paie avec plus de cinq ans d'expérience a vu sa rémunération augmenter en moyenne de 3,4 %. " Ce sont des profils pénuriques de très haut niveau car ils doivent être à l'aise avec le SI, en veille constante vis-à-vis des dispositions légales en vigueur et avoir une approche de gestionnaire, énumère Sophie Hauret, manager juridique, fiscal et RH chez Robert Half. S'ils veulent gagner en employabilité, ces profils doivent monter en compétence en matière de contrôle de gestion sociale et de rémunération. Aujourd'hui, les entreprises veulent des professionnels qui soient des business partners, capables de développer la marque employeur et améliorer la performance RH. "

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