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Les ETI françaises résilientes face aux crises

L'étude annuelle de l'association ATH montre que les ETI françaises ont redressé la barre en 2022 et ont affiché une hausse de leur chiffre d'affaires et de leur rentabilité. Le bilan semble en revanche plus mitigé pour 2023, avec un nombre de défaillances qui progresse alors que la rentabilité s'érode.

Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
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Positive thinking and resilience business concept with a person on a floating an
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Malgré de nombreuses turbulences, les ETI françaises gardent le cap ! Selon l'étude annuelle* de l'Association technique des cabinets d'audit et d'expertise comptable (ATH), les ETI ont connu en 2022 un rebond de leur activité de 13 % par rapport à 2021, et de 19 % par rapport à 2018. L'an dernier, elles ont affiché un chiffre d'affaires cumulé de 765 Mrds €. "Tous les secteurs ont enregistré une bonne performance en 2022 et 2021, après l'infléchissement de 2020 lié au Covid, et ont dépassé les niveaux de 2018", souligne François Aupic, rédacteur de l'étude et associé et expert-comptable au sein de RSM France. Et ce, malgré la crise ukrainienne et les hausses des coûts de l'énergie et des matières premières. "Cela a surtout impacté le secteur de l'industrie mais les entreprises ont réussi à se maintenir et à adapter leur organisation en conséquence. Nous nous attendions à une dégradation plus forte", commente François Aupic.

Ces bonnes performances se sont retranscrites sur la rentabilité. En 2022, l'excédent brut d'exploitation (EBE ou Ebitda) moyen des sociétés ayant participé à l'étude a atteint 14,2 M€, contre 8,6 M€ en 2020. Le ratio EBE/CA moyen s'est, lui, maintenu au-dessus de 6 % soit un niveau supérieur à celui d'avant crise.

Une baisse de la rentabilité début 2023

Pour l'année 2023, le bilan semble plus mitigé. Si le premier semestre est resté dynamique, avec une activité des entreprises supérieure de 4 % par rapport à la même période en 2022, le taux de rentabilité (14 %) a baissé de 1 point par rapport à 2022. Par ailleurs, le nombre de défaillances grimpe en flèche. Depuis le début de l'année (sur 9 mois glissés), 41 000 défaillances ont été recensées. Selon les projections, ce nombre devrait atteindre 55 000 d'ici la fin de l'année. Près de 11 000 procédures ont été initiées au 3e trimestre 2023, soit une hausse de 23 % par rapport au 3e trimestre 2022. Le nombre de défaillances reste cependant inférieur au niveau moyen enregistré sur la période 2010-2019 (59 342) et traduit un effet de rattrapage en lien avec les mesures publiques de soutien en trésorerie déployée durant le Covid.

L'immobilier et la construction en difficulté

"Plusieurs secteurs rencontrent actuellement des difficultés et sont pénalisés par la hausse des taux d'intérêts, comme l'immobilier et la construction", constate François Aupic. D'autres facteurs impactent également les entreprises, comme les hausses de coût de la masse salariale, les prix élevés de l'énergie ou encore les pénuries de main d'oeuvre. Résultat : la confiance des entreprises pourrait se dégrader. "Les dirigeants d'entreprises semblent moins optimistes pour 2024, par rapport à 2022 et 2023. Néanmoins, la France va accueillir les Jeux Olympiques l'an prochain et la dynamique embarquée devrait profiter à une partie de l'économie française", indique François Aupic.

*L'étude d'ATH porte sur 3 354 ETI issues des secteurs du BTP, du commerce, de l'industrie et des services. Elles représentent un chiffre d'affaires cumulé de 765 milliards d'euros. Les données sont issues de la base de données Diane disponibles et exploitables à la date du 30 septembre 2023.

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