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Droit à la déconnexion : stop à l'infantilisation !

Le droit à la déconnexion est inscrit dans la loi du travail qui est entrée en vigueur au 1er Janvier. Pascal Grémiaux, PDG et fondateur d'Eurécia, déplore une disposition bancale, malhabile et correspondant assez peu aux exigences de flexibilité des entreprises et des collaborateurs !

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Droit à la déconnexion : stop à l'infantilisation !

Entré en vigueur le 1er janvier dans le cadre de la loi travail, le droit à la déconnexion est censé assurer aux salariés un réel temps de repos et de congés, ainsi qu'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Si les intentions sont bonnes, Pascal Grémiaux, PDG d'Eurécia, société éditrice de logiciels de gestion des ressources humaines et de management, ne décolère pas face à cette nouvelle disposition qui, selon lui, "infantilise le monde de l'entreprise". Pour ce chef d'entreprise, la principale erreur, c'est "de présupposer que le travail soit nécessairement une souffrance, un renoncement et in fine, un espace qui se résume à une lutte entre employeurs et salariés". Pourtant, le dirigeant reconnaît les bonnes intentions de cette disposition. "Le droit à la déconnexion sensibilise l'opinion, les patrons et les collaborateurs à la problématique de l'hyper connexion mais celle-ci est autant un problème personnel que professionnel !" Fallait-il pour autant légiférer, écrire dans la loi des dispositions contraignantes, ouvrant la voie à des procédures ? Pascal Grémiaux est plus critique... "Cette nouvelle disposition me paraît être une contradiction car les nouvelles technologies permettent aux entreprises, notamment avec le télétravail, d'offrir davantage de flexibilité aux collaborateurs qui, désormais, peuvent travailler comme ils veulent, où ils veulent, et quand ils veulent..." Avec le droit à la déconnexion, l'activité est bornée dans des plages horaires qui ne correspondent pas nécessairement aux réalités des collaborateurs. "Le droit à la déconnexion me paraît par ailleurs assez hypocrite, confie l'observateur, car il focalise l'attention sur l'e-mail et les échanges avec l'entreprise. Mais le salarié peut fort bien continuer de travailler de chez lui sur des dossiers, des présentations... Dès lors, où est le repos ?"

Décrochage, déconnexion : une question de méthode

"Considérer qu'il faille "forcer" à la déconnexion revient à renoncer de faire confiance, analyse Pascal Grémiaux. Dans une très large majorité d'entreprises, le dialogue social est d'excellente qualité, et une fois encore on impose un carcan pour réglementer des comportements qui s'organisent naturellement dans la majorité des cas." Toutefois, le chef d'entreprise ne sombre pas dans l'angélisme : "il peut y avoir des abus, évidemment, et c'est pourquoi il faut faire évoluer les mentalités, aider les directions générales et le management intermédiaire à miser davantage sur une politique d'objectifs, de résultats et non de présence ". Dans un contexte économique toujours en tension,face à une concurrence internationale toujours plus acharnée, les entreprises ont besoin tout à la fois de flexibilité et de productivité. "L'intérêt de tous, et d'abord du chef d'entreprise, conclut Pascal Grémiaux, c'est le bien-être de ses collaborateurs, peu importent les plages horaires, le cadre ou la façon de remplir les missions... Efficacité, liberté, confiance, ces valeurs doivent animer le monde de l'entreprise et non la lutte des classes !"

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