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Trophées 2022 - Des Daf super héros ?

A quelques semaines de la remise de prix du Daf de l'année 2022, les candidats se sont réunis lors d'une matinée de networking. L'occasion de faire connaissance et d'échanger sur les sujets brûlants du moment à savoir la gestion de crise et la RSE.

Publié par Florian Langlois le | Mis à jour le
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Trophées 2022 - Des Daf super héros ?

A l'occasion d'un petit déjeuner organisé par la rédaction dans le cadre des Trophées Daf magazine afin de permettre aux candidats en lice de faire connaissance, huit des dix candidats de la promotion 2022 ont pu discuter des différents sujets et problématiques qu'ils rencontrent actuellement.

Presque immédiatement la question de la RSE s'est invitée dans les échanges. « La partie financière ne peut plus être le seul objectif, avance Mathieu Cathelinais, Daf de CETIH, une entreprise à mission. Pour que la performance de l'entreprise soit globale, elle doit être sociale, environnementale et sociétale. A la finance nous avons donc créé une matrice de contribution qui répertorie des indicateurs qui concernent le social, l'environnement et la création de valeur. Ma motivation vient de là. Ces convictions donnent également une force supplémentaire lorsque nous devons affronter une crise. »

Une idée reprise par bon nombre de Daf présents. « Les entreprises ont un devoir de responsabilité. Les directeurs financiers doivent forcément y contribuer. Ce genre de projets peut causer des réticences parce qu'à un instant T, cette transformation peut provoquer un surcoût ou une remise en question de nos indicateurs financiers mais il est évident qu'il faut le faire, » appuie Hanh Guzelian, directrice financière de Linxens. « De notre côté, nous sommes en plein audit RSE, décrit Mélanie di Prima, Daf de DFM. Nous voulons prendre en compte le social en plus du développement durable. »

Pour sa part, Béatrice Fayolle, Daf de SBT Humans Matter, a réussi à convaincre son entreprise de changer de locaux, pour faire face à la hausse récente du prix de l'énergie. « Nous avons fait une offre pour emménager dans de plus petits locaux, à Clichy et non plus à Paris. Cela nous ferait économiser la moitié de notre budget actuel. L'autre moitié pourrait alors très bien être consacrée au fait de se libérer une demi-journée par semaine pour s'investir auprès d'associations locales. Cela aurait alors vraiment un impact pour la commune et ses habitants. Sans réduire ou augmenter un budget, il suffit parfois de déconstruire un coût pour le reconstruire avec une logique d'impact. Aujourd'hui, nous faisons face à une crise énergétique, demain cette crise pourrait être alimentaire, et après-demain liée à l'eau. »

Les Daf, de plus en plus multitâche

En creux on comprend que leur rôle en tant que Daf au sein de leurs organisations ne cesse de se diversifier et leur périmètre de s'étendre. « Mon métier évolue constamment. Je suis un financier, j'adore les chiffres, mais aujourd'hui mon rôle va bien au-delà de cela, rapporte Xavier Cruchet, directeur financier de la coopérative laitière Prospérité fermière Ingredia. J'ai dû appréhender des sujets plus ou moins lointains de mon pérmiètre financier primaire et acquérir de nouvelles compétences. Par exemple, j'ai appris à communiquer. En ce moment, avec l'inflation, j'apprends à acheter de l'énergie, ce que je ne savais pas faire avant. Tout un tas de choses qui n'étaient pas mon métier à la base. »

Outre les aspects opérationnels, les Daf ont aussi un rôle de co-pilote auprès du dirigeant et de capitaine auprès de leurs équipes comme le rappelle Thierry Sar, Daf de Finnegan. « En tant que Daf, il est important de rassurer vos dirigeants sur le fait d'avoir des données fiables, ils vous attendent sur ce point-là. Il faut de la visibilité et avoir la maitrise de ses prévisions, ce qui est loin d'être évident. L'autre défi actuel est de garder ses équipes. S'entourer d'une bonne équipe et réussir à la garder est aussi ma priorité. Je veille à faire évoluer mes équipes, à donner un sens à leurs carrières. Si vous donnez à vos équipes plus de temps de réflexion et moins de collecte, c'est aussi une façon de les motiver. » Sans oublier le rôle transverse du Daf, véritable business partner. « Il faut qu'on développe cette capacité cognitive de travailler avec tout le monde, » complète Béatrice Fayolle.

La sobriété, au coeur des problématiques

Interrogés sur la question de la sobriété, tous les candidats ont reconnu qu'il s'agissait là du très gros sujet du moment. « La sobriété dépasse la RSE. C'est un sujet qu'on a mis dès le début au centre de nos enjeux. Pour que la technologie soit efficiente, il faut qu'elle soit sobre. On a fait passer cette idée dans l'ADN de la société. La sobriété se ressent dans toutes les décisions que l'on prend au quotidien, dans cette idée de faire un arbitrage sur chaque action, » décrit Maxime Cordonnier, Daf de la greentech Afyren.

« La sobriété revient à faire autant ou plus avec moins. Nous essayons de faire mieux avec moins, parce que le toujours plus n'est pas forcément la solution, » affirme Mathieu Cathelinais. Cette idée de sobriété peut amener à se réinterroger sur son business model. « Si on veut un modèle sobre, on peut se dire par exemple que l'on va augmenter la durée de vie de nos produits. Cela veut dire impacter les ventes de demain. Il faut être prêt à réfléchir à ce que cela engage vraiment, » poursuit le Daf de CETIH.

Pour Xavier Cruchet, la sobriété passe par la mutualisation, notamment sur la question de l'énergie. « Il est important de partager ses problématiques. Aujourd'hui, on nous a proposé de voir s'il était possible de mutualiser notre énergie, une solution que l'on ne nous aurait jamais présenté avant. »

Et même dans des secteurs où cette notion de sobriété est plus compliquée à mettre en place, les Daf se mettent en ordre de marche pour tenter d'effectuer cette transition vers un business plus sobre. « J'ai mis un place un process d'achat qui inclut un comité green où l'on vérifie l'empreinte carbone de nos prestataires avant de travailler avec eux, détaille Chloé Giraut, Daf de Pigment, une solution logicielle de planification financière. On essaie d'apprendre à nos clients les bonnes pratiques, notamment le fait de compresser leurs données ».

Ces mesures sont mises en place en attendant d'instaurer des actions avec un impact plus important. « Nous avons installé au sein de notre entreprise la fresque du climat, afin de voir les deux ou trois gros engagements que nous allons prendre, » poursuit Chloé Giraut. En attendant, cette volonté se traduit par des petits gestes au quotidien. Le constat est le même pour Mélanie di Prima : « nous avons à coeur de travailler avec des fournisseurs qui répondent à ces questions de sobriété. On essaie aussi de donner de la valeur, en redonnant par exemple une seconde vie aux machines que l'on utilise. » Autant de grands défis à relever pour les candidats de la promotion 2022.

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