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[Sondage] CAC, EC et autres conseils : les attentes des Daf convergent vers la pluridisciplinarité

L'édition 2015 de l'étude annuelle menée par DAF Magazine et le cabinet Day One révèle une exigence accrue de la part des CFO vis-à-vis des professionnels du chiffre, qu'ils soient experts-comptables, commissaires aux comptes ou conseils financiers mandatés pour des missions exceptionnelles.

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[Sondage] CAC, EC et autres conseils : les attentes des Daf convergent vers la pluridisciplinarité

Expertise pointue et pluridisciplinarité pour le conseil financier, veille normative et industrialisation du process pour le Cac, décryptage de l'environnement fiscal et réactivité au quotidien pour l'expert-comptable: telles sont les grandes lignes des attentes des Daf vis-à-vis des rôles distincts qu'ils attribuent à leurs professionnels du chiffre, avec parfois des demandes un peu contradictoires, comme le résume avec ironie Olivier Peronnet, associé fondateur de Finexsi: "Les clients sont un peu schizophrènes en exigeant à la fois la réactivité du conseil et la crédibilité de l'audit."

De fait, la complexité des situations que doivent parfois gérer les directeurs financiers des PME-ETI nécessite des compétences multidimensionnelles à la fois pointues et transversales.


Missions commando pour les conseils financiers

Pour cela, ils font de plus en plus appel à des corps d'élite rodés aux missions commando. Même si cela reste exceptionnel pour les Daf de PME interrogés dans notre étude, dont plus de la moitié n'a encore jamais fait appel à des conseils financiers. Pour l'autre moitié, le trio de tête des prestations sollicitées par les CFO interrogés en 2015 est le même que pour l'édition précédente mais dans un ordre inversé. Cette année, les due diligences d'acquisition arrivent en tête du classement, puisque 37% des Daf y ont eu recours, toutes tailles d'entreprise confondues, reflet logique de la dynamique exceptionnelle qu'a connue le M&A, ces deux dernières années. Viennent ensuite l'évaluation et l'expertise indépendante, qui ont concerné 30% des sondés, et le commissariat aux apports et à la fusion au troisième rang, avec 27% des réponses.

Bien évidemment, plus la société grossit, plus les situations exceptionnelles nécessitant l'intervention d'un conseil financier sont nombreuses. Ainsi, quasiment les deux tiers des Daf dont les entreprises réalisent un chiffre d'affaires supérieur à 100 M€ se sont fait accompagner par un conseil financier pour du commissariat aux apports et à la fusion. Cette année, l'étude a affiné un peu plus les critères de sélection de ces conseils haut de gamme qui se révèlent très différents de ceux qui régissent le choix du commissaire aux comptes, garant du respect des normes, et de l'expert-comptable, compagnon du quotidien. Les deux principaux critères de choix d'un conseil financier sont la multicompétence des équipes et l'expertise sectorielle, loin devant le prix, qui arrive en troisième position. " Ces critères s'expliquent parfaitement par la nécessité de faire du sur-mesure sur des situations complexes qui exigent d'appréhender toutes les dimensions afférentes à un deal ou un litige ", analyse Jérôme Rusak, associé de Day One. Surtout, la marque et la signature du cabinet ne pèsent absolument pas sur le choix des Daf, alors qu'il s'agit d'un critère prépondérant pour la désignation du Cac.



La signature du CAC, l'intuitu personae de l'expert-comptable

Pour le commissaire aux comptes, le critère de choix le plus cité est le coût, même s'il est rarement cité en premier. En revanche, changement par rapport aux résultats de 2014 : l'importance accordée au conseil et à la veille en matière d'évolution des normes pouvant impacter la société, preuve que les Daf sont de plus en plus stressés par l'exacerbation normative de leur environnement.

Par ailleurs, on identifie clairement des différences de critère selon la taille : pour les plus grosses structures, la capacité d'accompagnement à l'international et le prestige de la marque constituent les critères les plus importants. Ce qui n'a rien de surprenant : les grandes entreprises sont typiquement celles qui vont faire appel à un big ou à une grosse structure pluridisciplinaire (Grant Thornton, Mazars...) qui dispose d'un réseau mondial. Ce qui peut paraître plus étonnant, c'est la relative insouciance par rapport au coût, critère qui n'arrive qu'en troisième position pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 100 M€, alors qu'il est traditionnellement perçu comme principal sur une prestation considérée à " faible valeur ajoutée sur laquelle les cabinets se différencient peu ". Une piste d'explication serait l'accentuation de la concurrence sur l'audit, qui a aligné les prix vers le bas au point que les directeurs financiers ne le considèrent plus comme un critère discriminant. L'expertise comptable, en revanche, est encore loin de cette standardisation, et reste une prestation d'accompagnement du quotidien pour les Daf de PME, essentiellement dans les structures de moins de 25 M€ de chiffre d'affaires, dont les deux tiers disposent d'unexpert-comptable, lequel doit essentiellement apporter " une visibilité sur l'activité et vulgariser les obligations des entreprises ", particulièrement attendue en matière fiscale. Pour ce faire, on le choisit pour sa réactivité, en premier lieu, à laquelle vient en corollaire logique la proximité, mais encore la pluridisciplinarité : qualité qu'il partage avec ses confrères du Cac et du conseil financier !

En page suivante, les attentes des Daf vis à vis des experts-comptables, des commissaires aux comptes et les situations pour lesquelles les Daf ont fait appel aux cabinets indépendants ces deux dernières années.

Attentes des Daf vis-vis des professions du chiffre


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